28 Janvier 2021 À 23:29
Dakhla est en passe de devenir un centre économique de premier plan et un véritable trait d’union entre le Royaume et sa profondeur africaine. Depuis le lancement du programme de développement des provinces du Sud, la ville vit au rythme d’une dynamique de croissance sans précédent. Mais l’annonce par les États-Unis d’Amérique de leur volonté d’y installer un consulat américain a eu un effet catalyseur et, du coup, cette cité connaît un essor tous azimuts. La décision américaine y est certes pour beaucoup. Mais le nombre croissant de pays africains qui ont installé leurs représentations consulaires est également perçu comme un gage de confiance dans la stabilité de cette ville et dans les potentialités dont elle regorge. C’est justement ce qui fait dire à beaucoup d’observateurs que Dakhla est promise à un bel avenir et qu’elle jouera pleinement son rôle en tant que trait d’union entre le Maroc et les pays de l’Afrique de l’Ouest, d’une part, et ceux de la façade atlantique, d’autre part. Et c’est dans cette perspective et en vue d’être à la hauteur de cette vocation que la ville connaît l’ouverture de chantiers d’envergure.
À cet égard, il convient de citer le projet de la voie express Tiznit-Dakhla sur 1.055 km, le projet du nouveau port Dakhla Atlantique, ou encore l’usine de dessalement de l’eau de mer, qui permettra d’irriguer 5.000 hectares au nord de la ville de Dakhla.r>La qualification des ressources humaines est à l’évidence au cœur de cette réflexion visant à faire de cette ville un pôle économique d’envergure continentale. Dans ce cadre, s’inscrit l’inauguration tout récemment de l’Institut spécialisé de l’hôtellerie et du tourisme. Réalisé sur une superficie de 20.000 m² pour un coût global estimé à 42,5 millions de dirhams, cette structure vise à renforcer le dispositif de la formation professionnelle dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, à même d’adapter l’offre de formation à la demande du marché de l’emploi de la région. Cet établissement relevant de l’OFPPT offre 1.100 places pédagogiques annuelles et dispose d’un portefeuille diversifié de 11 filières dédiées aux métiers de l’hôtellerie et du tourisme telles que la gestion hôtelière, la cuisine et le service de restauration, dont 400 techniciens spécialisés, 340 techniciens, 160 au niveau qualification et 200 en formation qualifiante.
La Société américaine DFC ouvre une antenne à Dakhlar>Par ailleurs, dans le cadre de la dynamique impulsée par la décision américaine d’ouvrir leur consulat à Dakhla, la Société de financement du développement international (DFC) ouvrira une antenne dans cette ville du Sud marocain. Cette antenne servira de point de départ de toutes ses opérations vers le continent africain, comme l’a confirmé le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita. «Cette initiative vient confirmer la vocation de Dakhla en tant que point de liaison entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne et un pôle économique majeur, comme Sa r>Majesté le Roi Mohammed VI l’a voulu dans le cadre du modèle de développement des provinces du Sud». Le PDG de la Société américaine de financement du développement international (DFC) et président exécutif de Prosper Africa, Adam Boehler, a relevé dans le même ordre d’idées, qu’à travers l’ouverture prochaine d’un consulat américain à Dakhla «nous investissons pour améliorer la vie des citoyens marocains dans les provinces du Sud et partout dans le pays». M. Boehler a indiqué que l’accent sera mis non seulement sur «les grands projets d’infrastructure, mais surtout sur les conditions de vie et le bien-être de chaque Marocain», conformément à la Vision de S.M. le Roi.
Pour accompagner cette mutation en gestation, la plateforme «Dakhlaconnect.com», dédiée à la promotion de l’investissement et au marketing territorial, a été lancée début janvier 2021, en présence du sous-secrétaire d’État américain en charge des questions du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, David Schenker.r>Financé par le gouvernement des États-Unis d’Amérique, Bureau des affaires du Proche-Orient (NEA), à travers sa branche de l’Initiative de Partenariat des États-Unis au Moyen-Orient (MEPI), cette plateforme vise à mettre en place une passerelle entre les entreprises de la région, les investisseurs, les clients et les fournisseurs potentiels. Ainsi, la dynamique visant à faire de Dakhla un hub économique régional et un trait d’union entre le Maroc et sa profondeur africaine est bel et bien enclenchée. À cet égard, la déclaration de l’ancien ambassadeur des États-Unis au Maroc, David T. Fischer, est très significative. Pour lui, l’ouverture d’un consulat américain à Dakhla «encouragera les projets d’investissement et de développement qui apporteront des avantages concrets à la région».r>«L’ouverture d’un consulat permettra aux États-Unis d’Amérique de profiter davantage du positionnement stratégique du Maroc en tant que centre pour le commerce en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient. r>Plus précisément, cela appuiera et encouragera les projets d’investissement et de développement qui apporteront des avantages concrets à la région», a déclaré M. Fischer, dans un communiqué de l’ambassade des États-Unis à Rabat.
La mise à niveau urbaine, un chantier en marche
Un montant de 60 millions de DH a été mobilisé pour la réalisation du programme complémentaire de mise à niveau urbaine des quartiers sous-équipés de Dakhla. L’annonce a été faite mi-janvier par la ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, Nouzha Bouchareb. S’exprimant lors d’une rencontre avec les professionnels sur la relance du secteur de l’urbanisme et de la construction dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, Mme Bouchareb a souligné que ce programme, qui a débuté en 2018, est en cours de réalisation et les travaux ont atteint une étape avancée. Elle a également noté qu’un montant de 39 millions de DH a été alloué pour lutter contre l’habitat insalubre à Dakhla, dans le cadre d’une convention relative à la mise à niveau urbaine de Dakhla et les centres émergents dans la province d’Oued Eddahab. Selon la responsable gouvernementale, les programmes de mise à niveau urbaine et de restructuration de quartiers sous équipés contribuent amplement à l’amélioration des conditions de vie de la population, à travers la mise en place des équipements de base nécessaires portant notamment sur les voiries, les places publiques, les espaces verts, les services publics et le réseau d’assainissement liquide. Dans ce sillage, elle a souligné que ces programmes avaient un impact positif et direct sur la population, ayant abouti à l’annonce de Dakhla Ville sans bidonvilles en 2010, tout en mettant l’accent sur la mise en place d’une offre de logement variée et adaptée aux besoins de la population, dans le cadre d’une stratégie anticipative, afin de lutter contre le phénomène de l’habitat insalubre.