11 Mai 2020 À 21:37
Les professionnels du transport touristique tirent la sonnette d’alarme. L’activité, en arrêt total depuis mars 2020, traverse une situation de «chaos caractérisé», déplore la Fédération nationale du transport touristique (FNTT) dans un document de 24 pages. «La faiblesse et la sous-capitalisation des entreprises se sont profondément aggravées par la pandémie du Covid-19 qui a induit une trésorerie déficitaire, avec une incapacité de faire face à des dépenses urgentes, d’honorer des redevances fiscales très lourdes, de faire face à la masse salariale et de rembourser les crédits. C’est donc un véritable plan de sauvetage qu’il faut envisager en urgence pour le secteur», estime la fédération qui regroupe près de 1.450 entreprises, disposant d’une flotte de 9.165 véhicules et générant 11.000 emplois directs.r>La FNTT lance un appel aux autorités pour venir en aide à ce secteur afin d’«éviter une crise sociale», selon elle, d’autant plus que l’année 2020 sera «une année blanche» pour le secteur, estime la profession. La reprise du tourisme ne jouerait pas en faveur des transporteurs touristiques, puisque le tourisme national ne permettra pas de rattraper de manière significative les pertes engendrées par la crise à cause notamment de son faible poids en valeur et en volume. De même, «nous n’anticipons un retour progressif de la clientèle Loisir internationale qu’à partir d’avril 2021», avance la FNTT. Ainsi, pour éviter «la faillite du secteur», la profession a proposé une batterie de recommandations pour se préparer à l’après-Covid-19. Tout d’abord, la fédération propose un décalage de 6 mois renouvelables des échéances de crédits à taux réduits et sans pénalités. Elle souhaite également l’ouverture d’une ligne de crédit trésorerie dédiée au secteur touristique, garantie par l’État et représentant 20% du chiffre d’affaires annuel, à un taux d’intérêt réduit ne dépassant pas 2%, pour une période de 5 ans, avec un différé de remboursement d’un an. Concernant les charges fiscales et sociales, la FNTT réclame l’exonération des charges sociales et patronales CNSS ainsi que l’IR pour une durée de 12 mois, et une activation du remboursement de la TVA pour ceux qui détiendraient une créance. La corporation souhaite également une révision de la fiscalité du secteur en réduisant la TVA de 4 points à 10%.r>Par ailleurs, les transporteurs touristiques entendent prolonger jusqu’en avril 2021, la réduction temporaire du travail, impliquant des baisses des salaires de moitié. Les doléances concernent également une révision à la baisse du taux d’intérêt bancaire et du leasing cautionné par l’Etat avec un différé d’un an et l’obtention, par ailleurs, à partir de 2021, d’un abattement de 50% sur l’IS au prorata du chiffre d’affaires réalisé en devises. La FNTT réclame enfin un «véritable» contrat progrès 2020-2025 «orienté vers la création de valeur ajoutée».