07 Février 2021 À 21:12
Le Maroc dispose d’un Plan d’action national de gestion des risques de catastrophes naturelles qui s’étale sur 10 ans. Couvrant la période allant de 2020 à 2030, ce plan prévoit plusieurs programmes dont la mise en œuvre a nécessité la mise en place d’un système de suivi et d’évaluation. Annonçant, jeudi, la création de ce système, le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Noureddine Boutayeb, est revenu en détail sur la Stratégie adoptée par le Maroc pour faire face aux différents risques, notamment les quatre les plus fréquents, à savoir les tsunamis, l’érosion du sol, les tremblements de terre et les inondations. Visant à protéger la vie et les biens des citoyens contre les effets des catastrophes naturelles, à réduire la vulnérabilité vis-à-vis des risques de ces catastrophes et à renforcer la capacité de la population et des provinces pour y faire face en vue de garantir le développement durable, ce plan d’action est composé de 18 programmes et de 56 projets à réaliser dans le cadre de cinq axes stratégiques.r>Selon le document de présentation de la stratégie, ces axes sont liés au renforcement de la gouvernance de la gestion des risques naturels, à l’amélioration de la connaissance et l’évaluation des risques naturels, à la prévention des risques naturels et au renforcement de la capacité de réponse, à la préparation aux catastrophes pour un rétablissement rapide et à une reconstruction efficace ainsi qu’au renforcement de la recherche scientifique et de la coopération internationale et la construction des compétences dans le domaine de la gestion des risques naturels. Par ailleurs, ce plan d’action repose sur quatre piliers principaux, notamment l’implication de tous les acteurs aux niveaux central et local, la diversification des sources de financement liées à la prévention des risques naturels, la promotion de la recherche scientifique dans le domaine de la prévention des effets des catastrophes naturelles et le renforcement des formes et des moyens de coopération internationale dans ce domaine, toujours selon M. Boutayeb.r>S’agissant du système de suivi et d’évaluation, il a pour objectif d’évaluer le degré d’efficacité et d’efficience des programmes prévus dans le cadre du Plan national, et ce à l’aide d’un ensemble d’indicateurs, définis soigneusement et conformes aux normes internationales, a assuré M. Boutayeb qui intervenait devant le Conseil de gouvernement. Le responsable a affirmé que le système a également pour vocation d’assurer la mise en œuvre optimale des différents programmes de ce plan national, dont un grand nombre de projets connexes a été lancé en vue de la prise en charge efficace des risques naturels qui menacent le pays.r>À rappeler qu’en application des Hautes Orientations Royales et conformément aux objectifs du «Cadre de Sendai» pour la réduction des risques de catastrophe à l’horizon 2030, le Royaume du Maroc s’est engagé, depuis 2017 dans le cadre d’une approche intégrée et globale et avec la contribution de partenaires internationaux, à la préparation d’un projet de plan d’action national pour encadrer la politique de gestion des risques naturels.
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Les catastrophes les plus marquantes dans l’histoire du Maroc
Depuis l’indépendance à aujourd’hui, les esprits des Marocains ont été marqués par plusieurs catastrophes naturelles, dont certaines ont été particulièrement meurtrières. L’une des plus anciennes est le séisme d’Agadir. Survenu en 1960, ce tremblement de terre d’une durée de 15 secondes avait quasiment détruit la capitale du Souss et causé plus de 12.000 victimes. En 2004, la terre a tremblé de nouveau à Al Hoceïma. D’une magnitude de 6,3 sur l’échelle ouverte de Richter, ce séisme avait causé la mort d’au moins 628 personnes. Mais si les tremblements de terre sont les plus meurtriers, les inondations restent les catastrophes les plus fréquentes au Maroc. Frappant à Ourika en 1994, à Mohammadia en 2002, au Gharb en 2010 ou au Sud en 2014 et 2016, ces catastrophes ont causé des dégâts matériels se chiffrant à plusieurs dizaines de millions de dirhams, mais également plusieurs morts et disparus.
Des mécanismes de suivi pour une meilleure efficacité
La réussite de la mise en œuvre du Plan d’action national de gestion des risques de catastrophes naturelles est d’une importance capitale. Pour mettre toutes les chances de son côté, le ministère de l’Intérieur a prévu des mécanismes de suivi qui ont pour objectifs, notamment, de présenter un état de lieu détaillé sur l’avancement des chantiers, de garantir la transparence et de faciliter l’opération de prise de décision en tirant profit des expériences précédentes dans ce domaine. C’est dans ce sens qu’une commission ministérielle pour le suivi des risques liés aux catastrophes naturelles sera mise en place sous la présidence du Chef du gouvernement. Le secrétariat permanent de cette commission sera assuré par le ministère de l’Intérieur. Trois comités spécialisés composeront ce mécanisme. Il s’agit du comité des risques climatiques, météorologiques et d’inondations, du comité des risques de séisme et d’érosion de sol ainsi que du comité des risques de tsunamis et de submersion marine.