Culture

Les portraits des Sultans et Rois de la Dynastie Alaouite exposés «Chez Les Artistes» à Ksar Khamlia

La galerie «Chez Les Artistes» à Ksar Khamlia-Merzouga offre à voir, jusqu’au 7 novembre, une exposition exceptionnelle de 23 portraits des Sultans et Rois de la Dynastie Alaouite. Une collection de tableaux qui a nécessité un an et demi de travail du couple Johanna et Lahcen Mahmoudi.

31 Octobre 2021 À 17:06

L exposition est le fruit de recherches très assidues sur les vingt-trois Sultans et Rois de l’État Alaouite, depuis Moulay Ali Al-Charif jusqu’à S.M. le Roi Mohammed VI. Pour arriver à ce résultat, «Johanna et Lahcen avaient entrepris des lectures très profondes dans les documents et via Internet sur l’Histoire du Maroc, celles de Sijilmasa et du Tafilalet, et plus précisément sur l’État Alaouite. Comme ils ont entamé de multiples visites exploratoires des monuments de Sijilmasa, des sites historiques et du Mausolée de Moulay Ali Al-Charif à Rissani», précise Mohamed Hajjaji. Les deux artistes ont, aussi, pris des notes sur de vieilles photos et dessins de ces Sultans et Rois, puis demandé à certains connaisseurs de l’histoire, afin d’avoir une réalisation méticuleuse des portraits. Une collaboration très réussie des deux époux qui ont accompli cette série de portraits en pleine pandémie ; Lahcen en préparant la toile et en fabriquant cadres et supports ;  Johanna en réalisant les portraits avec la passion d’une portraitiste aguerrie. La réalisation des portraits des Sultans et des Rois de l’État Alaouite montre leur fierté d’appartenir au Maroc, et plus particulièrement à la région du Tafilalet, berceau des Alaouites, tout en étant conscients que l’art et la culture sont un vrai levier pour le développement d’une société.r> 

Mohamed Hajjaji a rappelé, dans sa présentation de cette exposition, que l’intérêt de Johanna pour l’Histoire n’est pas surprenante. «Car, dans son cursus universitaire littéraire, elle a étudié l’Histoire des civilisations, avant de se consacrer à sa passion pour le dessin, puis de suivre des cours du soir en arts plastiques pendant un an. Sachant qu’elle a toujours été attirée par les portraits et les expressions du visage». C’est, ainsi, que le parcours artistique de Johanna a commencé à s’enrichir en multipliant les expositions en France, en Allemagne, en Belgique et en Chine, puis au Maroc, qu’elle a commencé à connaître à travers l’artiste Lahcen Mahmoudi, qui deviendra plus tard son époux. Après sa première visite de la région en 2007, Johanna décide de s’y installer définitivement en 2010 à Merzouga où les deux jeunes artistes ont construit leur atelier à Khamlia, qui est en même temps l’espace de leur exposition permanente et un coin de détente pour tout visiteur. Un petit havre de paix et de sérénité qu’ils ont conçu eux-mêmes avec amour et beaucoup de passion. Nul ne peut passer par Mezouga sans rendre visite à cet espace idyllique au milieu des dunes de sable, où il est chaleureusement reçu par Johanna et Lahcen Mahmoudi. Ce dernier, originaire de Khamlia, a lui aussi développé sa passion pour l’art depuis son jeune âge. Son talent a commencé à se cristalliser dans divers domaines artistiques. Ce qui l’a motivé à participer à des expositions locales et, plus tard, nationales. Mais, il faut dire que sa rencontre avec Johanna a permis à chacun des deux artistes de profiter de l’expérience de l’autre, en échangeant sur le plan artistique et technique. Cette collaboration picturale a été couronnée par plusieurs prestations au Maroc, notamment à Errachidia, Ouarzazate, Tanger, Mhamid et Zagora, puis en France où leurs travaux ont été très appréciés aussi bien par les professionnels que par le large public. 


Questions à Johanna Mahmoudi

«En étudiant la Dynastie Alaouite, j’ai cherché à connaître les visages de ceux qui ont fait l’Histoire du Maroc»

Le Matin : Comment vous est venue l’idée de réaliser ces portraits ?r>Johanna Mahmoudi : L’idée nous est venue lors du confinement du printemps 2020 qui a eu l’avantage de nous donner du temps pour lire et étudier. Habitant dans la région de Drâa-Tafilalet et tout près de Rissani, anciennement Sijilmassa, berceau de la Dynastie Alaouite, je me suis particulièrement intéressée à la période allant de 1631 à nos jours. Pendant mes études universitaires en France, j’ai étudié la littérature et j’ai toujours éprouvé le besoin de connaître les visages des écrivains et auteurs que je lisais, afin de faire un lien entre les personnes et les écrits. C’est ce que j’ai fait en étudiant la Dynastie Alaouite, j’ai cherché à connaître les visages de ceux qui ont fait l’Histoire du Maroc. Ainsi est venue l’idée de les peindre.

Quelle a été votre procédure pour mener ces recherches sur les Sultans et Rois ?r>N’ayant pas accès aux bibliothèques pendant la période du confinement, c’est essentiellement sur Internet que nous avons, moi et Lahcen, fait nos recherches et approfondi nos connaissances.

Comment vous êtes-vous partagé le travail de ce projet ?r>L’idée de réaliser ces portraits a été une idée conjointe dès le départ. Nous avons décidé de tout faire de A à Z. Étant peintre figurative et portraitiste, j’ai réalisé les portraits. Lahcen, lui, s’est occupé du côté plus technique, mais non moins important, à savoir la fabrication des toiles et les encadrements sur mesure.

Qu’en est-il des techniques utilisées ?r>Les portraits sont réalisés sur des toiles de format 60 x 80 (hors cadre) à la peinture acrylique et technique mixte. Cette technique mixte consiste en un collage de matières, en l’occurrence un apport de sable provenant des ruines de Sijilmassa afin de faire un clin d’œil à la région d’origine de la Dynastie Alaouite

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