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La vallée de l’Ourika, un site toujours accueillant et magique, malgré le Covid-19

07 Septembre 2020 À 18:40

Joyau naturel et site paradisiaque parmi les plus prisés par les mordus de la nature et ceux en quête de quiétude et de villégiature, la vallée de l’Ourika et les zones avoisinantes ont vécu une saison estivale exceptionnellement maigre, en raison de la propagation de la pandémie du coronavirus (Covid-19). Au moins, cela a permis à la nature de reprendre ses droits et de se protéger, pour quelque temps, des agressions et des comportements irréfléchis de l’Homme. Très réputée tout au long de l’année pour ses températures si clémentes, même en temps de canicule, ainsi que pour ses paysages pittoresques et magiques à couper le souffle, offrant gracieusement aux hôtes de belles balades et randonnées entre oliveraie, ruisselets, plateaux verdoyants, montagnes et cascades, la vallée de l’Ourika n’a pas été, pourtant, complètement abandonnée par ses amoureux, et ce en dépit des moments durs engendrés par le coronavirus.r>Si la période du confinement décrété par les autorités compétentes dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire s’est avérée très difficile, notamment pour les autochtones qui vivent du tourisme, du commerce et de l’artisanat, la vie est revenue de manière graduelle sur le site qui a pu accueillir, surtout pendant les weekends, et même si cela s’est opéré de manière timide, ses visiteurs parmi les mordus de la nature, ceux en quête de détente et de ressourcement, dans le respect le plus absolu des règles préventives.

Pour preuve, au départ de Marrakech à destination de l’Ourika, plus précisément au niveau du boulevard Mohammed VI, plusieurs barrages de contrôle sont dressés par les services préfectoraux de la police. Plus loin encore, le relais est passé aux éléments de la Gendarmerie Royale qui ne lésinent guère sur les moyens pour opérer tous les contrôles nécessaires des usagers de cet axe routier (contrôle d’identité, d’autorisations exceptionnelles de déplacement...).r>Arrivé au village de «Tnine Ourika», à destination de la vallée de Sti Fadma, un silence inhabituel emplit l’atmosphère, laissant croire que la vie s’est arrêtée soudainement, pourtant il n’en est rien. Au fur et à mesure qu’on avance, au cœur de la vallée, pour se perdre dans sa splendeur, on s’aperçoit que l’accueil des riverains est si chaleureux et si spontané, avec comme trait apparent un sourire profond sur leurs visages. L’hospitalité dans cette partie du territoire national est palpable, comme en témoignent les invitations multiples lancées, crescendo, par les propriétaires des petits restaurants traditionnels dès qu’on arrive à «Oulmès» ou à «Aghbalou».r>Au rang des services proposés, une belle table, pied dans l’eau au bord de l’Oued de l’Ourika, avec au menu des tajines succulents (viande de chevreau, veau...) aux légumes bio, salade marocaine, grillades, thé à la menthe et aux plantes aromatiques... De quoi satisfaire tous les goûts, même les plus raffinés, à la recherche de l’authenticité. Un vrai moment de détente et de plaisir pour les visiteurs, bien que certains commerçants ambulants de produits du terroir, d’articles de l’artisanat ou encore de fruits de saison «Made in Ourika» (pommes, pêches, prunes, cerises...) n’hésitent pas à le rompre, pour un court moment, le temps de proposer leurs produits et conclure des affaires.r>Certes, en raison de la situation épidémiologique qui requiert davantage de vigilance et avec la rentrée scolaire qui se profilait à l’horizon, les paysages qu’offre la vallée de l’Ourika semblent presque abandonnés. Pourtant, des visiteurs fuyant la chaleur torride de la cité ocre, parmi ceux qui aspirent prendre un dernier bol d’air pur avant le retour à la routine de tous les jours, n’hésitent pas à faire le déplacement à Ourika, le temps d’une petite détente en famille au cœur de la nature. Approché par la MAP, Mustapha Aït Saïd, acteur associatif, a mis l’accent sur l’impact de la pandémie sur l’activité touristique dans la région de Sti Fadma, louant au passage les efforts déployés par les autorités provinciales pour atténuer les effets de cette crise sanitaire. À ses yeux, le décollage touristique passe nécessairement par la valorisation des atouts dont regorge cette zone, mais aussi par le respect scrupuleux des règles préventives et d’hygiène, ainsi que la sensibilisation des citoyens.r>Mohamed Aït Malek, l’un des restaurateurs de la place, s’est arrêté, quant à lui, sur les mesures préventives prises dans le cadre de la mobilisation en vue d’enrayer la propagation de la pandémie, saluant la synergie créée entre les autorités provinciales, les élus et les acteurs de la société civile en vue d’atténuer les effets de cette crise sanitaire. De son côté, Hicham Oubna, président de l’Association Sti Fadma pour le développement touristique et la protection de l’environnement, a mis en relief l’engagement des autorités locales et de la société civile pour préserver l’attractivité de ce site, notant que la zone est une destination privilégiée pour les visiteurs en provenance d’Al Haouz et de Marrakech notamment, en ce temps du coronavirus.r>Certains visiteurs n’ont pas manqué, pour leur part, de mettre en avant la splendeur et la beauté de la vallée de l’Ourika en tant que destination de prédilection pour les Marrakchis, notant que la pandémie du coronavirus a eu pour effet de permettre aux Marocains la découverte en profondeur de la richesse et de la diversité naturelle du Royaume, et de renforcer davantage l’attractivité et le charme des paysages qu’il recèle. Ils ont, en outre, estimé que les déplacements contrôlés vers la vallée de l’Ourika et les zones avoisinantes ont largement contribué à permettre à la nature de reprendre ses droits, de se confiner elle aussi et de se régénérer pour offrir aux visiteurs, dans les jours à venir, ce qu’elle a de meilleur.r>In fine, si la pandémie du Covid-19 a pesé de tout son poids sur ce site pittoresque d’un point de vue socio-économique, les autochtones, très réputés par leur simplicité et leur générosité, continuent de vaquer à leurs occupations quotidiennes dans le respect le plus scrupuleux des règles préventives, et de rester sereins, zen et, surtout, optimistes que demain ne pourrait être que meilleur et que la vallée de l’Ourika et les zones avoisinantes retrouveront bientôt leur lustre d’antan. 

Samir Lotfy (MAP)

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