Culture

Plusieurs ouvrages sur le cinéma présentés en marge du FIFFS

Habib Naciri (à droite) avec Hassan Narrais lors de la présentation du livre «Esthétiques du film documentaire, fragments critiques».

11 Novembre 2021 À 16:21

Une série d’ouvrages traitant du cinéma et de la femme cinéaste a été présentée mercredi dernier dans le cadre du 14e Festival international du film de femmes de Salé (FIFFS). Le journaliste et critique de cinéma, enseignant-chercheur et directeur du Festival international du film documentaire de Khouribga, Habib Naciri, a dédicacé son ouvrage «Esthétiques du film documentaire, fragments critiques».r>Ce livre est une quête dans les nombreux concepts théoriques en relation avec le film documentaire. Il renferme également de nombreuses lectures critiques de plusieurs films appartenant à de multiples sensibilités géographiques à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc. Selon Hassan Narrais, membre de l’Union des écrivains au Maroc et ancien membre de la commission d’aide au cinéma, la méthodologie de travail de Habib Naciri propose des réponses aux questionnements sur le film documentaire. Pour lui, cet ouvrage, qui décortique le véritable concept du documentaire, s’avère fort utile pour enrichir le cinéma au Maroc et pour outiller les étudiants et chercheurs dans le domaine du septième art.

Hassan Narrais a aussi présenté son livre «La femme dans le cinéma marocain, derrière et devant la caméra». Cet ouvrage est consacré aux femmes réalisatrices, telles que Farida Bourquia et Farida Belyazid dans les années 1980, Meriem Touzani et Meriem Benbarek (2020) en plus des techniciennes, productrices exécutives, assistantes à la réalisation et scénaristes prometteuses. L’auteur a précisé que «le nombre des femmes réalisatrices a grimpé de 8 en 2010 à 23 en 2020». pour lui, cette augmentation a été enregistrée grâce à feu Noureddine Saïl, qui était à la tête du Centre cinématographique marocain (CCM) et qui avait un regard très avancé sur la femme créatrice».r>Le troisième ouvrage présenté est «La représentation des Marocaines à l’écran» de Moulay Driss Jaïdi, enseignant-chercheur en cinéma et audiovisuel, auteur de nombreux autres écrits, dont «Le cinéma colonial» et «Cinéma et société». L’auteur a affirmé que «sans la femme, il n’y aurait pas de cinéma. Dans une société du non-dit, elle joue les rôles de mère, épouse, femme harassée, harcelée, draguée». Cet ouvrage qui s’étale sur 400 pages a nécessité quatre ans de recherches concernant quelque 150 longs métrages marocains de fiction. C’est, en fait, une étude approfondie pluridisciplinaire avec diverses approches sociologique, anthropologique et psychosociale.r>La première partie de l’œuvre porte sur les femmes actrices et femmes cinéastes qui ont marqué le début du cinéma marocain. Le second chapitre est relatif aux figures féminines héroïques et aux femmes mythiques, alors que la troisième partie aborde les images de la mère dans la cinématique marocaine. Le quatrième chapitre analyse la représentation de la sexualité dans son rapport avec la société marocaine à travers les films. 


Activités parallèles du FIFFS

 

Un dialogue de cinéastes présentant un regard croisé d’un homme et d’une femme sur la question du genre au cinéma a été animé par les Marocains Abdessalam Kelaï, producteur, scénariste et réalisateur, et Jamila Annab, réalisatrice et scénariste. Cette rubrique du festival n’a nullement l’intention de confronter les porte-parole des deux genres concernant leurs approches respectives du féminin au cinéma ou du cinéma au féminin, selon les organisateurs. Elle est bien plus tournée vers une vision entrelacée, à savoir l’enracinement d’une culture qui dépasse la «discrimination positive» qui, à elle seule, ne peut mettre fin aux formes de conformisme qui freinent la créativité féminine chez les réalisateurs, hommes et femmes. Ont été également présentés dans le cadre du festival les ouvrages «Le Maroc des traditions et des coutumes» de Rita El Khayat, psychiatre, anthropologue et critique de cinéma, et «Culture et développement, repères pour une politique culturelle» de Mohamed Lotfi M’rini, acteur culturel et président de la Fondation de Salé pour la culture et les arts.

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