Économie

Les bases d’une infrastructure de relance économique sont jetées

La relance économique post-Covid nécessite un certain nombre de prérequis. Dans certaines régions de l’Afrique, les bases de cette relance sont jetées, estiment les participants à une rencontre virtuelle de Coface.

L’assureur-crédit Coface a organisé, mercredi dernier, une rencontre virtuelle sur les risques pays et sectoriels au Maghreb et en Afrique de l’Ouest et Centrale.

25 Février 2021 À 20:39

Le continent africain s’inscrit-il déjà dans la relance économique post-Covid ? Les participants à la rencontre virtuelle, organisée mercredi par l’assureur-crédit Coface, sur les «Risques pays et sectoriels au Maghreb, Afrique de l’Ouest et Centrale» l’espèrent mais n’en sont pas si sûrs. Ce dont ils sont certains en revanche, c’est que les premiers éléments de l’infrastructure nécessaire à la relance sont en marche. Parmi les exemples d’éléments cités par Idriss Bensmail, directeur général adjoint de BMCI, les initiatives gouvernementales : Damane Oxygène, Damane Relance, le Programme Intelaka, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement ou encore des produits spécifiques développés avec la CCG. Si les banques veulent prendre part à la relance économique en augmentant leurs investissements, le système juridique gagnerait, lui, à être renforcé afin de permettre plus de garanties à ces institutions, selon Gwendoline Abunaw, Managing director, Ecobank Cameroun. Ce qui aurait un impact positif sur les investissements destinés au développement de la production locale dans les pays africains et garantirait leur souveraineté sanitaire, alimentaire et industrielle.r>Autre élément de l’infrastructure «Relance», la digitalisation. Bien qu’évoquée pendant des années, ce n’est que pendant cette crise économique qu’elle a réellement accéléré. Sur ce volet, précise Bensmail, la digitalisation n’est pas le simple fait de développer une application mobile. «C’est avoir un process end-to-end avec de la data au cœur du processus», précise-t-il. C’est également permettre, par exemple, aux populations qui n’ont pas de smartphones d’utiliser leurs téléphones classiques pour effectuer des opérations bancaires et de transferts de fonds, explique Abunaw. Ce qui permettrait à des milliers de petits entrepreneurs d’atteindre plus de clients.r>Si la majorité des prérequis à la relance sont communs à travers le continent, chaque pays a besoin de ses propres mécanismes et solutions supplémentaires. «Chaque pays a ses spécificités. Le Maroc est bien évidemment différent de ses voisins maghrébins», rappelle Bensmail.r>Abunaw abonde dans le même sens : «il est difficile de faire un comparatif entre pays, car les critères diffèrent d’un pays à l’autre. Cependant, nous avons constaté une résilience des petits pays. Au contraire, dans les pays dont l’économie n’est pas diversifiée, basée essentiellement sur les hydrocarbures ou le tourisme, l’impact a été très fort. Il faut rappeler, cependant, que la plupart de ces pays avaient déjà des problèmes avant même la crise». En effet, souligne Dominique Fruchter, Economiste Coface chargé de l’Afrique, la moitié de ces pays sont considérés comme lourdement endettés et certains affichaient, même avant la crise, des croissances modestes. D’ailleurs, le classement «Risques pays» de Coface est caractérisé par 15 déclassements en 2020 dont la moitié au Maghreb et en Afrique occidentale. Le Maroc fait partie de ces pays, avec une note pays B et un environnement des affaires A4. Dans sa globalité, le risque est élevé sur le continent comparativement à d’autres régions. 

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