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Cherkaoui Roudani : «La nomination d’un nouveau représentant spécial pour le Sahara et chef de la Mission des Nations unies pourra relancer les négociations politiques»

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a procédé le 27 août dernier à la nomination d’Alexander Ivanko, de la Fédération de Russie, en tant que représentant spécial pour le Sahara et chef de la Minurso. Il succède ainsi au Canadien Colin Stewart qui a occupé ce poste depuis 2017. Pour l’expert en études géopolitiques et sécuritaires Cherkaoui Roudani, cette nomination pourra contribuer à faire avancer le dossier du Sahara dans la mesure où le responsable onusien était un chef de cabinet de la Minurso en 2009 et pourra contribuer à relancer les négociations politiques.

01 Septembre 2021 À 20:55

À un mois de l’expiration du mandat de la Minurso, prévue le 31 octobre 2021 selon la résolution 2548, un mandat qui sera comme à l’accoutumée prorogé, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a procédé le 27 août dernier à la nomination d’Alexander Ivanko, de la Fédération de Russie, en tant que représentant spécial pour le Sahara et chef de la Minurso.  Il succède ainsi au Canadien Colin Stewart qui a occupé ce poste depuis 2017. Une nomination qui intervient dans un contexte marqué par la montée de plusieurs tensions dans la région de l’Afrique du Nord et la sous-région du Sahel et qui en dit long sur la volonté de la communauté internationale de maintenir la paix dans la région et mettre fin à toute tentative de déstabilisation. r>Pour Cherkaoui Roudani, expert en études géopolitiques et sécuritaires, la nomination d’Alexander Ivanko n’est pas fortuite. il suffit d’examiner le parcours de M. Ivanko pour se rendre compte que ce nouveau responsable onusien connaît très bien le dossier du Sahara. En effet, le responsable russe avait déjà occupé le poste de chef de cabinet de la Minurso en 2009 et possède par ailleurs plus de 30 années d’expérience en relations internationales et en maintien de la paix. Un parcours remarquable qui sera certainement déployé par le nouveau représentant spécial pour mettre fin à certains manquements relevés lors du contrôle par la Minurso des violations du cessez-le-feu. r>«cette nomination représente un message politique fort et clair exprimé par la communauté internationale qui veut mettre fin à un certain nombre d’entraves et de manque de rigueur relevés précédemment  dans le cadre de certaines actions menées par la Minurso, notamment lors des opérations de contrôle des violations du cessez-le-feu par les séparatistes du Polisario», note l’analyste politique dans une déclaration accordée au «Matin». r>Par ailleurs, M. Roudani a estimé que la nomination d’un représentant spécial pour le Sahara témoigne de la volonté de l’ONU de relancer les négociations politiques et d’amener le voisin algérien à la table de négociation, ce qui pourra contribuer à mettre fin au plan «machiavélique» algérien de vouloir créer un État lige dans la région. «Il ne faudra pas oublier non plus que la nomination d’Alexander Ivanko à la tête de la Minurso intervient alors que le Conseil de sécurité se penche sur la nomination d’un nouvel envoyé de l’ONU au Sahara, après la démission, en mai 2019, de l’Allemand Horst Köhler et le rejet par l’Algérie et le Polisario de la candidature de Luis Amado, ex-ministre portugais des Affaires étrangères, en tant qu’envoyé spécial de l’ONU au Sahara», souligne-t-il. r>L’autre élément soulevé par cet expert en géo-stratégie est le timing de cette nomination qui intervient au moment où le Royaume cumule un certain nombre de succès diplomatiques, notamment la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les États-Unis et l’ouverture de plus de 23 consulats à Laâyoune et Dakhla. 

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