Économie

Relance du tourisme : Se concentrer sur l’offre et la demande en interne  et rassurer à l’international

Dans cette période difficile de pandémie, les entreprises et les professionnels du secteur du tourisme ont besoin de visibilité de la part du gouvernement qui doit agir en urgence pour sauver la saison estivale, c’est ce qui ressort du débat de L’Info en Face avec l’ancien ministre du Tourisme et député istiqlalien Lahcen Haddad.

29 Juin 2020 À 01:25

L’heure est à la relance de notre économie. Dorénavant, il faudra apprendre à vivre avec le virus, prendre les précautions nécessaires pour éviter le pire. La machine économique, industrielle et commerciale, touristique doit redémarrer en respectant les mesures sanitaires. «On a réussi le confinement. Pourquoi pas de déconfinement», estime l’invitée de L’info en Face.r>À la question : faut-il prolonger le dispositif de soutien financier aux ménages de la CNSS au profit des secteurs formel et informel ? M. Haddad recommande de favoriser les secteurs qui ne peuvent pas rebondir rapidement faisant allusion au secteur touristique frappé de plein fouet par cette crise inédite. L’ancien ministre du Tourisme a également souhaité maintenir les emplois, préoccupation majeure des Marocains. «S’il y a une aide publique, elle doit être conditionnée par le maintien de l’emploi. Il faut que les pouvoirs publics travaillent sur des mécanismes et des outils pour faire le suivi de la situation sociale», a-t-il insisté. Il faut aussi laisser place à un pacte social et aller de l’avant tout en essayant de préserver la plupart des emplois. «Aujourd’hui, on n’est pas dans une logique d’économie de marché. On est, par contre, dans une logique où économie et social vont de pair». C’est-à-dire maintenir la liquidité des marchés sans négliger le maintien des emplois. C’est important pour la stabilité socio-économique, en attente d’une reprise normale. Pour résumer, accompagner la classe moyenne, renforcer le pouvoir d’achat, travailler sur une réduction de l’IR pour les salariés, penser à une ristourne fiscale, stimuler la consommation, accompagner l’informel à travers Maroc PME… sont autant d’idées jugées utiles pour sortir de l’impasse.r>«Une grande partie des ménages ont perdu leurs ressources se retrouvant dans une situation marquée par une capacité de consommation très réduite. Ces personnes ont encore besoin des aides pour impulser la demande. Je pense qu’il faut faire des transferts directs conditionnés, peu importe le coût de cette opération. Dans ce genre de situation, on n’a pas le choix», dit-il.r>Rebondissant sur la question de la relance du secteur touristique, le mot d’ordre pour, M. Haddad, est la visibilité à 360° : il faut qu’il y ait une visibilité de la part du gouvernement sur l’ouverture des frontières permettant aux entreprises et professionnels du secteur, d’abord, de savoir s’il y a une demande sur le Maroc et par la suite de se prononcer. «Le Maroc est en train de perdre des parts de marché importantes à cause du manque de visibilité», avertit l’ex-ministre du Tourisme qui évoque des études internationales plaçant le Maroc parmi les destinations intéressantes. Pour lui, l’ouverture des frontières est un pas rassurant. Le Maroc accuse un retard par rapport à d’autres destinations qui se sont bien préparées à l’après-Covid-19 et nous devons faire autant.r>Autre point soulevé par l’ex-ministre du Tourisme : rassurer par rapport à la sécurité de la destination Maroc en accompagnant les professionnels du tourisme (hébergement et restauration touristiques) à se certifier et respecter les normes internationales de santé et d’hygiène.r>Ce débat était l’occasion pour M. Haddad d’émettre d’autres recommandations pour aider le secteur à sortir de sa léthargie et sauver la saison touristique allant dans le sens de la mise en place des «Crédit voyage» et des «chèques voyages». Deuxièmement : booster l’offre touristique interne. «Le marché national n’est pas seulement un refuge, c’est un marché très important qu’il faut aussi stimuler à travers des offres convenables», dit-il.r>Pour ce faire, une collaboration étroite entre les professionnels du secteur, le ministère de tutelle et l’Office national marocain du tourisme est fortement recommandée.r>Par ailleurs, les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ne sont pas en reste dans ce processus de relance économique. M. Haddad propose aussi d’inciter les MRE à passer les vacances d’été au Maroc malgré l’annulation de l’Opération Marhaba 2020, avec un renforcement des dispositifs de sécurité et un assouplissement des mesures de confinement (mise en quarantaine) qui ne doivent concerner que les personnes contaminées, porteuses du virus. L’invité de Rachid Hallaouy est allé encore plus loin dans la discussion en proposant aussi «un passeport sanitaire». 

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