12 Septembre 2021 À 23:17
Quelques jours nous séparent de la rentrée universitaire prévue le 1er octobre prochain. Une rentrée exceptionnelle à plus d’un titre qui intervient dans un contexte particulier marqué par la persistance de la crise sanitaire et une difficulté à prédire le développement de la situation épidémiologique et une disparité dans l’évolution de la courbe de contamination d’une ville à l’autre malgré l’avancement de la campagne de vaccination nationale et en particulier des 18-25 ans. Cette réalité a déjà contraint les responsables à reporter la rentrée des classes qui aurait dû commencer aujourd’hui même, mais pour des raisons de sécurité sanitaire et avec la perspective d’améliorer le taux d’immunité chez la population des étudiants, il a été décidé de décaler la rentrée scolaire et universitaire au 1er octobre. Un report qui implique toute une réadaptation des programmes et de l’organisation générale de l’année universitaire. Ce chantier mobilise d’ailleurs les responsables du ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui vient de faire le point sur les préparatifs pour réussir la rentrée scolaire le 1er octobre prochain. «À travers ses différentes composantes, le ministère œuvrera, dans les semaines à venir, pour une bonne préparation de la prochaine rentrée afin d’assurer le démarrage effectif des études à la date prévue», souligne le ministère.r>Outre le caractère particulier lié à la situation épidémiologique qui marque cette rentrée universitaire. Cette dernière reste exceptionnelle du fait des nouveautés qu’elle apporte et dont la principale reste sans conteste l’adoption du système de Bachelor. Ainsi 17 ans après la mise en œuvre du système LMD (licence en 3 ans), les universités marocaines s’apprêtent à renouer dès cette rentrée avec la licence à 4 ans communément appelée Bachelor. Un diplôme très en vogue dans les pays anglo-saxons car agile et mieux adapté aux attentes des entreprises. Il vise de manière générale à délivrer une formation de qualité tournée également sur la maitrise des langues et des soft-skills.
Cette rentrée connaitra également la poursuite de la mise en œuvre de la loi-cadre sur la réforme éducative de l’enseignement supérieur ainsi que plusieurs chantiers importants notamment la généralisation de la connexion haut débit au sein des universités. Dans ce sens, une convention a été signée avec l’ANRT, d’un budget de l’ordre de 180 MDH, en vue d’assurer la transition numérique des universités.r>Une attention particulière sera par ailleurs accordée lors de cette rentrée à la recherche scientifique comme l’a souligné d’ailleurs le ministre délégué chargé de l’enseignement supérieur, Driss Ouaouicha, lors de son passage au Parlement en juillet dernier. En effet, pas moins de 141 projets de recherche ont bénéficié de bourses pour un coût de près de 20 MDH durant l’année écoulée. Une initiative qui sera reconduite au cours de cette année universitaire. Le ministère a prévu en effet de mobiliser un budget de 10 MDH dans la lutte contre la pandémie, sujet qui bénéficie actuellement de la priorité en matière de financement. À noter également l’entrée en vigueur du Conseil national de la recherche scientifique. En effet, le décret n° 2.20.468 portant création de cette nouvelle instance a été publié dans le Bulletin officiel du 9 août 2021. Cette ultime étape marque un tournant majeur pour la recherche scientifique, l’innovation et le développement technologique qui figurent parmi les plus grands défis auxquels fait face l’enseignement supérieur au Maroc.r>Sur un autre registre, et s’agissant de l’extension de l’offre universitaire, cette rentrée universitaire sera marquée par l’ouverture de six nouvelles facultés à accès ouvert sachant que les établissements à accès limité augmenteront le nombre de places pédagogiques pour les filières à accès limité de près de 32.000 places. L’État a également prévu la construction de huit cités universitaires, pour une dotation de 600 MDH, ce qui devrait faire augmenter la capacité de ces structures à près de 90.000 lits. Notons que le département de tutelle compte ouvrir, durant les deux prochaines années, 21 établissements universitaires en vue de répondre à la demande croissante des places pédagogiques dans les principales filières sachant que 11 nouveaux établissements ont déjà ouvert leurs portes, notamment à Béni Mellal, El Jadida, Kénitra, Agadir, Fkih Bensaleh, Casablanca, Fès et Settat.r>Par ailleurs, la rentrée scolaire 2021-2022 sera marquée par la réouverture des cités universitaires dès le début de l’année. En effet, dans une note publiée le mois d’août, le ministère et le Bureau national des œuvres universitaires sociales et culturelles (ONOUSC) avaient annoncé l’ouverture des candidatures au titre de l’année universitaire 2021-2022, et ce, au profit des nouveaux étudiants inscrits au premier cycle de l’enseignement supérieur. Les étudiants intéressés ont été ainsi invités à déposer leurs demandes entre le 23 août et le 10 septembre 2021 via la plateforme dédiée. Quant aux étudiants poursuivant leurs études universitaires et qui ont déjà bénéficié des logements universitaires auparavant, ces derniers ont été sollicités pour renouveler leurs demandes, entre le 9 août et le 3 septembre dernier.r>Au total, près de 300.000 nouveaux étudiants devraient entamer leur première année dans les divers établissements, avec une hausse significative des places dans les filières à accès limité. L’arrivée de nouveaux inscrits portera ainsi le nombre total des étudiants dans l’ensemble des cycles de l’enseignement supérieur à plus d’un million d’étudiants.
Les actions du ministère de l’Éducation nationale pour assurer le démarrage effectif des études le 1er octobre
Au niveau de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique :r>- Organiser des concours d’accès «à distance» pour les parcours académiques sélectifs (licence professionnelle, master).r>- Diffuser des retransmissions télévisées de conférences scientifiques produites par les universités, selon une programmation qui sera annoncée dans les prochains jours.r>- Mettre à disposition des étudiants des contenus numériques à travers les plateformes universitaires dans le cadre de l’auto-formation.r>- Organiser le processus d’accès aux établissements à accès limité à travers le système «Joussour».r>- Organiser l’évaluation du niveau de maîtrise des langues étrangères des étudiants pour les parcours relatifs au système Bachelor.r>Au niveau du secteur de la formation professionnelle :r>- Mettre en œuvre l’adéquation de la programmation horaire avec le syllabus de formation.r>- Communiquer avec tous les stagiaires et les informer des modalités et préparatifs de la rentrée.r>- Préparer les exercices sur le terrain.r>- Envisager la possibilité d’organiser des séances de révision à distance au profit des stagiaires.
Souad Badri & Yousra Amrani