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Plusieurs compagnies aériennes suspendent le survol de la région

L’Iran a tiré mercredi des missiles sur des bases abritant des soldats américains en Irak en représailles à l’assassinat par Washington de son puissant général Qassem Soleimani, une riposte qui marque une «nouvelle phase» dans l’escalade et qui a obligé plusieurs compagnies aériennes à suspendre le survol de ce pays.

08 Janvier 2020 À 17:53

E n réponse à l’assassinat du puissant architecte de la stratégie iranienne au Moyen-Orient, le puissant général Qassem Soleimani, vendredi dernier, sur ordre du Président américain Donald Trump, l’Iran a lancé son «Opération Martyr Soleimani». En une demi-heure, 22 missiles sol-sol se sont abattus sur deux bases irakiennes, Aïn Al-Assad (ouest) et Erbil (nord), où sont stationnés certains des 5.200 soldats américains déployés en Irak. De nombreuses compagnies aériennes, dont Air France et Lufthansa, ont annoncé mercredi suspendre leur survol des espaces aériens iranien et irakien. r>L’Agence fédérale de l’aviation américaine (FAA) avait interdit dès mardi soir aux avions civils américains le survol de l’Irak, de l’Iran et du Golfe, dans la foulée des attaques. «Par mesure de précaution et dès l’annonce de frappes aériennes en cours, Air France a décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre tout survol des espaces aériens iranien et irakien», a indiqué un porte-parole de la compagnie aérienne, contacté par l’AFP. La compagnie néerlandaise KLM, qui fait partie du même groupe, a appliqué le même principe de précaution. «Tous les vols vers les différentes destinations d’Asie du Sud-Est et du Moyen-Orient seront assurés par des routes alternatives», a déclaré un porte-parole de KLM à l’AFP. En Allemagne, Lufthansa a d’abord annulé son vol quotidien à destination de Téhéran avant de suspendre à son tour ses survols de l’Iran et de l’Irak. La compagnie nationale polonaise LOT fera emprunter de nouvelles routes évitant l’Iran pour ses vols vers l’Inde, Singapour, le Sri Lanka et la Thaïlande notamment, sans que les horaires ou la durée des vols soient affectés. Au Moyen-Orient, Emirates a annulé ses vols à destination de Bagdad, imité par la compagnie à bas coût flydubai qui a, cependant, maintenu les liaisons pour Bassora et Najaf, dans le sud de l’Irak. De nombreuses compagnies de la région avaient déjà suspendu des vols vers l’Irak depuis plusieurs jours après l’assassinat du général Soleimani, à l’image de Bahreïn Airways ou Kuwait Airways. EgyptAir a suspendu depuis mardi ses vols à destination de Bagdad, pour trois jours. Des compagnies asiatiques ont également suivi le mouvement : Singapore Airlines dévie ses vols qui doivent passer au-dessus de l’Iran, Malaysia Airlines a dérouté ses vols entre Londres, Djeddah et Médine pour également éviter l’espace aérien iranien. Vietnam Airlines a, de son côté, annoncé que ses vols vers et depuis l’Europe allaient éviter les «zones d’instabilité potentielles» au Moyen-Orient, bien que les routes habituelles de ces vols ne passent pas par l’espace iranien ou irakien. 

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