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Près de 1.400 morts, les États-Unis déplorent un «manque de transparence»

Le bilan de l’épidémie du nouveau coronavirus, révisé par la Chine en raison de «doublons», approchait vendredi 1.400 morts, tandis que les États-Unis déploraient un «manque de transparence» de la part de Pékin.

Son Loi, une commune de 10.000 habitants près de Hanoi au Viet Nam, a été placée en quarantaine par crainte d’une propagation du coronavirus, une première dans le pays. Ph. AFP

14 Février 2020 À 17:41

La Commission nationale chinoise de la santé, qui fait office de ministère, a fait état vendredi de 121 nouveaux décès dans le pays sur les dernières 24 heures, mais tout en retranchant du bilan national 108 morts préalablement recensés dans la province du Hubei (centre), épicentre de l’épidémie. Elle justifie cette révision par des «doublons dans les statistiques», constatés après «vérification». Le bilan national a, par conséquent, été ramené à 1.380 morts. «Nous sommes un peu déçus du manque de transparence de la part des Chinois», s’est désolé devant la presse Larry Kudlow, le principal conseiller économique du Président Donald Trump. «Est-ce que le bureau politique (l’instance dirigeante du Parti communiste, Ndlr) est vraiment honnête avec nous ?» Ces critiques américaines interviennent alors que les autorités sanitaires du Hubei ont annoncé jeudi à la surprise générale un élargissement de leur définition des personnes atteintes de pneumonie virale Covid-19. Jusqu’à présent, un test de dépistage à l’acide nucléique était indispensable pour déclarer un cas «confirmé». Dorénavant, les patients «diagnostiqués cliniquement», notamment avec une simple radio pulmonaire, seront aussi comptabilisés. Cette nouvelle méthode a automatiquement gonflé le nombre de morts et de personnes officiellement infectées, avec l’annonce jeudi d’une envolée de plus de 15.000 nouveaux cas de contamination, et vendredi plus de 5.000. Avec cette nouvelle méthode, les autorités du Hubei soulignent surtout leur volonté de faire bénéficier au plus vite les patients d’un traitement, une solution qui a reçu l’approbation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour autant, les chiffres annoncés jeudi tranchaient fortement avec ceux de la veille, lorsque la Chine avait fait état du plus faible nombre de nouvelles contaminations en près de deux semaines.r>La ville de Wuhan, où est apparu en décembre le nouveau coronavirus, et la province environnante du Hubei restent de facto coupées du monde depuis plus de trois semaines. Les deux chefs du Parti communiste chinois (PCC) pour le Hubei et Wuhan, fustigés par l’opinion publique pour leur gestion de la crise, ont été limogés. Si la Chine concentre quelque 99% des cas, l’épidémie de Covid-19 maintient le monde en alerte, avec plus de 500 cas confirmés de contamination dans une vingtaine de pays. Alors que l’activité en Chine reste paralysée, l’impact pour l’économie mondiale ne cesse de s’alourdir. L’épidémie a déjà entraîné une «réduction potentielle de 4 à 5 milliards de dollars» de revenus pour les compagnies aériennes du monde entier, a annoncé jeudi l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). nL.M

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