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Selon l’OMS, l’Europe reste «dans l’œil du cyclone»

L’Europe reste «dans l’œil du cyclone» face à l’épidémie de nouveau coronavirus, a averti jeudi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au moment où plusieurs gouvernements ont décidé ou envisagent d’assouplir les mesures de confinement prises contre cette pandémie meurtrière.

Malgré les «signes encourageants», le nombre de cas a presque doublé au cours des dix derniers jours en Europe, pour atteindre près d’un million, a souligné Hans Kluge, directeur Europe de l’OMS. Ph. AFP

16 Avril 2020 À 21:46

Malgré les «signes encourageants» constatés, le nombre de cas a presque doublé au cours des dix derniers jours en Europe, pour atteindre près d’un million, a souligné Hans Kluge, directeur Europe de l’OMS, lors d’une conférence de presse à Copenhague. Mardi, l’OMS avait déjà souligné que «le monde (était) à un tournant» et préconisé une très grande progressivité dans les mesures de déconfinement pour éviter une deuxième vague d’infections. Anxieux des conséquences dramatiques des restrictions pour leurs économies à l’arrêt et arguant du ralentissement des admissions en soins intensifs et des hospitalisations, plusieurs pays européens ont commencé à élaborer leurs plans de déconfinement et même à assouplir quelques mesures. Mercredi, près de la moitié des écoliers du Danemark ont retrouvé leurs salles de classe après un mois de fermeture. L’Autriche a rouvert mardi ses petits commerces non essentiels et l’Italie, deuxième pays le plus affecté au monde avec 21.645 morts, a aussi rouvert certaines boutiques. En Espagne (19.130 morts), une partie des salariés a repris le chemin du travail. Mais le télétravail reste la norme et le plan de confinement devrait être prolongé au-delà du 25 avril. Aux États-Unis, Donald Trump entend relancer la machine économique au plus vite et doit présenter jeudi sa feuille de route. Ailleurs aussi, des pays comme la République démocratique du Congo (21 morts) restent sur le qui-vive. Les autorités congolaises craignent en effet «le pire» dès début mai à Kinshasa où l’épidémie «entre dans une phase exponentielle». Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a, lui, annoncé jeudi l’extension de l’état d’urgence à l’ensemble de l’archipel nippon. Ce dispositif ne se traduit pas par un confinement obligatoire, mais permet aux autorités régionales de recommander fortement aux habitants de restreindre leurs déplacements et d’inciter certains commerces à fermer. Pour aider les pays les plus pauvres frappés par la pandémie en particulier en Afrique, les pays les plus industrialisés du G7 ont pris mercredi la décision «historique» de suspendre pour un an le remboursement de leur dette. «Nous regrettons la décision du Président des États-Unis», a réagi le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, tandis que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé que ce n’était «pas le moment de réduire le financement» des organisations combattant la pandémie. 

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