10 Juillet 2020 À 17:55
«Ils sont en route», a déclaré lors d’un briefing virtuel la porte-parole de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Margaret Harris, précisant que les deux experts étaient attendus ce week-end à Pékin. Ils doivent préparer le terrain à une mission plus large qui devra déterminer l’origine du coronavirus responsable de plus de 550.000 morts et de plus de 12 millions de cas dans le monde. L’équipe de l’OMS aura des entretiens avec des responsables chinois et déterminera les lieux que la future mission devra visiter, a précisé Mme Harris. «L’une des plus grandes questions est de savoir si le virus a été transmis à l’homme par un animal, et de quel animal s’agit-il», a-t-elle rappelé. «Nous savons que le coronavirus est très similaire à un virus présent chez les chauves-souris, mais est-il passé par un animal intermédiaire ? C’est une question que devons voir résolue», a-t-elle poursuivi. Les travaux des chercheurs de l’Institut de virologie de Wuhan, la ville chinoise où est apparue l’épidémie fin 2019, ont démontré que la séquence du génome du nouveau coronavirus est à 80% similaire à celle du Sras, à l’origine d’une précédente épidémie en 2002-2003, et à 96% à celle d’un coronavirus de chauve-souris. La grande majorité des chercheurs s’accordent ainsi à dire que le nouveau coronavirus Sars, CoV-2, à l’origine de la pandémie, est sans doute né chez la chauve-souris, mais les scientifiques pensent qu’il est passé par une autre espèce avant de se transmettre à l’homme. C’est cette pièce du puzzle que la communauté scientifique internationale et l’OMS espèrent découvrir afin de mieux comprendre ce qui s’est passé, pour mieux cibler les pratiques à risques et éviter une nouvelle pandémie. Dans un discours devant les États membres au siège de l’organisation à Genève, exceptionnellement public, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé la création d’un comité indépendant présidé par l’ancienne première ministre néo-zélandaise Helen Clark et l’ancienne présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf. «Je ne peux imaginer deux personnalités plus indépendantes pour faire cette évaluation honnête et nous aider à comprendre ce qui s’est passé ainsi que ce que nous devrions faire pour éviter de telles tragédies dans le futur», a-t-il déclaré. «Il est temps d’avoir une réflexion très honnête. Chacun d’entre nous doit se regarder dans le miroir. L’OMS, les États membres, tous ceux qui ont été impliqués dans la réponse» à la crise, a martelé le Dr Tedros.