Économie

L’accès au capital devance l’acquisition d’équipements de sécurité personnelle

Quel a été l’impact de la pandémie sur le secteur mondial de la petite exploitation minière ? En publiant le rapport 2020, la Banque mondiale et l’Organisation Pact ont souligné le caractère lacunaire des données disponibles et par conséquent la difficulté à répondre à une telle interrogation. Les résultats préliminaires montrent que les mineurs privilégient la reprise de leurs activités rémunératrices de revenus au détriment de l’acquisition d’équipements de sécurité.

Malgré un nombre croissant d’études universitaires, la petite exploitation minière reste l’une des industries les moins étudiées dans les pays en développement. Ph. DR

17 Mai 2021 À 18:40

Il y aurait entre 10 et 13 millions de personnes directement engagées dans le secteur mondial de la petite exploitation minière artisanale. À ceux-là, il faudrait ajouter entre 80 et 100 millions d’individus supplémentaires dépendant indirectement du secteur pour leurs moyens de subsistance. La forte amplitude entre ces chiffres témoigne de la difficulté qu’ont rencontrée la Banque mondiale (BM) et l’Organisation Pact dans la réalisation du rapport 2020 sur la situation de la petite exploitation minière, activité essentiellement concentrée dans les pays en développement. «Malgré un nombre croissant d’études universitaires approfondies et une multitude de projets de développement, la petite exploitation minière reste l’une des industries les moins étudiées dans les pays en développement», notent les rédacteurs. Néanmoins, la Banque mondiale a pris comme moyenne le chiffre de 44 millions de mineurs artisanaux exerçant dans 80 pays. Ce secteur pourrait offrir des «millions d’emplois plus productifs et décents dans le monde (...) et devrait motiver la communauté internationale à imaginer le potentiel remarquable, s’il est correctement formalisé» notent encore la BM et l’Organisation Pact dans le rapport lancé à l’initiative de Delve, une plateforme mondiale de données en ligne sur le secteur des extractions minières artisanales. Dans une première étape de formalisation de ce secteur, une collecte de données mondiale sur les impacts de la pandémie de coronavirus dans les communautés minières artisanales a été lancée l’été dernier. «Au niveau mondial, plus de 47% de tous les répondants a donné la priorité au financement comme intervention la plus nécessaire pour redémarrer ou améliorer les opérations après la crise» rapporte Delve dans ses résultats préliminaires sur l’étude de l’impact de la pandémie. L’accès aux équipements d’extraction et aux licences d’exploitation arrive en deuxième et troisième positions paradoxalement, la fourniture de matériel de protection individuelle représente «l’option la moins bien classée» confirmant ainsi les résultats d’une étude précédente qui montrait que les mineurs privilégient la reprise de leurs activités rémunératrices sur leur propre sécurité, conclut Delve. Le secteur mondial de la petite exploitation minière artisanale assure près de 20% de la production de diamants, 25% de cobalt, 20% de l’or et 80% de saphirs. 

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