13 Septembre 2021 À 21:18
Les enfants sans-abri seraient-ils les grands oubliés de la campagne de vaccination anti-Covid-19 au Maroc ? La réponse n’est pas tranchée, car si la réflexion est déjà engagée pour intégrer cette frange de la population dans l’opération de vaccination, elle se heurte malheureusement à plusieurs contraintes, à commencer par la difficulté qui se pose au niveau de l’identification des bénéficiaires.r>«L’ensemble des personnes de plus de 12 ans est concerné par la vaccination au Maroc. Ce sont là les Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste. À ce titre, les sans-abri ne seront pas oubliés. C’est une question d’équité», a déclaré au «Matin» r>Dr Said Afif, membre du Comité scientifique et technique de la vaccination et président de la Fédération nationale de la santé.r>Toutefois, nuance-t-il, les SDF, les enfants non scolarisés et toutes les personnes qui ne disposent pas de documents d’identification sont difficiles à recenser et donc à intégrer dans les listes des bénéficiaires de la vaccination.r>«Les autorités compétentes sont en train de travailler sur ce sujet», a-t-il ajouté, soulignant que le ministère de l’Intérieur a fait montre d’une efficacité «incomparable» et que la campagne de vaccination se passe très bien grâce à ses efforts et à ceux consentis par l’ensemble des parties prenantes. Ceci pour dire qu’autant d’efforts seront fournis pour permettre la vaccination de cette catégorie également.r>«Il n’y a pas moyen de vacciner des personnes sans pouvoir les lister sur les bases du ministère de la Santé», a indiqué dans le même sens Hind Laidi, présidente fondatrice de l’association Jood, acteur majeur de la société civile œuvrant pour le soutien des personnes en situation de précarité.r>Selon des données recueillies par Jood en février 2020, les sans-papiers ont représenté 83% de la population des SDF (sans domicile fixe) identifiée au niveau de la région de Casablanca grâce au camion-douche de l’association, lequel est équipé d’une machine à reconnaissance digitale liée à un logiciel de recensement.r>Sur ces 83%, une proportion de 9% appartient à la tranche d’âge des 12-17 ans et ils sont tous sans papiers, a précisé Mme Laïdi.r>«Malheureusement, à notre niveau, aucun projet pour la vaccination des jeunes sans-abris n’est à l’ordre du jour pour le moment», a-t-elle déploré.r>«Nous n’en avons pas discuté avec le ministère de tutelle, mais la question a été abordée avec les autorités qui nous accompagnent normalement et qui nous ont expliqué la difficulté de l’opération, chose que nous savions déjà», a fait savoir la militante.r>«Ils nous avaient aussi demandé de les contacter au cas où nous repérerions des profils à symptômes afin qu’ils puissent les prendre en charge», a-t-elle ajouté.r>Par ailleurs, la fondatrice de Jood a noté qu’aucun cluster de la maladie de la Covid-19 n’a été repéré à ce jour parmi la population des SDF et encore moins parmi la tranche des 12-17 ans.r>«Aussi surprenant que cela puisse paraître, nous n’avons croisé aucun cas atteint de Covid-19 pendant nos rondes nocturnes. Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’il s’agit de personnes ayant développé une immunité élevée parce qu’ils vivent dans des milieux insalubres», a-t-elle relevé.