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Khalid Safir : «La digitalisation est enclenchée depuis des années, mais la loi 55-19 marque un véritable saut en avant»

La digitalisation de l’administration au Maroc est un processus enclenché il y a plusieurs années. Un long chemin a été parcouru grâce aux stratégies déployées pour engager la transformation numérique. C’est ce constat qui a été confirmé d’emblée par Khalid Safir, wali directeur général des collectivités territoriales au ministère de l’Intérieur, lors de son intervention au cycle de conférences du Groupe Le Matin (CCGM).

30 Juin 2021 À 19:51

Intervenant à la première matinale du CCGM, M. Safir a tenu à rappeler les défis relevés par le Maroc, avant même cette accélération de la digitalisation due à la pandémie de la Covid-19. «Les administrations marocaines ont démarré leur transformation numérique depuis les années 1960, notamment à travers la gestion du système de la paie ou encore les services de la Douane ou les services fiscaux», a expliqué le responsable. Il a également rappelé les deux commissions constituées par feu Abderrahmane El Youssoufi, dont la mission était de réfléchir sur la mise en ligne de l’administration et le commerce électronique. C’est dire que l’expérience marocaine est riche et qu’il dispose d’un écosystème digital assez mature, «ce à quoi nous sommes arrivés aujourd’hui est l’aboutissement de toutes ces étapes», précise M. Safir. Cela dit, le responsable indique qu’il reste encore du chemin à faire, notamment au niveau de l’interopérabilité, à travers la mise en œuvre de la loi 55-19 sur la simplification des procédures administratives qui marque un véritable saut en avant qui va permettre de partager la data et donc d’améliorer les services aux citoyens.

Par ailleurs, le responsable admet une certaine difficulté chez l’administration à opérer une transformation digitale tournée vers le citoyen. Il a ainsi expliqué que le modèle de l’administration concentrée sur elle–même et sur sa propre gestion en interne a fait que même sa digitalisation est centrée sur l’informatisation de ses propres procédures. Ce modèle est certes efficace pour le fonctionnement de l’administration, mais il est sans impact réel sur le citoyen, affirme M. Safir. C’est là justement où la loi 55-19 est disruptive, puisqu’elle met le citoyen et l’entreprise au cœur de ce processus de digitalisation en identifiant d’abord leurs besoins puis construit la stratégie de digitalisation faisant de cette transformation une nouveauté qui impacte le citoyen directement en lui offrant des services optimisés. «C’est un changement radical et important, mais qui requiert du temps. Nous sommes au début du chemin, mais nous opérons le changement petit à petit», a déclaré M. Safir. 

Le wali directeur général des collectivités territoriales a, dans ce même sens, indiqué que les outils déployés aujourd’hui, tel le portail national «Idarati», donnent plus de pouvoir au citoyen et à l’entreprise et vont même jusqu’à être une source de pression sur l’administration pour qu’elle continue à mettre à jour ses process. De plus, cette évolution doit se faire de manière holistique et non plus selon une approche séparée, indique-t-il. «C’est donc tout un changement qui est déjà amorcé pour améliorer la qualité des services, notre efficacité économique et le cadre de vie du citoyen», conclut l’invité de la première matinale du CCGM placée sous le thème «L’Administration digitale, une avancée au service du citoyen et de l’économie». 

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