28 Mai 2020 À 00:34
Le sport est considéré comme un véritable levier de développement et de cohésion sociale. Et pourtant, il semble toujours sous-estimé au Maroc. En effet, selon une étude du Conseil économique, social et environnemental (CESE), publiée au dernier Bulletin officiel, le secteur ne reçoit toujours pas l’intérêt qu’il mérite. En effet, malgré une feuille de route bien tracée, «la stratégie nationale du sport, définissant des leviers et des axes stratégiques clairs, n’a pas été hissée au rang de politique publique», constate le Conseil dans son étude.r>Dressant une évaluation de la mise en œuvre de la stratégie nationale du sport 2008-2021, l’étude, adoptée à l’unanimité lors de la réunion de l’assemblée générale du Conseil du 25 décembre dernier, est revenue sur les facteurs ayant perturbé cette mise en œuvre. À cet égard, l’Institution présidée par Ahmed Réda Chami souligne un manque important des mécanismes assurant l’exécution de cette stratégie sous forme de politique publique. «Le cadre juridique et réglementaire a également rencontré de grande difficulté au niveau de son application et notamment la loi 30.09 relative à l’éducation physique», déplore le Conseil dans cette étude en soulignant la «faible mobilisation» des ressources humaines pour réussir un projet d’une telle ampleur.r>Pour dépasser cette situation et faire sortir le sport national de l’impasse, les experts du CESE ont élaboré une série de recommandations adressées aux responsables du secteur. La première appelle d’ailleurs à ériger la stratégie nationale du sport en une politique publique encadrée par une loi-cadre. La loi en question devra définir, de façon claire, les rôles assignés à chacun des acteurs tout en garantissant un leadership institutionnel efficace aux niveaux central et territorial. r>Appelant à donner la priorité, durant les prochaines années, au développement du sport scolaire et universitaire, l’étude recommande d’accorder une place de choix à l’éducation physique et sportive dans les programme scolaire tout en dotant les établissements scolaires des ressources humaines qualifiées et des infrastructures adaptées. Dans le même sens, l’étude recommande une mise à niveau du cadre juridique et réglementaire. La loi 30.09, en particulier, devra être revue selon une approche participative et en respect des dispositions de la Constitution. r>Pour réussir la mise en œuvre de cette stratégie, le CESE recommande également la poursuite des efforts visant à développer les grandes infrastructures et les équipements sportifs de proximité. Pour y parvenir, il faudra commencer par déterminer le niveau des besoins, de façon précise, en ce qui concerne les ressources humaines et financières au niveau de chacune des douze régions du Royaume. Concernant les infrastructures sportives majeures, un programme national, en coordination avec les régions doit être mis en place souligne le Conseil. Ces édifices devront se conformer aux normes internationales et prendre en considération l’impact environnemental, l’accessibilité ainsi que la rentabilité sur le moyen et le long terme.r>L’étude s’est intéressée également, entre autres, à la question de la violence lors des manifestations sportives. Sur ce point, le CESE recommande l’implication des associations de supporters et des fans dans les efforts de lutte contre ce phénomène. Il appelle également au renforcement de l’économie du sport à travers l’élaboration d’études régionales et nationales déterminant les occasions à saisir dans ce secteur.