28 Septembre 2020 À 21:04
L’économie nationale n’est pas au mieux de sa forme. L’état d’urgence sanitaire, imposée par endiguer la propagation de la pandémie du Covid-19, conjuguée à deux années consécutives de sécheresse, a causé bien des dégâts. Intervenant hier devant la Commission des finances et du développement économique de la première Chambre, le ministre de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration, Mohamed Benchâaboun, a affirmé que le gouvernement s’attend à une récession de 5,8% de l’économie nationale, soit -0,8% de plus que les estimations prévues dans le cadre de la loi de Finances rectificative de juin dernier. Cette contre-performance s’explique par les difficultés que traversent plusieurs secteurs stratégiques. En effet, les prévisions sectorielles ont été revues à la baisse. Selon M. Benchâaboun, on s’attend à des replis de l’ordre de «-50% pour le tourisme, -12% pour le transport et de -9,1% pour le commerce» à la fin de l’année. Des résultats encore plus bas que ceux prévus dans le cadre de la loi de Finances rectificative. Et pour ne rien arranger à la situation, le chômage va également s’aggraver en passant à 13% à la fin de l’année, souligne le ministre. Une situation due notamment au confinement, estime-t-il, en affirmant que «chaque jour du confinement total a coûté 10.000 postes d’emploi au Maroc».
2021, une année pour la relancer>Malgré la situation actuelle, jugée difficile par l’argentier du Royaume, l’année 2021 est considérée comme l’année de tous les espoirs. En effet, dans le cadre de la mise en œuvre des Hautes Instructions Royales contenues dans le Discours du Trône, le gouvernement a déjà quelques axes à développer. Il s’agit notamment du lancement de la généralisation de la couverture sociale, l’adoption d’une stratégie ambitieuse pour la relance de l’économie nationale ainsi que lancement d’une réforme profonde du secteur public. C’est ainsi que M. Benchâaboun a annoncé une révision du cadre juridique devant accompagner la généralisation de la couverture sociale. Le responsable a affirmé, dans ce sens, que deux projets de loi sont déjà élaborés ayant pour vocation de modifier la loi 65.00 relative à la couverture médicale ainsi que la loi n° 98-15 du 23 juin 2017 relative au régime de l’assurance maladie obligatoire de base pour les catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non salariées exerçant une activité libérale. Prévoyant notamment la généralisation de l’Assurance maladie obligatoire, la mise en place des allocations familiales, la généralisation de la retraite ainsi que l’indemnité pour perte d’emploi, cette réforme nécessitera un financement de près de 14 milliards de DH sur la période allant de 2021 à 2022, et ce pour le volet relatif à la généralisation de l’AMO. Selon le ministre des Finances, 5.366 millions de dirhams seront mobilisés dans le cadre du système contributif, alors que 8.642 millions de dirhams seront financés par l’Etat, ce qui signifie, selon M. Benchaâboun, la mobilisation de 4,2 milliards de DH rien que pour l’année 2021.
Santé et éducation nationale, deux secteurs prioritairesr>Considérés comme des secteurs stratégiques, la Santé et l’Éducation nationale bénéficieront, en 2021, de 5 milliards de DH de plus. Les deux secteurs vont également pouvoir recruter davantage. En effet, la loi de Finances pourrait consacrer 5.500 nouveaux postes budgétaires au secteur de la santé, soit 1.500 postes de plus que l’année en cours. Le secteur de l’Éducation nationale pourra recruter 17.000 personnes, soit, 2.000 cadres de plus que l’année 2020. r>Passant en revue, devant les parlementaires, la liste des dépenses que le gouvernement ne pourra pas réduire en 2021, le ministre des Finances a rappelé que la masse salariale, le dialogue social et l’exécution des promotions nécessiteront plus de 58 milliards de dirhams. La compensation nécessitera quelques 2 milliards de DH, alors que les régions recevront 1,6 milliard de DH dans le cadre de la mise en œuvre de la régionalisation avancée. Une dépense de plus est prévue dans le cadre du budget de l’année 2021. Il s’agit de l’organisation des élections qui nécessitera pas moins de 1,5 milliard de dirhams.