13 Septembre 2020 À 17:04
Le Matin : Au Maroc, la rentrée universitaire s’annonce pleine de défis. Qu’en est-il pour ESCA École de Management ? r>Thami Ghorfi : Il est vrai que cette rentrée universitaire est bien particulière. Force est de constater que les modes de fonctionnement ont été profondément bouleversés, ce qui nous a permis depuis la période de confinement, de déployer un système qui répond aux défis de la situation épidémiologique actuelle et qui est centré sur l’étudiant. Notre objectif est d’accompagner avec agilité nos étudiants dans leurs évolutions et dans la réalisation de leurs projets. Toutes nos ressources sont mobilisées. Nous restons évidemment attentifs à l’évolution de la pandémie et aux directives de notre ministère de tutelle dans ce sens.
Lors d’une précédente interview, vous avez déclaré avoir préparé plusieurs variantes pour accueillir vos étudiants à la rentrée. Quel a été le mode choisi à la lumière de la situation actuelle ? r>Nos étudiants finissants du Programme Grande École entament leur dernière année ce 14 septembre. Compte tenu de la situation actuelle suivant les instructions du ministère, ils seront en enseignement à distance à travers des outils pédagogiques et technologiques innovants qui favorisent l’interaction, l’encadrement et l’accompagnement de nos étudiants pour finaliser leurs programmes, obtenir leurs diplômes et construire leurs projets professionnels.r>Toutefois, dès la fin de cette quinzaine, au sein de ESCA École de Management, nous avons opté pour un enseignement en mode Blended Learning qui allie enseignement présentiel évidemment, et enseignement à distance. Ce mode nous permettra d’organiser les cours en toute sécurité au sein de l’école, et également préserver la qualité et les objectifs pédagogiques de nos programmes. Le mot d’ordre en ces circonstances est d’offrir une année homogène et complète à nos étudiants, tout en préparant un retour progressif vers le présentiel au fur et à mesure que la situation épidémiologique évolue.
Quels sont les aménagements auxquels vous avez procédé pour pouvoir accueillir vos étudiants dans le respect des consignes sanitaires ? r>Notre priorité est d’accueillir nos étudiants, nos collaborateurs et nos partenaires dans des conditions optimales de sécurité sanitaire et dans le respect des consignes ministérielles afin de préserver leur santé. Au sein de ESCA École de Management, nous avons mis en place un protocole sanitaire où il est obligatoire de porter le masque à l’intérieur du campus et d’appliquer les mesures barrières.r>En matière d’organisation pédagogique, comme évoqué, nous avons introduit un système de Blended Learning pour alterner entre une planification de cours en présentiel et en distanciel. Concernant le présentiel, nous avons privilégié une organisation en petit groupe pour minimiser les flux au sein de notre campus.
Comment comptez-vous gérer cette année votre programme d’échange étudiant ? r>Face à cette situation exceptionnelle, nous avons pris la décision de suspendre momentanément la mobilité entrante pour ce semestre exceptionnellement et de maintenir le programme des échanges dans le cadre des différents double diplôme pour permettre à nos étudiants finissants d’aller jusqu’au bout de leurs projets d’études.r>Cela dit, afin de nous adapter au contexte actuel, nous avons repensé l’activité internationale. En effet, nous avons lancé pour cette rentrée 2020-2021, la première édition du programme «ESCA Coil System» qui consiste en une série d’activités internationales synchrones et asynchrones en ligne favorisant l’interaction interculturelle, l’acquisition compétences qui développent et renforcent la «Perspective Globale» chez nos étudiants. Ces activités sont variées et peuvent prendre plusieurs formats, notamment des conférences, des workshops ou des online exchange classes. Nous avons de groupes d’étudiants qui travaillent avec leurs enseignants en interaction avec d’autres groupes de jeunes aux États-Unis par exemple. Toutes les Business Schools internationales innovent pour maintenir leurs activités. C’est ce que nous faisons depuis mars dernier où nos enseignants ont fait travailler à distance nos étudiants avec ceux de Georgia State University, à titre d’exemple. L’aventure continue !r>Par ailleurs, je suis heureux de vous annoncer, que nous venons de renforcer notre réseau international en passant à 108 partenaires dans les 5 continents, permettant ainsi à nos étudiants de bénéficier de très nombreuses opportunités d’échanges semestriels, de stage à l’étranger et de double diplômes avec des institutions prestigieuses et internationalement accréditées, comme ESCA. D’autres activés sont en cours de préparation pour cette année. Nous aurons l’occasion de les partager.
La pandémie a-t-elle freiné la réalisation de vos projets à court terme ? Où en êtes-vous avec les travaux de construction du nouveau campus ?r>Les travaux ont démarré à la sortie du confinement et la construction est en cours. Le nouveau campus nous accueillera à la rentrée 2021. À titre de rappel, l’école sera au cœur de CFC, connectée aux plus grandes institutions financières nationales et internationales, ainsi qu’aux centaines d’entreprises multinationales implantées dans la cité financière, vitrine du Maroc moderne.
Pensez-vous que l’enseignement supérieur au Maroc, les universités publiques en particulier, soit bien préparé à faire face aux défis de l’enseignement à distance ? r>Évidemment que les universités sont préparées à faire face. Tout d’abord, il ne faut pas raisonner en termes d’établissements publics ou privés. Nous sommes là, les uns et les autres, pour servir le même Maroc. Le monde entier a été mis sous pression dans cette expérience de gestion de la pandémie. L’enjeu est d’oser mettre en place des méthodes pédagogiques, de les expérimenter et d’évoluer. Personne ne détient la vérité, dans aucun pays au monde. Nous devrions imaginer comment travailler en synergie pour partager les expériences et améliorer les processus au service de nos apprenants. Nous avons à construire ensemble le monde de l’éducation de demain.