29 Janvier 2021 À 01:35
Les entreprises marocaines présentes sur le continent africain couvrent de nombreux secteurs. Mais certains sont plus en vue que d’autres. Ainsi, «le top 3 des secteurs d’activité où les entreprises marocaines sont les plus présentes en Afrique est constitué de la banque, des technologies de l’information et de la communication (TIC) et de l’industrie», déclare au «Matin», Jean-Michel Huet, associé France au cabinet BearingPoint, basé à Amsterdam. Décembre dernier, le cabinet a rendu publique, en partenariat avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CEM), la quatrième édition du Baromètre du développement international (BDI) du Maroc, qui relate les modèles économiques et modes opératoires pour l’implantation des entreprises marocaines en Afrique. r>Dans le secteur bancaire, Attijariwafa bank mène la danse, aux côtés du Groupe Banque Populaire et Bank Of Africa. En plus de la banque classique, la banque offre des services de gestion d’actifs et de conseil en fusion-acquisition qui viennent compléter son offre. Cet élargissement sectoriel par l’ajout de nouveaux produits à la palette de services s’accompagne d’une expansion géographique vers de nouvelles contrées africaines. r>«Auparavant concentrées sur les pays de l’Afrique de l’Ouest et ceux de l’Afrique centrale, les banques marocaines sont désormais engagées dans un processus d’extension géographique de leurs implantations vers d’autres régions du continent, en ligne avec la diversification graduelle de la nouvelle stratégie africaine du Maroc», lit-on dans l’édition de mai 2019 de Policy Africa, publiée par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). L’offensive des banques marocaines a fini par payer puisqu’elles sont aujourd’hui reconnues dans leurs nouveaux pays de présence. «Ces banques ont réussi à prendre la place traditionnelle qu’occupaient les banques françaises», admet Huet. Dans le secteur des TIC, les télécoms pointent en tête avec une forte présence de Maroc Telecom. L’opérateur historique marocain a continué son développement en Afrique en 2015, avec l’acquisition auprès d’Etissalat de six opérateurs au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Togo, au Gabon, au Niger et en République centrafricaine. Le groupe est ainsi devenu un acteur de référence dans 10 pays du continent africain et se partage ainsi ce marché avec une poignée d’acteurs internationaux comme Orange. De son côté, HPS, leader dans la fourniture de solutions et services de paiement, se positionne en créateur de technologie, selon le BDI.r>Dans l’industrie, le développement se fait tous azimuts. Dans l’agroalimentaire, Cosumar a, dès 2018, affiché son ambition de renforcer sa présence commerciale en Afrique par l’entrée dans le capital de la société Comaguis (Compagnie maroco-guinéenne de sucre) à hauteur de 55%. Le Groupe OCP, leader mondial, est par ailleurs fortement ancré en Afrique dans la production d’engrais. Ciments de l’Atlas (Cimat) s’est, pour sa part, implantée en Afrique dès 2011, à travers sa filiale Ciments de l’Afrique (Cimaf). Dans l’immobilier et le BTP, le même groupe a pris pied en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Cameroun, au Congo, au Tchad et au Sénégal. Ynna Holding et Alliances font également partie des pionniers marocains en Afrique de l’Ouest. Au menu, logements et centres hospitaliers en Côte d’Ivoire et au Cameroun.r>Dans le domaine des services, notamment la fourniture en électricité, l’ONEE est très actif. L’Office a obtenu un contrat de concession de 25 ans au Sénégal pour l’électrification des départements de Saint-Louis, Dagana et Podor, avec à la clé la création, dès 2008, d’une filiale : ONE Sénégal.r>Côté startups, ce sont surtout les secteurs de la Fintech et la de Greentech qui sont le plus représentés, nous apprend Jean-Michel Huet. «Sur ce dernier segment, précise notre expert, les énergies renouvelables et l’agriculture sont les plus représentées». n