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ONU : Dans le monde arabe, 74 millions de personnes sans possibilité de se laver les mains

Quelque 74 millions de personnes dans le monde arabe sont davantage exposées au nouveau coronavirus faute d’accès à des lavabos et du savon, a déploré mercredi un organisme de l’ONU.

15 Avril 2020 À 20:04

«Alors qu’il est établi dans le monde entier que le lavage des mains (...) est le meilleur outil de prévention contre la contamination au Covid-19, ce simple acte s’avère difficile dans une région où 74 millions de personnes n’ont pas accès à un dispositif de base pour se laver les mains», souligne la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale. Quelque 31 millions de personnes au Soudan sont privées de lavabos et de savon, contre 14,3 millions au Yémen et 9,9 millions en Égypte, a révélé dans son rapport l’agence onusienne basée à Beyrouth. La Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale a dit s’attendre, par ailleurs, à une «hausse de la demande d’eau dans la région de l’ordre de 4 à 5 millions de m3 par jour», alors que l’approvisionnement en eau courante est déjà «insuffisant dans dix des 22 pays arabes».r>Par ailleurs, environ 87 millions de personnes dans la région n’ont pas accès à l’eau potable à domicile, ce qui les contraint à recourir à des sources d’eau publiques et les expose ainsi à un risque accru de contracter la maladie, souligne la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale. «Il est urgent de garantir l’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement à tous et partout, sans frais pour ceux qui ne peuvent pas se le procurer, afin d’éviter une propagation du nouveau coronavirus», a plaidé la secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale, Rola Dashti. Elle a également mis en garde contre «l’utilisation de l’eau comme arme de guerre» dans les pays en proie à des conflits, où les ONG craignent une catastrophe, notamment dans les camps de déplacés surpeuplés. Selon la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale, «26 millions de réfugiés et de personnes déplacées dans la région sont plus exposées au risque de contracter le coronavirus en raison du manque d’eau, d’assainissement et de services d’hygiène». «Le Yémen continue d’être l’un des pays les plus pauvres en eau du monde. L’accès à l’eau potable a été gravement affecté par des années de sous-investissement et par le conflit», résume à l’AFP Bismarck Swangin, directeur de la communication de l’Unicef pour le Yémen. Pourtant, «l’accès à l’eau potable est essentiel pour prévenir la propagation des maladies d’origine hydrique», souligne-t-il. 

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