11 Juillet 2021 À 17:43
«Se termino la mufa !» (la malédiction est finie), criait le commentateur de la télévision publique argentine, Pablo Giralt, en sanglots tout juste après le coup de sifflet de l’arbitre uruguayen Esteban Ostojich, mettant fin à la finale de la Copa America 2021, avec la victoire de l’Argentine (1-0) face au Brésil. «Pour nous, ce n’est pas seulement un match de football, mais beaucoup plus (…) on met fin à 28 ans de malédiction, dans une période tellement difficile pour le pays.» Les mots de Giralt décrivent un mélange de sentiments que tout téléspectateur a pu ressentir en voyant Messi, Di Maria, De Paul et les autres laisser éclater leur joie à la fin du match. Comme un signe du destin, l’Argentine a remporté son 15e sacre en Copa America au Maracana, sur les terres de son rival éternel, qui lui a tellement de fois barré la route du succès. Après les finales de 2004 et 2007, où les Argentins étaient clairement favoris et où les Brésiliens les avaient coiffés au poteau, l’«Albiceleste» se venge du destin.r>
Un «Superclasico» peu esthétiquer>La rencontre entre les deux meilleures formations de cette édition de la Copa America ne s’est jamais hissée au niveau d’un «Superclasico». Une possession stérile de la part des Brésiliens, contrée par une défense intransigeante des Argentins, menée par le fascinant Rodrigo De Paul. L’actuel joueur d’Udinese, qui se dirige vraisemblablement vers l’Atletico Madrid cet été, est d’ailleurs à l’origine du seul but de la rencontre. De Paul récupère le ballon dans l’entrejeu et expédie une longue passe qui surprend les lignes défensives brésiliennes. Angel Di Maria hérite du ballon et bat Ederson Moraes d’un subtil lob du pied gauche. Le reste du match consiste en une série de batailles pour la gonfle. Un combat que livrent les Argentins comme si leurs propres vies en dépendaient. Et c’est d’ailleurs là l’un des principaux changements opérés par Lionel Scaloni, depuis sa nomination à la tête de la sélection, à la suite de la débâcle du Mondial en Russie.r>Même Lionel Messi, l’un des joueurs les plus talentueux de l’histoire de ce sport, taclait et se heurtait sans hésitation aux Brésiliens. Il était écrit que lui, l’astre de Barcelone, le petit bout de génie, le gaucher de Rosario, ramène enfin une coupe à Buenos Aires, sept mois seulement après le décès de Diego Maradona. Messi termine meilleur buteur, meilleur passeur et meilleur joueur de la Copa America, alors qu’il vient de siffler ses 34 bougies mi-juin. Mais son plus beau cadeau à l’Argentine, il le fera peut-être dans 18 mois au Qatar.