09 Juin 2020 À 22:45
Dans son mémorandum adressé au gouvernement, le Parti de la justice et du développement (PJD) suggère une feuille de route post-Covid 19 reposant sur trois axes. Il a, d’abord, défendu une batterie de mesures dans le cadre «de l’allègement progressif du confinement dans la prochaine étape». Il a préconisé, ensuite, des mesures à entreprendre dans le cadre du «plan de relance économique» et, enfin, il a proposé des actions à mener dans le cadre du «projet de loi de Finances rectificative». À propos de l’allègement du confinement sanitaire, le parti met en avant l’importance de l’adoption d’une approche progressive sur des étapes, doublée de mesures d’accompagnement. Une démarche qui doit être mise en œuvre, souligne le document, en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique et la dimension territoriale, compte tenu de la forte disparité observée dans le nombre de cas enregistrés dans les différentes régions, provinces et préfectures. Il appelle également à observer une certaine flexibilité et la possibilité de revoir le dispositif de dé-confinement en cas d’apparition de nouveaux foyers d’infection ou de hausse du nombre des cas confirmés. Il défend également le principe de ce qu’il décrit comme étant «une discrimination positive» au profit des catégories les plus vulnérables sur le plan de la santé. En ce qui concerne ses propositions en matière du plan pour la relance de l’économie nationale, le PJD fait valoir plusieurs voies de réflexion. Il a ainsi souligné l’importance de la promotion de l’économie à travers une large mobilisation visant l’accélération de la cadence de réalisation des réformes structurelles et sectorielles, des chantiers prioritaires et des grands projets. Ce qui devrait, note le document, dynamiser l’économie nationale, renforcer l’investissement, promouvoir la création d’emplois, élargir la protection sociale et réduire les inégalités. Le document a cité une série de chantiers qu’il a qualifiés de prioritaire. Il s’agit, entre autres, de la formation, le système de santé et sa gouvernance ainsi qu’en ce qui concerne ses ressources humaines. Le parti a également plaidé pour consacrer une partie de l’aide destinée aux catégories nécessiteuses aux élèves issus de familles pauvres, en vue de leur permettre d’accéder aux moyens d’enseignement à distance. Il a souligné la nécessité de remédier au «cafouillage» que connaissent les établissements d’enseignement privé en appelant à accélérer la révision de la loi relative à l’enseignement privé afin de l’adapter aux dispositions de la loi-cadre. Il a, en outre, plaidé pour le développement des filets de sécurité sociale en généralisant la couverture sociale et de santé et en intégrant le secteur informel. Il a appelé, dans ce sens, à accélérer la mise en œuvre du Registre social unifié.r>Le PJD a également insisté sur la question du soutien à l’offre et à la demande en invitant le gouvernement à accélérer la cadence de programmation et de réalisation des projets, poursuivre l’effort d’investissement public de l’État, des institutions publiques et des collectivités territoriales, notamment en réalisant les projets programmés depuis des années. De même, il a relevé l’importance des commissions régionales unifiées de l’investissement qui doivent bénéficier d’une nouvelle dynamique en accélérant le processus de prise de décision concernant les projets d’investissement. Le PJD a également invoqué la refonte du système d’incitations fiscales et immobilières et d’aide financière publique, en appelant à les réorienter vers l’économie réelle, l’investissement productif et l’industrialisation locale. Il appelle aussi à tirer profit des opportunités fiscales offertes au niveau des collectivités territoriales, améliorer le climat des affaires, la poursuite des efforts de soutien à la concurrence, lutter contre l’économie de rente, contre la corruption et l’enrichissement illégitime. Au profit de l’entreprise et la création des emplois, le document propose la mise en place de mécanismes de financement soutenus par l’État, la création d’un fonds d’investissement avec la contribution de l’État, d’institutions publiques et du secteur privé, avec le soutien d’institutions financières internationales spécialisées dans le capital-investissement. Le PJD suggère aussi la création d’une banque spécialisée dans le financement consacrée aux TPE-PME ou la transformation de la Caisse centrale de garantie pour jouer ce rôle. Aussi, il propose de ramener à 1% le taux d’intérêt principal et de réduire à 1% la marge de bénéfice des banques, afin que les nouveaux mécanismes de financement proposés par le Comité de veille économique (CVE) aient un taux d’intérêt de 2%. Concernant l’élaboration du projet de loi de Finances rectificative, le PJD propose l’accélération de la généralisation de la protection sociale, le renforcement des programmes sociaux (INDH, Tayssir, Ramed…). Il propose d’utiliser le Fonds de solidarité contre les catastrophes naturelles pour la gestion des répercussions de l’état d’urgence sanitaire et le renforcement du système de la santé, et pour le soutien à la recherche scientifique et l’innovation. Le parti plaide aussi pour une stratégie nationale d’intégration du secteur informel, résoudre les problèmes des entreprises (commerçants et artisans) en annulant les amendes financières et l’ensemble des taxes liées aux chèques et traites… et des taxes locales. S’agissant des difficultés financières des collectivités territoriales face à la baisse de leurs ressources, le PJD propose d’octroyer un soutien financier exceptionnel, à l’image de ce qui a été décidé pour les institutions publiques, en plus de la suspension des charges bancaires relatives au Fonds d’équipement communal au titre de cette année.