13 Octobre 2021 À 20:50
«Vers un nouveau monde post-Covid-19 ?» C’est le titre choisi par l’Institut Royal des études stratégiques pour présenter le sixième rapport de la série «Panorama du Maroc dans le monde». En effet, ce «Panorama» fait partie des différentes catégories de rapports stratégiques publiés par l’Institut. Le document a pour ambition de soumettre aux décideurs politiques des propositions pour exploiter les potentialités de la crise sanitaire (Covid-19), qui s’est déclarée fin 2019. «Car la pandémie de la Covid-19 peut aussi être le catalyseur de transformations en faveur d’un monde meilleur, si le secteur public poursuit la mise en place de réformes construisant un futur plus soutenable et plus humain», peut-on lire dans les conclusions de ce document. r>Présentant les grands axes de ce rapport, le directeur général de l’Institut Royal des études stratégiques (IRES), Mohammed Tawfik Mouline, a rappelé «l’action rapide des autorités marocaines, sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a véritablement permis de freiner la propagation du virus et d’atteindre un taux de létalité parmi les plus faibles au monde, ainsi qu’un taux de guérison parmi les plus élevés. La Vision Royale repose sur trois piliers : la relance de l’économie avec la création du Fonds Mohammed VI d’investissement, la généralisation de la couverture sociale dans un horizon de cinq ans et la restructuration du secteur des entreprises publiques», a-t-il expliqué.
Le directeur général de l’IRES précise que le document entend répondre à la nécessité actuelle de voir plus clair dans l’anatomie de la crise sanitaire pour en cerner la réelle portée. C’est ce qui est repris et examiné dans la première partie du rapport. L’objectif, ajoute-t-il, est de décrypter les changements durables à venir, malgré les multiples incertitudes actuelles. Ces derniers éléments sont traités dans la deuxième partie du document qui propose également, dans sa troisième partie, de nouvelles orientations, tant pour accroître la résilience des systèmes capables de protéger les populations que pour sortir des modèles de fonctionnement qui apparaissent aujourd’hui dépassés. r>Le rapport met en exergue, en outre, les répercussions sur les plans politique, économique et social, de la pandémie sur le continent africain et l’impact de la crise systémique sur la société et l’économie marocaines, les ruptures, les opportunités et les risques qu’elle représente ainsi que les mesures prises par le Royaume pour freiner la propagation du virus et relancer l’économie. Autre volet du rapport, et c’est peut-être le plus important : les propositions formulées par l’IRES pour accélérer le développement du Royaume et renforcer son insertion dans le monde post-Covid, en consolidant son rayonnement régional et mondial.
À cet égard, l’IRES considère, à travers ce rapport, que «la pandémie offre, au monde et au Maroc en particulier, l’opportunité de s’emparer de cette vision pour adopter un nouveau modèle de développement, afin de mener des réformes d’envergure en vue d’améliorer le bien-être de la population, de préserver l’environnement naturel et d’accroître la résilience de l’économie nationale face aux chocs externes», est-il proposé. r>Par ailleurs, le rapport considère que les mesures de confinement et la manière dont la crise a été gérée ont mis en évidence un manque général de préparation, une irresponsabilité manifeste des réseaux sociaux et des médias qui ont entretenu une peur peut-être surdimensionnée et une aspiration croissante à des changements en profondeur. Évoquant l’importance du changement, le document relève qu’une nouvelle conception de l’État devient nécessaire, avec des priorités stratégiques données à la santé, à l’alimentation, à la digitalisation et à l’emploi. «Cet État du Care doit se préoccuper non seulement du bien-être des citoyens, mais également de la santé des écosystèmes naturels», propose le document.
Dans le même sens, le rapport insiste sur l’importance d’abandonner l’approche en silo, au profit d’une approche transversale en matière de conception des politiques publiques qui doivent être fondées sur le concept de Nexus. Cette approche requiert une attention particulière à l’interpénétration qui relie l’eau, l’énergie et l’alimentation, qui maintient aussi une relation entre les trois composantes que sont la ville, la mobilité et l’empreinte écologique.