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Une récession record pour l’économie mondiale

Le Japon a dévoilé lundi une chute historique de son PIB au deuxième trimestre, s’ajoutant aux contractions sans précédent de la plupart des grandes économies mondiales d’avril à juin, en raison de la pandémie du Covid-19. Seule la Chine échappe à la récession.

En France, le pire trimestre jamais consigné depuis l’après-guerre était jusque-là le printemps 1968, plombé par la grève générale du mois de mai. Ph. AFP

17 Août 2020 À 18:34

Aux États-Unis, première économie mondiale, la chute du produit intérieur brut est de 9,5% au deuxième trimestre, après un recul de 1,3% au premier, selon les chiffres publiés par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Les statistiques gouvernementales américaines publient des variations en rythme annualisé (-32,9% au deuxième trimestre) qui ne sont pas directement comparables avec celles des autres pays. La Chine, deuxième économie de la planète et berceau du virus Sars-Cov-2, a évité la récession en endiguant l’épidémie, ce qui lui a permis de retrouver le chemin de la croissance. Le PIB y a rebondi de 11,5% au deuxième trimestre, après une chute de 10% au premier. Sur un an, la chute a été de 6,8% au premier trimestre et un rebond de 3,2% au deuxième. Un niveau de croissance qui reste toutefois très inférieur à celui enregistré par la Chine ces dernières décennies. Le gouvernement japonais a annoncé lundi que le PIB du deuxième trimestre s’était effondré de 7,8% par rapport à celui de janvier à mars. Il s’agit de la baisse la plus brutale du PIB dans le pays depuis que des données comparables ont été mises en place en 1980. Du côté du Vieux Continent, l’ensemble de la zone euro a vu son PIB se contracter de 12,1% au printemps après -3,6% au trimestre précédent, soit «de loin» le recul le plus important «depuis le début des séries temporelles en 1995» de l’office européen de statistiques Eurostat. L’Allemagne, première économie européenne moins durement frappée par le Covid-19 que ses voisins, a vu son PIB plonger de 10,1% au deuxième trimestre, après une baisse de 2% au premier. Le plus fort recul du PIB jamais enregistré jusque-là était de 4,7% au premier trimestre 2009. En France, qui a connu un confinement plus strict et plus long que son voisin d’outre-Rhin, la curée est plus sévère avec un PIB en dégringolade de 13,8% au printemps, après -5,9% entre janvier et mars. Le pire trimestre jamais consigné depuis l’après-guerre par l’Institut national des statistiques était jusque-là le printemps 1968, plombé par la grève générale du mois de mai. L’Espagne a vu son économie rétrécir de 18,5% au deuxième trimestre après 5,2% au premier, avec notamment une chute de 60% des revenus du tourisme au printemps et un recul de plus d’un tiers des exportations. Le Royaume-Uni, pays européen le plus endeuillé par la pandémie, subit la pire récession du continent, alors que son économie reste encore liée à celle de l’Union européenne (UE) jusqu’à la fin de l’année. Le PIB y a fondu de 20,4% au deuxième trimestre après une glissade de 2,2% au premier. 

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