Nation

Mustapha Ramid : La protection des droits de l’Homme dans le contexte de la transformation numérique exige le renforcement des lois nationales

17 Mars 2021 À 21:38

Les méthodes de gestion efficace de l’exercice des droits et libertés dans l’espace numérique doivent être constamment adaptées, dans un cadre de coopération entre les différentes parties concernées, a indiqué, mardi à Rabat, le ministre d’État chargé des Droits de l’Homme et des Relations avec le Parlement, Mustapha Ramid. Dans une allocution par visioconférence, à l’ouverture d’un colloque international organisé par l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Icesco) et le ministère d’État chargé des Droits de l’Homme et des relations avec le Parlement, sur le thème «Droits de l’Homme et défi numérique», M. Ramid a souligné que «les méthodes de gestion efficace de l’exercice des droits et libertés dans l’espace numérique doivent être constamment adaptées, afin d’encadrer le bon usage de cette technologie, tout en faisant de la jouissance du droit un principe et de la restriction une exception».r>La protection des droits de l’Homme dans le contexte numérique nécessite une implication plus forte des différents acteurs, en particulier du secteur privé, qui est un acteur majeur dans ce domaine, ajoute le responsable gouvernemental, soulignant que la collecte par les entreprises des données personnelles des particuliers à des fins commerciales et l’utilisation des technologies de surveillance nécessitent une législation et des garanties adéquates pour protéger le droit à la vie privée.

La bonne gestion de la transformation numérique accélérée passe, également, par un renforcement du suivi, des études et des recherches sur tous les aspects économiques, sociaux, juridiques et psychologiques liés à cette technologie et ses effets sur l’individu et la société, ce qui impose l’implication de l’université et des centres de recherche, a-t-il fait savoir. Il a estimé, dans ce contexte, que «si la protection des droits de l’Homme dans le contexte de la transformation numérique exige que les gouvernements adaptent et renforcent les lois nationales et renforcent les institutions concernées, il serait nécessaire de se concentrer sur la sensibilisation et la diffusion des connaissances nécessaires pour une utilisation appropriée et responsable de l’espace numérique, avec l’implication de différents acteurs».r>Le ministre a également indiqué que la réduction de la fracture numérique entre les groupes et les personnes est un pari nécessaire pour renforcer le droit d’accès à cette technologie et de bénéficier de ses avantages, se référant au neuvième objectif de développement durable (ODD), à l’horizon 2030, selon lequel les États s’engagent à permettre aux individus d’accéder aux technologies de l’information et de la communication et s’efforcent de fournir des possibilités d’accès global et facile à Internet.r>De son côté, le procureur général du Roi près la Cour de cassation, président du ministère public, Mohamed Abdennabaoui, a affirmé que les technologies permettent de faciliter l’accès aux différents types de droits de l’Homme civils, politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux protégés par les traités internationaux relatifs aux droits de l’Homme, mais leur utilisation peut devenir un outil pour violer de nombreux droits et porter atteinte à l’ordre public. «Il faut également reconnaître que les technologies numériques sont devenues un moyen d’exercer de nombreux droits civils et politiques fondamentaux, tels que la liberté d’opinion et d’expression, la presse et l’édition et le droit d’accès à l’information», a-t-ajouté, précisant qu’elles représentent, par ailleurs, un facteur majeur dans la réalisation de l’égalité, à travers le renforcement de la communication électronique, de l’inclusion financière et de l’accessibilité aux services commerciaux et publics». 

Copyright Groupe le Matin © 2025