18 Août 2021 À 19:21
Le ministère de la Santé vient d’actualiser les recommandations relatives à la vaccination des femmes enceintes. Le Comité scientifique pour la vaccination anti-Covid-19 recommande ainsi fortement l’accélération de la vaccination de cette catégorie très vulnérable.r>«Il faut rappeler que les femmes enceintes et allaitantes n’étaient pas autorisées à se faire vacciner partout dans le monde à titre de précaution. Sur le plan médical, les vaccins inactivés comme le Sinopharm, qui sont des vaccins qui ont perdu tout pouvoir infectant par procédé physico-chimique, ne posent aucun problème pour la femme allaitante et la femme enceinte», explique Dr Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé. Le Maroc maintient donc une distinction par rapport à la nature du vaccin utilisé chez la femme enceinte. Les autres types de vaccins disponibles au Maroc sont ainsi autorisés pour les femmes aux deuxième et troisième termes de grossesse. Dr Hamdi précise, par ailleurs, que ces vaccins à ARN-messager, tels que Pfizer-BioNTech, et les vaccins à vecteur viral non réplicatif comme AstraZeneca, sont utilisés par beaucoup de pays quel que soit le terme de la grossesse.r>Appuyant cette décision, le chercheur indique qu’il n’y a aucune raison de priver une femme, qui est enceinte ou qui est en train de programmer une grossesse, de la vaccination, d’autant qu’on dispose actuellement du vaccin Sinopharm. Car les risques en cas de contamination sont grands pour cette catégorie. «À chaque fois qu’on pose des barrières, il y a des femmes qui vont perdre leur vie. La situation est grave, le virus est virulent et il y a urgence à se faire vacciner», alerte Dr Hamdi. En effet, les chiffres sont alarmants : 15 cas de décès de femmes enceintes ont été constatés au cours des 12 premiers jours de ce mois d’août 2021. Un bilan qui démontre la vulnérabilité des femmes enceintes en cas de contamination à la Covid-19.r>La décision du Comité scientifique pour la vaccination anti-Covid-19 s’est basée également sur les données relatives à la vaccination des femmes enceintes effectuées à l’échelle internationale qui se sont accumulées ces dernières semaines et qui sont jugées rassurantes. Ces résultats indiquent, en effet, que les femmes enceintes devraient être «une cible vaccinale prioritaire».r>Après la décision du Comité scientifique pour la vaccination anti-Covid-19, les médecins-gynécologues devront certainement se prononcer pour apporter leur avis de praticiens sur la question.
Que dit l’OMS ?
«Les données disponibles sur la vaccination des femmes enceintes avec le vaccin BIBP (Sinopharm) contre la Covid-19 sont insuffisantes pour évaluer l’efficacité du vaccin au cours de la grossesse ou les risques qui lui sont associés pendant cette période. Cependant, ce vaccin est un vaccin inactivé contenant un adjuvant couramment utilisé dans de nombreux autres vaccins dont le bon profil d’innocuité est attesté, employés notamment chez les femmes enceintes. On s’attend donc à ce que l’efficacité du vaccin BIBP contre la Covid-19 chez les femmes enceintes soit comparable à celle observée chez les femmes non enceintes d’âge similaire. En attendant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande d’utiliser le vaccin BIBP contre la Covid-19 chez les femmes enceintes lorsque les avantages de la vaccination pour la femme concernée l’emportent sur les risques potentiels. Pour aider les femmes enceintes à faire cette évaluation, il faut leur fournir des informations sur les risques de la Covid-19 pendant la grossesse, les avantages probables de la vaccination dans le contexte épidémiologique local et les limites actuelles des données d’innocuité chez la femme enceinte. L’OMS ne recommande pas de réaliser des tests de grossesse avant la vaccination. Elle ne recommande pas non plus de retarder la grossesse, ou d’envisager d’y mettre fin, en raison de la vaccination.»