Société

Prix du mouton : Les ménages inquiets, l’ANOC rassure

En faisant un petit tour dans les souks, on se rend rapidement compte que le prix du mouton est plutôt élevé cette année. Pourtant, l’Association nationale ovine et caprine (ANOC) assure que l’offre est abondante et que les prix ne sont pas plus élevés que ceux de 2019.

Reportage photos H. Seddik

11 Juillet 2021 À 18:16

À quelques jours de Aïd Al-Adha, le prix du mouton est au centre de toutes les discussions. Plusieurs Marocains sont inquiets quant à la hausse des prix des moutons enregistrée au niveau de certains points de vente, d’autant que leur pouvoir d’achat a été affaibli par la crise sanitaire de la Covid-19. «Pour l’instant, les prix sont assez élevés dans les souks. Il faut au moins 2.000 à 2.500 DH pour avoir un petit mouton», se plaint Hassan, client au souk de Had Soualem. «Nous ne nous attendions pas à cela, d’autant que nous sommes toujours en pleine crise. De plus, cette année il n’y a pas eu de sécheresse. Nous ne comprenons donc pas ce qui justifie la cherté des prix. Espérons qu’il y aura une baisse des prix d’ici le weekend prochain», ajoute-t-il.r>Pour les éleveurs, cette flambée des prix s’explique essentiellement par la hausse des charges en raison de l’augmentation du prix des principaux aliments du bétail. «L’élevage des moutons destinés à cette fête démarre une année, voire plus, avant la période du Aïd. Ceci demande beaucoup d’efforts et c’est également un véritable investissement. L’alimentation animale constitue une part importante des coûts de production des élevages de caprins et d’ovins (environ 7 à 8 DH par jour). Quand le prix des principales céréales fourragères est élevé, cela se répercute forcément sur le prix du mouton. Celui-ci varie cette année entre 2.000 et 7.000 DH», confie M’hammed Ammari, éleveur et membre de la Chambre régionale d’agriculture de Casablanca-Settat. «Malheureusement, notre métier ne rapporte pas grand-chose. Nous sommes souvent obligés de faire des sacrifices. Nous continuons à l’exercer par amour. C’est plus un loisir qu’un business rentable», déplore-t-il.

De son côté, Abderrahmane Mejdoubi, président de l’Association nationale ovine et caprine, a assuré, dans un entretien accordé au «Matin», que l’offre en ovins et caprins destinés à l’abattage pour Aïd Al-Adha est abondante au niveau national, ce qui veut dire qu’il n’y a pas de raison pour que les prix soient élevés. «L’année dernière, la demande était en baisse à cause des restrictions sanitaires. Ceci a poussé les éleveurs à vendre leurs animaux à des prix relativement bas. Cette année, les prix ne sont pas élevés, mais plutôt proches de ceux de 2019, soit aux alentours de 48 DH à 50 DH/kilogramme, selon la région et la race du mouton», indique M. Mejdoubi. «Bien que 40% des régions dans le Royaume souffrent toujours de sécheresse, malgré les pluies de cette année, l’offre en cheptel ovin et caprin destiné à l’abattage pour la fête s’élève à près de 9 millions de têtes, dépassant largement la demande prévisionnelle estimée à 5,5 millions de têtes», poursuit le président de l’ANOC, précisant que l’opération d’identification des moutons qui a démarré en avril dernier, en collaboration avec l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (Fiviar), prendra fin dans quelques jours. «Plus de 90% des ovins et caprins destinés à l’abattage pour l’Aïd ont été identifiés, soit plus de 7 millions de têtes. Pour leur commercialisation, 30 souks seront mis en place, en plus des grandes surfaces, des garages dans certaines villes et de la nouvelle application «My ANOC»», a souligné Mejdoubi.r>Il est à signaler que l’ONSSA avait affirmé, en juin dernier, que la situation sanitaire du cheptel national est satisfaisante. Le suivi de l’état sanitaire est assuré en permanence par les services vétérinaires de l’Office sur l’ensemble du territoire national, en étroite collaboration avec les vétérinaires sanitaires mandatés. 


L’ANOC lance une marketplace digitale

L’Association nationale ovine et caprine a lancé une marketplace digitale de vente de différentes races ovines et caprines. Intitulé «My ANOC», cette application, opérationnelle depuis quelques jours, dispose de plusieurs interfaces simplifiées avec différentes options de filtrage qui permettent au consommateur de trouver en quelques minutes le produit qu’il souhaite afin de pouvoir l’acheter directement auprès de l’éleveur (Al-Kasab) sans intermédiaires. «Cela fait environ une année que nous travaillons avec nos partenaires pour la conception de cette application. Il s’agit d’une nouvelle façon de commercialiser les ovins et caprins qui permettra de simplifier la vie aux consommateurs. “My ANOC”, qui est disponible actuellement en téléchargement gratuit sur Apple Store et Google Play, a été lancée à l’occasion de Aïd Al-Adha, mais elle sera opérationnelle tout au long de l’année», a indiqué Abderrahmane Mejdoubi, président de l’Association nationale ovine et caprine. Afin de mettre en place cette application, l’ANOC a travaillé en partenariat avec l’École nationale des sciences appliquées (ENSA) d’Oujda, la société Soft Center et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). 

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