Société

Les organisations mondiales appellent à plus de vigilance

18 Mai 2020 À 19:32

L’Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’ONUSIDA et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) ont publié récemment une déclaration pour attirer l’attention des dirigeants politiques sur la vulnérabilité particulière des prisonniers et des autres personnes privées de liberté face à la pandémie du Covid-19 et les exhorter à prendre toutes les mesures de santé publique voulues concernant cette population vulnérable.r>«Sachant que le risque d’introduction du Covid-19 dans les prisons ou les autres lieux de détention varie d’un pays à l’autre, nous soulignons qu’il faut éviter autant que possible la survenue de la maladie dans ces lieux et garantir que des mesures de prévention adéquates soient appliquées afin d’adopter une approche répondant aux besoins de chaque sexe et d’éviter des flambées de Covid-19 de grande ampleur», ont indiqué les organisations dans leur déclaration. Et d’ajouter : «Nous soulignons aussi qu’il faut mettre en place un système de coordination actualisé réunissant les secteurs de la santé et de la justice, permettant au personnel pénitentiaire de s’informer et garantissant le respect de tous les droits humains dans les lieux de détention».r>Dans le document publié le 13 mai dernier, les organisations onusiennes affirment que la surpopulation est un obstacle insurmontable lorsqu’il s’agit de prévenir ou de combattre le Covid-19, ou de s’y préparer. «Nous exhortons les dirigeants politiques à envisager, notamment dans les situations de surpopulation carcérale, de n’utiliser la privation de liberté, y compris la détention préventive, qu’en dernier ressort et à s’efforcer de recourir à des mesures non privatives de liberté. À cet égard, il faut envisager des mécanismes permettant de libérer les détenus particulièrement vulnérables face à la Covid-19, comme ceux qui sont âgés ou qui souffrent déjà d’autres pathologies, et les détenus dont la libération ne compromettrait pas la sécurité publique, en prêtant une attention particulière aux femmes et aux enfants», lit-on sur la déclaration qui appelle également à la fermeture des centres de détention ou les centres de réadaptation obligatoire, où des personnes soupçonnées de se droguer ou de se prostituer sont détenues de façon arbitraire au motif d’un traitement ou d’une réadaptation.r>Par ailleurs, les organisations mondiales demandent aux États de garantir en permanence non seulement la sécurité, mais aussi la santé et la dignité des personnes privées de liberté et de celles qui travaillent dans les lieux de détention.r>«Des conditions décentes de vie et de travail et l’accès gratuit aux services de santé nécessaires sont des éléments intrinsèques de cette obligation. Afin de ne pas perdre le bénéfice des traitements instaurés avant ou pendant l’incarcération, il faut prendre des dispositions, en étroite collaboration avec les autorités de santé publique pour que les détenus puissent poursuivre leurs traitements sans interruption à tous les stades de la détention et quand ils sont libérés. Les pays doivent adopter une approche des systèmes de santé selon laquelle les prisons ne sont pas séparées du parcours de soins mais intégrées dans les services de santé communautaires», soulignent les organisations. Celles-ci insistent également sur l’obligation de suivre et traiter conformément aux dernières lignes directrices et recommandations de l’OMS, toutes les personnes privées de liberté qui présentent des symptômes de Covid-19 ou qui ont été testées positives. «Les prisons et les autres lieux de détention doivent être pris en compte dans les plans nationaux relatifs à la Covid-19, auxquels les populations concernées doivent participer. Tous les cas de Covid-19 survenant dans les milieux fermés doivent être notifiés aux autorités de santé publique responsables, qui les signaleront ensuite aux autorités nationales et internationales», conclut la déclaration. 

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