08 Juillet 2021 À 12:43
L’importance de l’enseignement supérieur pour le développement d’une économie est une question fondamentale. Les universités ont toute leur place dans la dynamique enclenchée par le Maroc pour relever les défis que l’enjeu de la croissance nous impose. En effet, son devoir est de former des compétences capables de répondre aux besoins d’une économie globale et compétitive du savoir et en mesure de s’adapter aux conditions mouvantes d’un marché du travail exigeant. Pr Mohammed Rhachi, président de l’Université Mohammed V (UM5) de Rabat, avait souligné dans un entretien accordé au «Matin» que l’ambition de l’UM5 est grande. Elle se résume dans l’accompagnement du développement économique du Maroc en mettant les compétences au service du pays. «Pour cela, l’Université Mohammed V a mis en place une stratégie ambitieuse basée sur l’excellence dans ses formations, ses structures et ses composantes, reposant sur la transdisciplinarité et sur la nécessaire coordination entre la formation et la recherche afin de renforcer notre attractivité. Cette stratégie de l’université repose sur le développement de ressources transversales de soutien à la recherche, l’émergence de groupements cohérents de recherche connectés à l’international, la gestion des compétences et des carrières de nos enseignants-chercheurs et la construction d’une valeur ajoutée globale au niveau local et national», a-t-il dit. Pour ce faire, ajoute-t-il, «les projets engagés par l’Université pour la période 2020-2022 visent à renforcer le positionnement national et international de l’Université par le développement de politiques et de pratiques qualité innovantes et la promotion d’une offre de formation et d’une recherche de qualité, basées sur des normes et standards internationaux (Approche multidisciplinaire, professionnalisant, et/ou de recherche appliquée), sur l’accompagnement du développement de notre écosystème de formation et de recherche et sur la valorisation des produits de la recherche par des dépôts de brevets, par la création de startups et l’accompagnement de nos entreprises dans l’amélioration de leur compétitivité». Pr Abdellatif Komat, doyen de la Faculté des sciences économiques, juridiques et sociales à l’Université Hassan II Casablanca, avait également rappelé dans un entretien accordé au «Matin» que l’enseignement supérieur est un levier essentiel de développement. L’un des défis majeurs des établissements de l’enseignement supérieur est d’améliorer les performances. C’est dans ce cadre que s’inscrit la mise en place du système de «Bachelor». Pour M. Komat, «l’objectif de cette réforme est de doter les futurs lauréats de compétences en phase avec les exigences du temps moderne aussi bien en matière sociale et sociétale qu’en matière d’insertion professionnelle et de renforcement de l’esprit entrepreneurial (...) Concernant le long terme, notre souhait est de voir les jeunes que nous formons aujourd’hui être en mesure d’être porteurs du modèle de développement en construction pour notre pays. Nous sommes convaincus que l’université a un rôle crucial à jouer dans cette dynamique du fait que l’économie dans l’avenir se basera davantage sur le savoir et sur les compétences et que les sociétés qui relèveront les défis sont celles qui mobiliseront leur jeunesse autour de valeurs de citoyenneté, de solidarité et avec un sentiment de confiance en elle-même et en son pays. Or, sur toutes ces dimensions, l’université est certainement un acteur de premier plan.»
Les recommandations du CSEFRS
Un ensemble de recommandations ont été émises par le conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique dans son rapport : «Réforme de l’enseignement supérieur Perspectives stratégiques» en vue d’insuffler une nouvelle dynamique au développement de l’enseignement supérieur au Maroc. Il s’agit de :r>• L’impératif de s’inscrire dans le nouveau modèle de développement socio-économique du Maroc en fournissant une offre de formation en phase avec les attentes et ambitions du projet sociétal marocain, les besoins du marché du travail et les objectifs de l’inclusion sociale des diverses catégories du public concerné.r>• L’obligation d’intégrer dans l’offre pédagogique, dans l’organisation et dans la gouvernance des entités de l’enseignement supérieur les profonds changements et les mutations que la révolution numérique est en train de disséminer dans tous les compartiments et segments de fonctionnement de ces composantes du système : avancées des savoirs académiques et technologiques, innovations en termes de modes d’acquisition, d’apprentissage et d’enseignement, modes de gestion et de gouvernance des institutions et organisations, relations entre les acteurs, renforcement des compétences de l’encadrement, amélioration des conditions d’accueil, d’hébergement et d’animation dans les espaces dédiés aux étudiants, etc.r>• La nécessité de revisiter les modalités de l’ancrage des établissements d’enseignement supérieur dans leur environnement territorial, à la lumière des évolutions de la gouvernance territoriale sur fonds de régionalisation avancée et qui appelle de nouvelles modalités de contractualisation entre les universités, d’une part, l’État et la Région, de l’autre, ainsi qu’avec les acteurs économiques, le monde de l’entreprise, la société civile et l’ensemble de l’écosystème des établissements d’enseignement supérieur.