28 Septembre 2021 À 18:45
La filière oléagineuse est un levier stratégique pour renforcer la résilience du secteur agricole face aux différents défis climatiques et économiques. Beaucoup d’efforts ont été déployés pour assurer le développement de cette filière, mais force est de reconnaitre que différentes actions doivent être renforcées et à leur tête l’accompagnement technique et la formation des acteurs. C’est dans ce cadre que le Programme Maghreb Oléagineux trouve tout son intérêt. Initié en 2019 par Terres Univia et cofinancé par l’Union européenne, le programme s’assigne pour mission d’accompagner le développement de la filière oléagineuse, particulièrement le colza et le tournesol. Il promeut l’adoption de pratiques agricoles durables ainsi que l’utilisation de semences produites en Europe.r>Dans le détail, le Programme Maghreb Oléagineux, dont l’état d’avancement a été présenté le 28 septembre, lors d’une conférence de presse, s’inscrit dans le cadre de la stratégie agricole du Maroc, Generation Green, qui ambitionne d’atteindre 80.000 hectares d’oléagineux en 2030. «Le programme est mené en étroite collaboration avec différents partenaires, notamment l’Office national du conseil agricole (ONCA) et la Fédération interprofessionnelle des oléagineux (Folea)», souligne Guénaël Le Guilloux, responsable du développement international chez Terres Univia, dans une déclaration accordée à «Le Matin». r>Pour lui, l’un des facteurs clés de succès de ce programme réside dans le transfert de bonnes pratiques aux agriculteurs à travers, notamment, des visites de champs (Field Days) animés par les conseillers formés par Terres Univia. «Ce type d’action permet de partager les bonnes pratiques à adopter, mais aussi d’informer les producteurs sur les atouts des semences européennes de colza et de tournesol pour réussir leur culture», souligne-t-il. L’expert nous apprend que depuis le lancement du Programme, 86 conseillers et 76 prestataires marocains ont été formés, et 88 field days organisés au bénéfice de plus de 2.300 agriculteurs.
Transition agro-écologiquer>Jean-Louis Rastoin, Professeur honoraire à Montpellier SupAgro et membre de l’Académie d’Agriculture de France, a tenu à préciser que le développement de la filière oléagineuse est plus que nécessaire, notamment dans un contexte marqué par des défis majeurs. «Outre le changement climatique qui fait diminuer les rendements et qui compromet les récoltes, nous devons aujourd’hui relever plusieurs challenges, notamment les problèmes de santé humaine et l’avenir de l’agriculture familiale», insiste-t-il. Pour lui, l’avenir se situe dans la transition agro-écologique, c’est-à-dire qu’il faut changer notre façon de produire, mais aussi de consommer les aliments, d’où l’intérêt de miser sur la filière oléagineuse.r>De son côté, le directeur de la Fédération nationale interprofessionnelle des semences et plants (FNIS), Mohamed Saidi, a rappelé que le Maroc est l’un des pays ayant réalisé des pas importants pour que la culture oléagineuse soit développée. À cet égard, il a lancé un appel à toutes les parties prenantes pour fournir plus d’efforts : «Il faut que tout le monde s’y mette pour que cette culture puisse être compétitive». L’expert n’a pas manqué d’attirer l’attention sur le fait que la libération du secteur a rendu les cultures, notamment celle du tournesol, de moins en moins compétitives.
15% des besoins nationaux à couvrir à l’horizon 2030
La relance de la filière oléagineuse marocaine a été placée au centre des objectifs du Plan Maroc vert, et maintenant de la stratégie Generation Green. Une stratégie qui va permettre d’atteindre, à l’horizon 2030, 80.000 hectares, dont 30.000 pour le colza et 50.000 pour le tournesol, soit une couverture de 15% des besoins du marché domestique, contre seulement 1,7% en 2019.