19 Mai 2021 À 20:16
Quelle voie suivre pour que les quantités de gaz à effet de serre dues aux activités humaines soient égales à celles que la nature peut absorber ? L’Agence internationale de l’énergie (AIE) n’envisage qu’un seul chemin : le retrait sans délai des investissements dans les énergies fossiles et l’arrêt, les quinze prochaines années, de la fabrication de véhicules thermiques à usage personnel. Dans sa feuille de route pour une économie sans carbone d’ici les trois prochaines décennies, l’AIE tient pour argument l’augmentation de 60% des émissions de CO2 provenant des seuls secteurs de l’énergie et de l’industrie depuis 1992, c’est-à-dire depuis que l’ONU s’est dotée d’une Organisation chargée de la lutte contre le réchauffement climatique. La voie que propose l’AIE comporte 40 jalons pour passer du pétrole et du charbon au solaire et à l’éolien. Pour ces deux derniers, l’Agence préconise de quadrupler les capacités installées en 2020 et d’atteindre, respectivement, 630 et 390 gigawatts d’ici 2030. À la même échéance, l’efficacité énergétique devra être améliorée de 4% par an en moyenne. Si les énergies propres ont gagné du terrain, ce n’est pas le cas de l’efficacité énergétique qui a enregistré son plus bas niveau de croissance ces dix dernières années, avait constaté, fin 2020, l’Agence basée à Paris. Sur la base d’une analyse conjointe avec le Fonds monétaire international, l’Agence a estimé à 5.000 milliards de dollars les investissements annuels nécessaires dans le secteur de l’énergie d’ici 2030. Avec pour autre résultat l’augmentation de 4% du Produit intérieur brut international. Avec ces gains, «la demande mondiale d’énergie en 2050, sera d’environ 8% inférieure à celle d’aujourd’hui, mais elle sert une économie deux fois plus grande et une population de 2 milliards d’habitants de plus», écrit l’AIE. Cette dernière prévoit que les économies les plus développées atteignent ces objectifs avant les économies en développement. «L’AIE est prête à aider les gouvernements à préparer leurs feuilles de route, à fournir des conseils et une assistance pour leur mise en œuvre et à promouvoir la coopération internationale pour accélérer la transition énergétique dans le monde», a promis son directeur général, Fatih Birol.