Économie

La pandémie a accéléré la prise de conscience de la réforme des flux financiers

L’Institut CDG et CDG Capital ont réuni quatre experts pour débattre de l’opportunité que pourrait constituer la reprise économique post-crise sanitaire pour verdir le flux financier au Maroc et à l’international.

Au Maroc, les premières obligations vertes ont été lancées en 2016 par Bank Al Maghrib lors de la COP 22. Ph. DR

07 Octobre 2020 À 18:51

Bien que le Fonds monétaire international estime que l’évolution des économies mondiales, des deuxième et troisième trimestres, a été meilleure que prévu, la question reste de savoir quel sera l’impact de la crise sanitaire. En organisant, le 6 octobre, un webinaire sur la finance verte et son implication de la reprise économique post-Coronavirus, l’Institut CDG et CDG Capital ont apporté leur contribution au débat qu’a soulevé la pandémie et la nécessité de réorienter les flux financiers vers des économies sobres en carbone. «Nous devons passer du couple risque-rendement à une nouvelle approche qui inclut la durabilité. Le seul profit ne doit plus être une fin en soi», estime Bertrand Badre, Président Directeur général de Blue Like an Orange Sustainable Capital, l’un des intervenants lors de la visioconférence. Cette évolution est bien réelle mais ne semble pas, pour l’heure, suivre la même cadence que l’impact du changement climatique sur l’eau, l’agriculture, la qualité de l’air, la biodiversité… Au Maroc, où les premières obligations vertes ont été lancées en 2016 par Bank Al Maghrib lors de la COP22 comme l’a rappelé Hamid Tawfiki, directeur général de CDG Capital, il faudra mobiliser, d’ici 2050, 50 milliards de dollars pour atteindre la neutralité carbone : «Les fonds publics ne suffiront pas, d’où la nécessité de crée des leviers afin d’impliquer le secteur privé», a souligné Mihoub Mezouaghi, directeur de l’Agence française de développement (AFD) au Maroc. Selon ce dernier, l’AFD compte porter, au Maroc, à 80% le taux de son financement compatible avec les enjeux environnementaux. Hamid Tawfiki a également rappelé que le Maroc est membre du groupe NGFS et qui regroupe 36 banques centrales à l’international. Au niveau mondial, et en dépit de la persistance de quelques freins, la pandémie du Coronavirus a accéléré la prise de conscience de l’urgence de réformer le système financier : «Nous ne devons pas nous contenter d’un marché de niche», tempère Benoît Leguet, directeur d’I4CE, Institut de l’économie pour le climat. 

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