15 Octobre 2021 À 18:03
«Aujourd’hui, nous sommes un pays qui exprime une réalité nationale, une réalité sociale, une réalité culturelle qui est celle de la capacité de faire de la diversité un paramètre, une dimension ordinaire de notre quotidien et de nos rapports sociaux». Les propos sont d’André Azoulay, Conseiller de S.M. le Roi, qui intervenait jeudi à Rabat, à l’occasion de l’ouverture d’une conférence sur «la tolérance mutuelle» organisée par l’Association marocaine de la Légion d’honneur (AMLH).r>Pour M. Azoulay, «le vivre ensemble ne peut être une rhétorique». Dans ce sens, il s’est dit fier que la diversité au Maroc soit aujourd’hui non seulement une réalité, mais qu’elle fasse consensus. «Je suis impressionné, surtout dans les générations montantes, par cette quête, cette volonté de s’approprier cette diversité. On est fier, beaucoup plus souvent qu’avant, du fait de pouvoir associer nos spiritualités, mieux connaître nos différences, et le tout renforce et donne encore plus de légitimité à notre unité», a-t-il relevé. Poursuivant son allocution d’ouverture, M. le Conseiller de S.M. le Roi a affirmé qu’«il faut que collectivement, nous ayons cette démarche qui est celle de faire jouer notre Maroc dans une autre division. On en a la capacité et on en a la légitimité. On recueille aujourd’hui les fruits, là où les autres ont tourné le dos à cette quête et n’ont pas su lui donner la réponse qu’elle méritait, quand tout autour de nous fleurissaient tous les archaïsmes, tous les extrémismes et toutes les fractures.» De son côté, le professeur à l’Université de Paris-Est Créteil, Ali Benmakhlouf, a expliqué, dans son intervention, que le mot tolérance renferme un double sens.
Le premier, minimaliste, revient à «s’abstenir d’interdire». La tolérance se présente ici alors comme une «vertu négative». Le second sens, quant à lui, beaucoup plus positif, consiste à «admettre une manière d’agir ou de penser différente de celle qu’on adopte soi-même», a-t-il souligné. La tolérance entérine la dualité de l’Homme et repose, en outre, sur le principe de sa capacité à associer librement ses pensées. «C’est ainsi qu’une éducation judicieuse permettrait d’éviter l’uniformité des idées», a assuré M. Benmakhlouf. Abondant dans le même sens, le chroniqueur et journaliste Abdellah Tourabi a mis l’accent sur «la nécessité d’avoir (dans une société) des opinions qui sont complètement divergentes», loin de tout tribalisme. Mettant en valeur la singularité de la société marocaine qui réside dans sa tolérance et son pacifisme, le journaliste a relevé que les résultats des dernières élections témoignent de la sécularisation même des choix politiques du Marocain, qui a opté pour des offres politiques autres que celles fondées sur le discours religieux. Organisée jeudi au siège de la Bibliothèque nationale à Rabat, cette conférence est la première manifestation publique de l’AMLH, comme l’a souligné son président, M. Azoulay. «Elle est le résultat d’un travail de groupe et la preuve d’une capacité à œuvrer ensemble pour la réalisation d’objectifs communs», a indiqué de son côté le trésorier général du Royaume et président de la commission «événementiel» de l’association, Noureddine Bensouda.
H.O.