02 Octobre 2020 À 19:39
Les pandémies ont toujours existé, ce qui a changé, c’est que nous vivons actuellement dans des sociétés extrêmement complexes où la croissance est devenue notre seul souci au quotidien. La nature nous a pourtant envoyé beaucoup d’alertes, mais nous les avons ignorées. Nous sommes passés d’une société de confiance, à une société de doute puis de risque. Et même ces risques, ils ne sont plus d’origine naturelle, volcans, séisme… ce sont des risques produits par l’Homme lui-même. L’Homme détruit les écosystèmes produisant un certain nombre de conséquences néfastes sur ce même écosystème : Le Covid-19 n’est qu’un symptôme de la maladie des écosystèmes naturels malmenés par l’Homme. Voici le constat glaçant de Abdeladim Lhafi, haut-commissaire aux Eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, qui devrait alerter le monde et le pousser à passer de la réflexion à l’action si l’on veut sauver l’humanité pour les générations à venir. r>Cette crise sanitaire due à l’apparition du nouveau coronavirus est donc le résultat direct de la dégradation des écosystèmes sous la pression de l’Homme. L’invité de Rachid Hallaouy explique, par ailleurs, que l’une des raisons de la propagation de virus d’origine animale est la fluctuation des interfaces entre l’Homme et la nature. En détruisant les écosystèmes, l’Homme a détruit la faune sauvage, réduit la diversité biologique et provoqué une pauvreté génétique. Ainsi, les interfaces entre la nature et lui sont devenues beaucoup plus fluctuantes, ce qui fait que l’on assiste à une série de transmission de maladies de l’animal vers l’Homme. r>Maintenant que la pandémie est là, il faut apprendre à bien étudier ce virus pour en définir les comportements et agir en conséquence. C’est ce que les scientifiques du monde entier s’activent à faire depuis plus de six mois pour espérer arriver à maîtriser le Covid-19 et à produire le vaccin tant attendu. «La recherche épidémiologique sera très déterminante pour la santé des groupes et de la population mondiale. Depuis le mois de janvier, nous sommes passés par une situation d’attente et de découverte du virus, puis une phase de panique avec l’évolution inquiétante de la maladie, puis une période marquée par des contradictions quant aux décisions prises pour contrôler la situation. Le seul élément sûr à ce jour, ce sont les mesures barrières et de prévention, sinon, les scientifiques continuent leurs recherches et proposent des vaccins à l’étude», analyse M. Lhafi.
Écologie, croissance, social… trouver l’équilibre r>Face à ces réalités plus ou moins graves pour l’humanité, le changement des approches et des méthodes devient urgent. Il faut trouver un équilibre entre l’écologie, la croissance et le social. «Ceux qui disent que l’écologie est contraire à la croissance ont tout faux ! L’écologie s’oppose à la croissance mal pensée, mais quand on crée de nouveaux modèles de développement durable qui permettent de produire de la richesse, alors c’est là l’équilibre souhaité», note l’invité de L’Info en Face. Ce même équilibre est à trouver pour le social, grâce notamment à l’économie sociale et solidaire.
Le Covid a fait du bien à la nature r>«Chaque fois que l’Homme se retire et cesse ses effets néfastes sur l’écosystème, la faune et la flore se portent mieux et reprennent leurs droits sur ses territoires», répond le haut-commissaire aux Eaux et forêts et à la lutte contre la désertification. Le responsable affirme en effet qu’au Maroc, plusieurs forêts et réserves naturelles ont bénéficié de la période de confinement pour se régénérer. Cependant, regrette-t-il, certains ont profité de cette période pour piller la nature de manière illégale.