Nation

«Il faudra 50 ans pour atteindre la parité au sein des Parlements dans le monde»

L’organisation mondiale des Parlements nationaux, l’Union interparlementaire (UIP), vient de rendre public son dernier rapport qui évoque la place des femmes au sein des institutions législatives. Ce document que l’organisation mondiale publie annuellement, le 8 mars, à l’occasion de la Journée mondiale de la femme, relève la faible proportion des femmes parlementaires dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord. S’agissant du Maroc, il est classé mondialement au 114e rang.

11 Mars 2021 À 20:24

«Davantage de femmes parlementaires, mais une parité difficile à instaurer». C’est la conclusion du l’Union interparlementaire (UIP) qui fait le point sur la question à travers son dernier rapport intitulé «Les femmes au Parlement». Suivant de près les élections législatives dans les cinq continents, l’Union souligne qu’«à la suite des élections tenues en 2020, la proportion des femmes parlementaires dans le monde a atteint un taux record de 25,5 pour cent, soit une augmentation de 0,6 point par rapport à 2019».r>Il faut rappeler que l’UIP scrute la participation des femmes au Parlement depuis des décennies, ce qui lui permet d’en observer les progrès ainsi que les reculs. L’Organisation élabore chaque année un rapport dont la publication coïncide avec la Journée internationale des femmes, le 8 mars. «Si des progrès ont été régulièrement accomplis ces dernières années, ils restent extrêmement lents. Au rythme actuel, il faudra encore 50 ans pour atteindre la parité entre les hommes et les femmes au sein des Parlements dans le monde. Au 1er janvier 2021, seuls trois Parlements (au Rwanda, à Cuba et aux Émirats arabes unis) comptaient au moins 50 pour cent de femmes parlementaires», s’alarme l’organisation mondiale des Parlements nationaux.r>De même, chaque mois, l’UIP publie des classements en fonction du pourcentage de femmes dans les Parlements nationaux. À ce titre, le classement mensuel de l’Union place le Maroc au 114e rang. En effet, le rapport de l’UIP montre que suite aux élections d’octobre 2016 concernant la Chambre des représentants, le taux des femmes élus a été de l’ordre de 20,5%, soit 81 femme sur les 395 députés. Il cite également la place des femmes au sein de la Chambre des conseillers qui sont au nombre de 14 avec un taux de présence de 11,7%. Un classement qui sera certainement amélioré après les prochaines élections en raison des mesures incitatives de la représentativité des femmes (selon les mesures proposées dans les projets de textes relatifs aux élections).r>Par ailleurs, le rapport souligne que la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) est la région qui affiche la plus faible proportion de femmes au Parlement (17,8%, toutes Chambres confondues). «Dans la région MENA, la représentation des femmes au Parlement a augmenté de 1,2 point de pourcentage, atteignant 17,8% en 2020. Les Parlements renouvelés en 2020 affichent d’importants écarts, avec un nombre record de sièges remportés par les femmes en Égypte, mais pas un seul au Koweït», précise le document de l’UIP.r>Le rapport de l’UIP évoque également les effets de la pandémie de Covid-19 et ses répercussions négatives sur les élections et les campagnes en 2020. «Des élections parlementaires nationales ont été reportées dans une vingtaine de pays, principalement en raison de la crise, mais ont pu se dérouler dans 57 pays. Le ralentissement économique n’a fait que renforcer les inégalités entre les sexes qui prévalaient déjà au niveau socio-économique. Des femmes souhaitant faire campagne n’ont pas pu bénéficier des financements requis, voire n’ont pas pu mener à bien leur projet. La violence à l’égard des femmes est de plus en plus répandue sur Internet et menace leur participation à la vie publique», précise le document. 

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