05 Juillet 2021 À 18:31
Ça commence mal pour l’équipe nationale de boxe. Comme en 2016, les boxeurs marocains qualifiés aux Jeux olympiques de Tokyo font grève. Cinq des sept qualifiés ont refusé de faire le voyage à Vladivostok pour peaufiner leur préparation dans des conditions similaires à celle du Japon. Il s’agit de Mohamed Hamout (-57 kg), Abdelhak Nadir (-63 kg) Mohamed Seghir (-81 kg), Younès Baala (-91 kg) et Khadija Mardi (-75 kg). Seules deux boxeuses ont préféré ne pas se joindre à ce mouvement, en l’occurrence Rabab Cheddar (-51 kg) et Oumaïma Belhabib (-69 kg).
Des primes de qualification jugées «insuffisantes»r>Du côté des boxeurs, c’est la faute à la Fédération et au Comité national olympique marocain (CNOM). Pour eux, la prime que la Fédération leur a versée, de l’ordre de 80.000 DH, est «insuffisante», compte tenu des efforts consentis pour se qualifier aux Jeux olympiques. Ils réclament 200.000 DH pour accepter de remonter à nouveau sur le ring. Cette affaire a été mal accueillie, à la fois par la Fédération de la boxe, le CNOM et le ministère de la Culture et de la jeunesse et des sports. Les trois parties devaient se réunir lundi au siège du ministère pour trouver une solution à ce problème qui ternit l’image de sport national. Ce débrayage rappelle une autre, celui de 2016 de cette même équipe de boxe avant le déplacement pour Rio de Janeiro. Pour information, Mohamed Hamout, qui refuse de faire le voyage en Russie, faisait partie des trois pugilistes qui avaient fait grève en 2016 aux côtés d’Achraf Kharoubi (-52 kg) et Hassan Saada (-81 kg).
La FRMB se défendr>La Fédération Royale marocaine de boxe, par la voix de la porte-parole et chargée de communication à la FRMB, Zoubida Wissam, a assuré au «Matin» que la Fédération a honoré tous ses engagements vis-à-vis des boxeurs qualifiés : «On leur a versé la prime de qualification de l’ordre de 80.000 DH, payée en deux tranches, une première de 50.000 DH et une autre de 30.000 DH. On leur a versé l’ensemble de leur salaire et le CNOM leur a donné toutes leurs dotations. On leur a organisé les stages de préparation, dont le dernier qui se déroule en ce moment à Vladivostok, pour qu’ils s’adaptent aux conditions de jeu de Tokyo», a-t-elle indiqué.r>Cette affaire de prime intervient alors que le CNOM vient de dévoiler une grille de primes de performance alléchantes qui n’existaient pas auparavant. Ces primes récompensent les athlètes en fonctions de leurs performances et non pas uniquement les médaillés, comme c’était le cas auparavant. Zoubida Wissam assure que ce débrayage n’a pas lieu d’être parce que la Fédération et le CNOM ont tout mis en place pour répondre aux exigences des athlètes qualifiés. «Ce débrayage est beaucoup plus lié à la mentalité d’amateur des boxeurs qu’à autre chose. Un athlète de haut niveau ne doit pas faire du chantage pour porter le maillot national», a-t-elle indiqué. Quant au CNOM, il juge aussi cette grève incompréhensible, d’autant que les primes de performance devront être payées une fois de retour au Maroc, parce qu’elles sont liées à la performance, mais aussi au comportement du sportif à Tokyo et au respect de la charte antidopage. n