11 Juin 2021 À 20:13
La dernière résolution du Parlement européen (PE) sur le Maroc a été accueilli par une large vague d’indignation de la part des institutions législatives au niveau du Maroc, du monde arabe et de l’Afrique. Tenant une réunion d’urgence, jeudi sous la présidence de Habib El Malki, président de la Chambre des représentants, le bureau de la Chambre et les présidents des groupes et le groupement parlementaire ont regretté que le PE soit instrumentalisé par quelques eurodéputés qui font fi du partenariat important entre le Maroc et l’Union européenne. Les parlementaires marocains ont également regretté que les instruments de partenariat et les mécanismes d’interaction entre les institutions législatives européennes et marocaines ne se soient pas réunis ni activés.r>Saluant les nombreux eurodéputés, de différents groupes politiques et de différentes nationalités, qui n’ont pas soutenu cette démarche conflictuelle, l’Institution législative marocain a remercié les instances parlementaires panarabes et panafricaines pour leur solidarité avec le Maroc et leur rejet de l’instrumentalisation du Parlement européen dans une crise bilatérale entre l’Espagne et le Maroc, lit-on sur un communiqué de la Chambre et qui a rejeté «les nombreuses dispositions inappropriées contenues dans le texte de cette résolution». Dans ce sens, l’Institution précise qu’il est évident «qu’il s’agit d’une manœuvre pour détourner l’attention d’une crise politique entre le Maroc et l’Espagne, une tentative vaine d’européaniser une crise bilatérale dont la genèse est connue et dont les responsabilités sont bien définies». Commentant à son tour cette résolution, le Parlement arabe n’a pas hésité à la condamner fermement. Pour l’institution législative panarabe, ce texte contient des critiques insensées et infondées concernant les politiques du Royaume en matière d’immigration illégale.
Elle déplore «la position du Parlement européen et son obstination à s’immiscer dans une crise bilatérale qui peut être résolue par des moyens diplomatiques et des négociations bilatérales directes entre le Royaume du Maroc et l’Espagne, passant outre la voix de la raison et de la sagesse, y compris celle du Parlement arabe qui lui a pourtant demandé de s’abstenir de toute ingérence injustifiée dans cette crise bilatérale». Exprimant son rejet de cette résolution qui est en contradiction totale avec la réalité et qui, de surcroît, ignore totalement les grands efforts que déploie le Royaume du Maroc dans la lutte contre le terrorisme, l’immigration illégale et la traite des êtres humains, le Parlement arabe a réitéré sa position ferme et constante de solidarité totale avec le Maroc et de rejet de tout ce qui pourrait lui porter atteinte. Il a affirmé dans ce sens son soutien indéfectible au Royaume dans toutes les démarches qu’il entreprend face à ces provocations injustifiées, relevant que cette décision exacerbe les tensions déjà existantes et consacre l’attitude hautaine inacceptable dans le traitement des questions liées aux pays arabes.
De son côté, le président sortant du Parlement panafricain (PAP), Roger Nkodo Dang, a assuré que le Parlement européen ne doit pas s’impliquer dans la crise entre le Royaume du Maroc et l’Espagne, car il s’agit d’une crise bilatérale qui peut être résolue par des moyens diplomatiques ou à l’aide d’une négociation directe. Dans un communiqué rendu public, le Parlement panafricain appelle son homologue européen «à s’abstenir de toute prise de position susceptible d’exacerber les tensions et appelle les deux parties à résoudre la crise dans un cadre purement bilatéral». Par ailleurs, le PAP s’est félicité de la décision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour le retour de tous les mineurs marocains non accompagnés, entrés illégalement dans l’Union européenne. «Les faits prouvent que le Royaume du Maroc joue son rôle dans la lutte contre le terrorisme, l’immigration illégale et la traite des êtres humains, dans le respect des principes et des exigences du partenariat qui l’unit à l’Union européenne et à son environnement régional», a-t-il soutenu. Le président sortant du PAP ajoute que le Maroc joue également un rôle important dans la gestion du dossier de la migration en Afrique, «ce qui a été félicité à maintes reprises par les Chefs d’État et de gouvernements africains, ayant désigné S.M. le Roi Mohammed VI Champion de la migration en Afrique».
-----------------------------------------
Le président du groupe d’amitié France-Maroc du Sénat «regrette» une prise de position qui «ne reflète pas la densité» du partenariat privilégié avec l’UE
Le président du groupe d’amitié France-Maroc du Sénat français, Christian Cambon, a «regretté», vendredi, la résolution adoptée par le Parlement européen à l’égard du Royaume, soulignant qu’il s’agit d’«une prise de position qui ne reflète pas la densité du partenariat privilégié UE-Maroc». «Christian Cambon, sénateur (Les Républicains, Val-de-Marne), président du groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc du Sénat, a pris connaissance avec étonnement et déception de la résolution adoptée le 10 juin 2021 par le Parlement européen, au sujet du différend bilatéral entre l’Espagne et le Maroc, né à la suite de l’accueil du chef du Front Polisario dans un hôpital espagnol», indique-t-il dans un communiqué. Pour lui, il s’agit d’une résolution «sans valeur contraignante». S’élevant contre l’instrumentalisation de la question migratoire par les eurodéputés à des fins politiques, il a rappelé dans ce contexte le «rôle clef du Maroc pour renforcer la lutte contre l’immigration illégale et apporter des solutions concrètes à la question des mineurs isolés non accompagnés, qui soulève des drames humains et pèse lourdement sur les collectivités locales françaises». «Le Président Christian Cambon regrette que l’UE soit ainsi amenée à s’occuper d’un différend bilatéral qui concerne l’un de ses États membres», souligne le communiqué.