21 Décembre 2020 À 19:35
Le département des Eaux et forêts a programmé une superficie de 600.000 ha de plantations forestières sur les douze régions du Royaume. S’inscrivant dans le cadre de la nouvelle stratégie «Forêts du Maroc 2020-2030» du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, ce projet sera réalisé à raison de 50.000 ha par an au début du programme pour atteindre 100.000 ha à l’horizon 2030. «Ce programme de reboisement, issu de plans d’aménagement des différentes forêts marocaines qui feront l’objet de concertations avec les populations riveraines, comprendra l’arganier, le chêne liège, le chêne vert, le thuya, le cèdre, le caroubier, l’eucalyptus, le pins et d’autres essences forestières», précise un communiqué publié à l’issue de la troisième réunion du comité de pilotage avec les directeurs centraux du département des Eaux et forêts.r>Tenue jeudi dernier en visioconférence et présidée par le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Aziz Akhannouch, cette rencontre a été l’occasion de souligner l’importance de l’implication des populations locales dans le développement durable des forêts, à travers des incitations adéquates, comme un levier majeur apporté par la nouvelle stratégie. Mettant en place un programme ambitieux afin d’accompagner ce chantier structurant, le ministère compte internaliser, professionnaliser et sécuriser l’activité semence. Il s’est ainsi fixé les objectifs de mettre à niveau des installations, professionnaliser les processus et sécuriser les périmètres semenciers de toutes les espèces autochtones, telles que le chêne-liège, le cèdre, l’arganier ou le chêne vert.r>Toujours dans le cadre de ce programme, le département présidé par Aziz Akhannouch prévoit d’autres actions comme la modernisation de quatre laboratoires des stations de semences, la responsabilisation des sociétés de production de plantes pour leur approvisionnement en semences non autochtones ainsi que l’institution d’un processus de certification des semences forestières en collaboration avec l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). Le département précise par ailleurs que 460 millions de plants seront produits à l’horizon 2030. «Une nouvelle approche est mise en place pour que les 54 pépinières d’espèces forestières du département des Eaux et forêts soient progressivement confiées au secteur privé», toujours selon la même source.r>Prenant la parole lors de cette réunion avec les directeurs centraux du département des Eaux et forêts. M. Akhannouch a mis en avant l’importance de la refonte institutionnelle en cours par la création de l’Agence des eaux et forêts et l’Agence des parcs nationaux. «Cette nouvelle gouvernance distinguant le domaine forestier des parcs nationaux permettra d’assoir un nouveau modèle qui intègre les instances de dialogue avec les acteurs et structures locales en impliquant les populations d’une manière effective dans la gestion des ressources forestières, en plus d’assurer la mission de conservation et de valorisation des écosystèmes forestiers», a souligné le responsable. Il a tenu, par ailleurs, à rappeler le rôle des espaces forestiers dans le développement du monde rural grâce à leurs vocations sociale, environnementale et économique.
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Réconcilier les Marocains avec la forêt
La nouvelle stratégie nationale de développement du domaine forestier «Forêts du Maroc 2020-2030», lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le 13 février 2020, ambitionne d’infléchir la problématique de dégradation et d’établir un équilibre entre conservation et développement de la forêt et de ses ressources. Cette nouvelle stratégie vise à rattraper 30 ans de dégradations des espaces forestiers nationaux, dont la superficie est estimée à neuf millions d’hectares, à renforcer la compétitivité du secteur et assurer sa modernisation, à réconcilier les Marocains avec la forêt et à développer un patrimoine forestier pour toutes les générations et les tranches sociales, selon un modèle de gestion durable, inclusif et générateur de richesse. Elle s’assigne également pour objectifs le repeuplement, à l’horizon de 2030, de 133.000 ha de forêts – en commençant par le reboisement de 50.000 ha chaque année en vue d’atteindre 100.000 ha reboisés chaque année à la fin de la stratégie –, la création de 27.500 postes d’emploi directs supplémentaires, outre l’amélioration des revenus des filières de production et de l’éco-tourisme pour atteindre une valeur marchande annuelle de cinq milliards de DH. Pour ce faire, «Forêts du Maroc 2020-2030» repose sur cinq orientations principales, à savoir la conversion du domaine forestier en un territoire de développement, l’adoption d’une approche participative associant tous les intervenants, le renforcement des capacités productives des forêts, la protection de leur biodiversité et l’amélioration de leur durabilité.