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Près de 500 morts, l’OMS voit «une fenêtre de tir» pour enrayer l’épidémie

Le monde dispose encore d’une «fenêtre de tir» pour endiguer l’épidémie de pneumonie virale, avertit l’Organisation mondiale de la santé (OMS), alors que le bilan s’approche des 500 morts et que les mesures de confinement gagnent en ampleur mercredi à travers la Chine.

Face à un système de santé débordé, Wuhan a accueilli ses premiers malades dans un nouvel hôpital construit en dix jours et qui compte 1.000 lits. Un second établissement devrait ouvrir dans les prochains jours. Ph. AFP

05 Février 2020 À 17:07

Au moins 490 personnes atteintes du nouveau coronavirus 2019-nCoV sont mortes en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao), la plupart à Wuhan et dans sa province du Hubei, selon un bilan officiel mercredi. Plus de 24.000 cas de contamination ont été confirmés dans le pays. Par contraste, près de 200 cas de contamination ont été identifiés en dehors de Chine dans une vingtaine de pays, Hong Kong, territoire chinois semi-autonome, faisant par ailleurs état mardi de son premier décès. «Cela ne signifie pas que la situation ne va pas empirer», a prévenu le chef de l’OMS, accusant certains pays riches d’être «très en retard» pour le partage d’informations sur l’épidémie et réclamant une plus grande solidarité internationale. La Chine, elle, continue de muscler ses mesures : plusieurs agglomérations de la province du Zhejiang (Est), à plusieurs centaines de kilomètres de Wuhan, ont mis en oeuvre depuis mardi de nouvelles restrictions aux déplacements. Pour la première fois, le gouvernement chinois a admis en début de semaine «des défaillances» dans sa réaction à la crise sanitaire, réclamant une amélioration des dispositifs d’urgence.r>Face à un système de santé débordé, Wuhan a accueilli mardi ses premiers malades dans un nouvel hôpital construit en dix jours et qui compte 1.000 lits. Un second de ce type devrait ouvrir dans les prochains jours. L’OMS, qui avait déclaré la semaine dernière une «urgence de santé publique internationale», a cependant estimé mardi qu’il n’y avait pas pour l’heure de «pandémie» (situation de propagation mondiale d’une maladie). En Chine continentale, le bilan dépasse largement le nombre de morts enregistré lors de l’épidémie du Sras (349 décès) en 2002-2003. Mais les autorités sanitaires ont noté que le taux de mortalité du nouveau coronavirus était de 2,1%, les victimes étant soit très âgées ou atteintes de complications médicales préexistantes.r>À l’inverse, le Sras tuait presque 10% des patients. Et les compagnies aériennes américaines United et American Airlines ont annoncé mercredi suspendre leurs vols vers Hong Kong, après avoir cessé leur desserte de la Chine continentale. Paralysée par les restrictions et quasi coupée du monde, l’économie chinoise pourrait être durablement plombée. Les congés du Nouvel An lunaire ont été étendus jusqu’en fin de semaine dans de nombreuses provinces et la plupart des entreprises et usines resteront fermées jusqu’au 9 février au moins. 

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