25 Juillet 2021 À 16:08
Les femmes ont été plus touchées que les hommes par les suppressions d’emplois ayant découlé de la crise économique liée à la pandémie de la Covid-19. Selon l’Organisation internationale du travail, entre 2019 et 2020, la pandémie a détruit 4,2% des emplois féminins dans le monde contre seulement 3% des emplois masculins, soit une baisse de 54 millions d’emplois féminins contre 60 millions d’emplois masculins.r>«Cela s’explique en grande partie par l’impact des périodes de confinement sur les secteurs touchés, notamment secondaire et tertiaire, où les femmes sont surreprésentées et occupent souvent des emplois informels», souligne l’OIT dans sa dernière note de synthèse intitulée «Bâtir un avenir plus équitable : les droits des femmes au travail et en milieu de travail au cœur de la reprise post-Covid». Le document indique également que ces inégalités devront persister en 2021. Dans ses prévisions pour l’année en cours, l’OIT signale, en effet, que le nombre de femmes occupant un emploi restera inférieur de 13 millions à son niveau de 2019, contrairement au niveau d’emploi des hommes qui aura rattrapé celui de 2019.
«En 2021, seulement 43,2% des femmes en âge de travailler dans le monde auront un emploi, par rapport à 68,6% des hommes ayant le même statut. Exprimé autrement, en 2021, les femmes auront encore 25,4% moins de chances d’avoir un emploi que les hommes», lit-on dans la note de synthèse. L’Afrique devra toutefois tirer son épingle du jeu puisque la croissance de l’emploi des femmes en 2021 devrait plus que compenser les suppressions d’emploi causées par la pandémie. «Les perspectives de relance sont particulièrement prometteuses pour les femmes, dont le taux d’emploi devrait rebondir de 4,7% entre 2020 et 2021, faisant plus que compenser les pertes d’emplois causées par la pandémie.
En conséquence, le taux d’emploi des femmes en Afrique devrait atteindre 48,7% en 2021, soit le plus élevé de toutes les régions, et celui des hommes 66,2%», fait savoir la même source, signalant toutefois que la qualité de l’emploi dans le continent ainsi que la forte dépendance à l’égard de l’économie informelle restent très préoccupantes.r>En effet, l’étude souligne que la pandémie de la Covid-19 a mis en lumière les profondes disparités de genre en ce qui concerne la qualité de l’emploi, notamment pour les nombreuses femmes travaillant dans les secteurs et professions à prédominance féminine, ainsi que dans l’économie informelle.r>Elle a également noté l’absence de la dimension de genre des politiques mises en œuvre pendant la pandémie. Ces politiques «ne répondaient pas à l’urgence vécue par les femmes, par exemple au moyen de dispositifs visant à les aider à maintenir un lien avec le marché du travail et à améliorer leurs conditions de travail, notamment la rémunération et la stabilité de l’emploi», a fait remarquer l’étude.
À ce titre, l’OIT a, par ailleurs, mis l’accent sur la nécessité de placer l’égalité entre les genres au cœur des efforts de reprise, ceci en mettant en place des politiques soucieuses des questions de genres. «Cet objectif doit devenir une priorité, faute de quoi les femmes risquent d’être laissées pour compte dans le cadre des plans de relance, ce qui ne fera qu’accentuer les inégalités de genre, tant en ce qui concerne l’accès au travail que la qualité des emplois», estime l’Organisation.r>Ceci étant, elle recommande aux gouvernements d’investir dans l’économie des soins et des services à la personne, car les secteurs de la santé, de l’action sociale et de l’enseignement constituent un important réservoir d’emplois, notamment pour les femmes. Elle les appelle également à prévenir, à traiter et à éradiquer la violence et le harcèlement au travail, mais aussi à promouvoir davantage de femmes aux postes décisionnels et l’égalité de rémunération pour un travail de valeur égale. Sans oublier de promouvoir l’accès universel à une protection sociale complète, adéquate et durable afin de réduire l’écart de genre existant actuellement en matière de couverture sociale.