24 Décembre 2020 À 20:28
Intervenant au début du débat, Khouloud Wattar Kassem, sociologue politique, fondatrice et présidente du «Lebanese Women Towards Decision Making», a noté que le changement est un signe de la vie pour pousser chacun à réfléchir de manière innovatrice. Selon elle, les répercussions de la pandémie ont été massives sur la santé mentale, celle-ci a mis le point sur «la nécessité d’investir dans la richesse mentale afin de soutenir la femme». Les défis auxquels les femmes font face ne peuvent être combattus que par la lutte contre les différents soucis mentaux, tels que la dépression et l’anxiété, estime-t-elle. Mme Kassem donne comme exemple des femmes qui ont réussi a surmonté plusieurs étapes difficiles, grâce à des petits changements, au niveau du mode de vie et de réflexion, mais surtout de leurs perceptions par rapport à la peur. Selon la fondatrice du «Lebanesse Women Towards Decision Making», «Il faudrait transformer cette situation de crise en une opportunité, mais également adopter une nouvelle vision de la vie, ce qui permettra d’avoir un monde meilleur».r>Pour sa part, Parfait Akana, directeur exécutif de «The Muntu Institute» et enseignant-chercheur à l’Université de Yaoundé II-Soa, a partagé avec l’audience les résultats d’une enquête de terrain qu’il a mené en mars 2020 à ce sujet. «Face à la crise de la Covid-19, et à la peur qui s’en est suivie, il y a une histoire. En partie, l’histoire du continent africain, et celle de la socialisation violente, et d’une insécurité endémique, dont les traites et la colonisation constituent le point nodal. Cette insécurité liée au malaise face à l’autre, mais aussi de manière plus dramatique, face à soi-même, est multiforme. Ces catégories traumatiques dans l’histoire du continent, qu’elle soit coloniale ou post-coloniale sont bien connues, il s’agit entre autres de la guerre de la famine et des épidémies», explique-t-il. Et de conclure que «la Covid-19 est cette nouvelle invitée de l’éthos africain de l’insécurité».r>Mais que disent les professionnels à ce sujet ? Fatima Boutbibe, neuropsychologue et directrice du centre d’exploration et de rééducation cognitive et fonctionnelle, répond, mais en commençant d’abord par revenir sur les différentes étapes de la pandémie, allant de l’arrivé du virus au Maroc jusqu’au déconfinement dans le but de présenter les conséquences et les troubles induits sur les personnes âgées. La neuropsychologue estime que les mesures prises pour protéger les personnes âgées les ont conduits vers de grandes dépressions. Le confinement implicite des personnes âgées, malgré le déconfinement, a impliqué selon l’experte, «un véritable Tsunami, en termes d’aggravation sur l’état psychologique, ou des antécédents médicaux de troubles du comportement.» Le nombre de patients a d’ailleurs beaucoup augmenté chez cette catégorie de population, «le nombre de patients souffrant d’Alzheimer a même doublé», alerte-t-elle, en plus des troubles de mémoire. La neuropsychologue évoque également, les troubles de comportements, et les troubles psychiatriques, qui n’existaient pas avant la crise.r>El Mostafa Rezrazi, senior fellow au Policy Center for The New South et professeur de la gestion de crise et psychologie clinique, est revenu sur la situation des prisonniers qui ont vécu cela comme «un double confinement». Il a ainsi souligné que leur santé mentale psychologique a beaucoup été impactée, du fait qu’ils n’avaient pas, ou peu, d’informations sur ce qui se passait dehors. Mr Rezrazi ajoute que «le manque d’informations valables, sur les incertitudes autour du virus, et la nature du virus, a créé un dysfonctionnement sur la perception du virus par la population, sur la notion d’avenir, et l’avenir de manière générale, une espèce d’angoisse par rapport à l’avenir». Il évoque également la «Corona bleue», étude élaborée en Corée qui soutient que tout le monde est impacté par le virus : «Les professionnels en première ligne sont tous sous cette perturbation psychologique à cause du virus. Ce qui veut dire qu’en termes de diagnostic et d’évaluation, nous devrons modifier nos critères et nos outils de catégorisation», précise le professeur.