Économie

Le management, un vecteur de transfert de compétences aux talents africainsSi

Si les entreprises marocaines implantées en Afrique jouent l’un des rôles clés dans le positionnement du Royaume en tant que hub économique entre le continent et le reste du monde, il n’en demeure pas moins que la performance et la compétitivité de ces structures sont largement conditionnées par la qualité du management qu’elles adoptent.

28 Janvier 2021 À 23:47

Un rapport de Policy Africa, publié par la Direction des études et prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l’Économie et des finances marocain, en partenariat avec l’Agence française de développement, indique que la plupart des entreprises marocaines ont fait le choix d’un management marocain pour leurs filiales africaines. «Ce choix est favorisé dans le cas d’une première implantation ex nihilo qui nécessite naturellement un niveau de contrôle plus important», indique le rapport intitulé «Développement des entreprises marocaines en Afrique : Réalité et perspectives». Certains acteurs privilégient les cadres africains formés au Maroc au sein de la maison-mère. «Ces profils sont prisés, car ils combinent la connaissance du contexte local et la maîtrise du savoir-faire et des processus de l’entreprise, et qu’ils bénéficient de la confiance du management du siège. De la même manière, une entreprise du panel recrute des ingénieurs africains qu’elle forme au Maroc avant de leur confier des postes de management en Afrique», constate l’étude. r>Par ailleurs, le rapport note que certaines entreprises privilégient un management local, soit au bout de plusieurs années d’implantation lorsque le niveau de contrôle des activités peut être réduit, soit lorsqu’il s’agit d’une acquisition. Dans le cas d’une implantation par acquisition, le management local est conservé en règle générale, et certains postes de direction sont confiés à des cadres en provenance de la maison-mère au Maroc (postes stratégiques tels que la gestion des risques ou la conformité dans le secteur bancaire par exemple, ou postes liés à la mise en œuvre des synergies). r>Pour ce qui est des effectifs opérationnels, les salariés sont en règle générale africains. Ceux-ci peuvent être appuyés ponctuellement par des experts envoyés par la maison-mère en renfort sur les projets nécessitant des compétences particulières non disponibles localement. Le management interculturel devient donc une priorité pour ces entreprises qui doivent développer les compétences de leurs managers sur ces sujets. La gestion des expatriations constitue également un défi pour les entreprises marocaines. «Cette problématique a notamment été soulevée par une entreprise bancaire, qui rencontre des difficultés de recrutement pour les postes expatriés en Afrique et doit revoir son modèle d’expatriation. Cet acteur s’oriente vers la mise en place de “pools de talents régionaux” amenés à évoluer dans différents pays d’une sous-région», explique le rapport. Et de conclure que la valorisation de l’expérience africaine, la mise en place de parcours de carrière internationaux et la définition de politiques de rétribution adaptées sont nécessaires pour accompagner le développement des entreprises marocaines en Afrique.

Gérer les diversités sans dissimuler les identités, le défi numéro 1r>La gestion de la diversité de la composante culturelle, religieuse, ethnique, ou genre en entreprise constitue un enjeu majeur pour le développement des entreprises. r>Au moment où le Maroc poursuit son ouverture sur l’Afrique, les entreprises sont appelées à repenser leur management de manière à intégrer le paramètre de la diversité comme source de performance et de puissance créative. La question de la diversité revêt, en effet, une importance stratégique pour les entreprises, car il s’agit là d’une richesse inestimable qui permet de bénéficier des apports des uns et des autres, encore faut-il savoir tenir compte des spécificités de chacun et les respecter. r>Il est en effet nécessaire de développer des pratiques managériales participatives qui offrent la possibilité à tous les collaborateurs, quelles que soient leurs spécificités (genre, origine sociale, géographique, ethnique, religieuse, etc.), d’évoluer dans un environnement sain qui va leur permettre de réaliser pleinement leurs potentialités et participer ainsi à la performance de l’entreprise dans sa région et dans ses objectifs de développement.

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