18 Mai 2021 À 20:25
Désert marocain
Souvent associé au tourisme vert, l’écotourisme est l’une des déclinaisons du tourisme durable axé sur la découverte de la nature et son respect. Il s’agit d’un mode de voyage responsable, né dans les années 1980, dans des environnements naturels où les ressources et le bien-être des populations sont respectés et préservés.r>Ce nouveau créneau touristique, qui se veut une réponse durable à la montée du tourisme de masse, est organisé pour des groupes restreints de touristes par de petites agences locales spécialisées. C’est l’un des secteurs qui connaissent le plus fort taux de développement dans le monde et, notamment, dans le désert marocain.r>De ce fait, l’écotourisme est un outil efficace pour la valorisation économique des zones naturelles et rurales. C’est aussi un moyen de développer des emplois locaux en respectant l’environnement, incitant également au respect de la diversité culturelle et ses liens à l’environnement.r>Une des plus belles et écologiques façons de faire de l’écotourisme est d’opter pour le trekking, ce genre de randonnée pédestre d’aventure caractérisée par sa longue durée et par la traversée de zones sauvages ou difficiles d’accès, telle que la randonnée de plusieurs jours dans le désert, ponctuée de bivouacs, et qui allie voyage, immersion dans la culture locale et respect de l’environnement.r>Pour les frères Mbark et Mohamed El Ballal, guides touristiques des espaces naturels agréés par l’État dans la région de M’hamid El Ghizlane et de la vallée du Drâa, le choix de proposer des voyages en écotouristes respectueux de la région de la vallée du Drâa était une évidence. Leur démarche s’inscrit dans une logique de développement durable ou les retombées économiques sont équitablement partagées avec les nomades.r>«Il s’agit là de l’écoresponsabilité face aux besoins de conservation des éléments qui nous entourent, de la redistribution indirecte des bénéfices de l’écotourisme aux populations locales et d’un engagement de proposer des séjours de qualité en ayant le moins d’impact possible sur l’environnement, la flore et la faune du désert marocain», soulignent-ils en chœur.r>Selon les frères El Ballal, l’équipe chamelière est originaire de la Vallée du Drâa, ce qui garantit des revenus aux autochtones. De même, l’achat de nourriture et de matériels pour les treks est effectué dans la vallée du Drâa, permettant ainsi de faire tourner les commerces locaux.
Fatima Agoujil, présidente de l’Association «Maisons d’hôtes Sud Atlas» d’Ouarzazate
«Le tourisme post-Covid-19 ne ressemblera en rien au tourisme tel que nous le connaissons...»
Le Matin : Quelle est la situation du tourisme oasien et de désert dans la province d’Ouarzazate en ces temps de pandémie de la Covid-19 ?r>Fatima Agoujil : Comme vous le savez, les oasis sont des étendues verdoyantes en plein milieu du désert reg et erg, elles sont riches en faune et en flore. Elles étaient exploitées depuis l’aube des temps par les autochtones pour leurs besoins quotidiens. Cependant, suite aux longues années de sécheresse, les oasis sont désormais exploitées pour des fins touristiques et cinématographiques. En ce sens, les oasis sont devenues des attractions pour de nombreux touristes issus du monde entier. Mais en ces temps de pandémie, avec la fermeture des frontières et surtout avec les dernières chutes de pluie dans la région, les habitants des oasis leur ont redonné vie et ont repris leurs anciennes activités d’agriculteurs, s’occupant de leurs parcelles en attendant le retour des touristes et des cinéastes.
Qu’en est-il des potentialités touristiques de la région ?r>Ouarzazate a toujours été un carrefour de caravanes. Puis elle est passée de carrefour d’anciennes caravanes chamelières de l’antiquité à un nouveau carrefour pour des touristes venant du monde entier. Les nouveaux visiteurs sont attirés vers cette région par son climat et par la couleur ocre de ses Ksour et ses casbahs. Il s’agit d’une architecture ancestrale qui témoigne des grandes civilisations que la région a connues. Les touristes sont également émerveillés par les belles vallées, les oasis, les dunes, les studios de cinéma, etc. La luminosité extraordinaire d’Ouarzazate continue d’attirer les grands cinéastes du monde entier pour y réaliser leurs œuvres.
Au niveau de votre Association, pensez-vous au développement de projets qui vont de pair avec l’essor du tourisme dans la province ?r>Les projets de fermes d’hôtes dans les milieux oasiens constituent une valeur ajoutée certaine. Ils viennent enrichir le produit touristique auquel notre Association accorde une grande importance. Les activités en plein air et la richesse d’une gastronomie à base de produits du terroir bios sont plébiscitées par une clientèle touristique avisée cherchant à allier découverte, diététique et plaisirs gourmands.
Quelle évaluation faîtes-vous de la relance touristique post-Covid-19 ?r>J’estime que la reprise se fera à travers un rythme lent et à plusieurs échelles et que le tourisme intérieur ne repartira pas de façon uniforme. Certaines villes, notamment impériales ou balnéaires, pourraient remettre rapidement leur économie sur les rails, tandis que d’autres, comme la nôtre, en prenant en considération la chaleur estivale, connaîtront des difficultés de démarrage. Cependant, une chose est sûre, les comportements, les motivations et les préférences des touristes auront désormais changé et nous devons être conscients que le tourisme post-Covid-19 ne ressemblera en rien au tourisme tel que nous le connaissons...
Zagora
Un «Gate» incontournable pour la randonnée dans le désert
Province à vocation agricole et touristique, Zagora jouit d’une importance particulière en tant qu’étape principale pour le départ en randonnées chamelières et pédestres dans le désert. M’Hamid El Ghizlane et Jbel Saghro constituent le complément indispensable de la base arrière touristique.r>La province recèle un important potentiel touristique qui se caractérise par la belle vallée du Drâa et ses palmeraies qui s’étendent sur une longueur de 200 km allant d’Agdz à M’Hamid El Ghizlane, passant par Jbel Saghro et ses montagnes à paysage minéral, jusqu’aux dunes de sable de la région de M’hamid et de Tinfou. Elle compte aussi une trentaine de casbahs réparties sur les zones d’Agdz, M’hamid, Zagora, Tagounite, Tamezmoute, Tinzouline, Tamegroute, Tazarine et Tinzouline, ainsi que trois grottes et la porte de Bab-N-Al.r>Plusieurs dunes, plus attrayantes les unes que les autres, telles celles d’Amzrou, Tinfou, M’hamid El Ghizlane, Aït Ichou, N’bch et Chgaga, ou encore les somptueuses palmeraies et oasis de Mezguita, Tinzouline, Tarnata, Fezouata ou Ktaoua, constituent une attraction touristique d’importance capitale pour le développement du tourisme dans le désert et dans le sable (psammotourisme). La région offre un tourisme classique d’excursion à destination d’une clientèle internationale, et un tourisme de bien-être qui consiste en la pratique de bains de sable.r>En matière d’infrastructure d’accueil touristique, la province de Zagora compte quelque 70 unités classées, dont des hôtels, un VVT (Village de vacances touristique), des auberges, un camping et des maisons d’hôtes totalisant 1.465 clés pour une capacité d’accueil totale de 3.028 lits, ainsi que des hôtels non classés totalisant 113 chambres pour une capacité d’accueil globale de 231 lits.r>Pour ce qui est des investissements en 2020 dans cette province, selon la Délégation provinciale du tourisme, les projets en cours de réalisation étaient au nombre de 47, avec un total de 570 chambres d’une capacité d’accueil globale estimée à 1.216 lits, 120 couverts et 80 emplacements. Le coût de ces projets s’élève à 135 millions de DH, avec à la clé 473 postes d’emploi.r>Quant aux projets touristiques réalisés à la fin du deuxième semestre de l’année 2020, ils sont au nombre de 29 et ont mobilisé des investissements de l’ordre de 21,727 millions de DH, assurant une capacité d’accueil de 230 lits et 139 postes d’emploi.
Ouarzazate
Décrépitude : Le mal de mer des oasis
À cause de la crise sanitaire inhérente à la pandémie de la Covid-19, les arrivées touristiques au niveau de la province d’Ouarzazate ont chuté, en 2020, à 54.866 arrivées assurant 85.280 nuitées dans les établissements classés, contre 231.274 arrivées et 377.449 nuitées enregistrées en 2010, année de référence.r>Pourtant, la province d’Ouarzazate recèle plusieurs potentialités touristiques, notamment des paysages pittoresques variés, en plus de l’hospitalité de ses habitants, de la richesse et de la diversité de son folklore et de l’authenticité architecturale de ses casbahs.r>En effet, la province d’Ouarzazate compte plusieurs sites touristiques plus attrayants les uns que les autres. On y trouve des casbahs dont les plus célèbres sont la casbah de Taourirte, la casbah de Tifoultoute, Ksar Aït Ben Haddouqui, classé patrimoine universel de l’humanité par l’Unesco, la casbah de Telouet et celle d’Amridil à Skoura. La province recèle également la Palmeraie de Skoura et l’Oasis de Fint, le Lac Mansour Dahbi, les Musées du cinéma et des tapis, les greniers et les grottes, en plus d’un riche patrimoine immatériel avec une demi-douzaine de troupes folklorique, trois Moussem annuels et quatre festivals, à savoir le Festival national d’Ahwach à Ouarzazate, le Festival des tapis à Taznakhte, le Festival «Moroccan Solar» à Ouarzazate et le Festival des amandes à Toundoute.r>En matière d’activité touristique, la province d’Ouarzazate compte 159 unités d’hébergement touristique, dont 39 hôtels, 25 gîtes, 65 maisons d’hôtes, 15 auberges, 1 motel et 14 résidences touristiques. Ces différentes unités hôtelières offrent 3.667 clés assurant une capacité d’accueil totale de 7.794 lits. La province compte aussi 24 restaurants, 286 guides, 8 Agences de voyage et succursales, 133 transporteurs touristiques et 50 agences de location de voitures.
Tafilalet
Des sites touristiques à couper le souffle
De par son passé glorieux, la province d’Errachidia offre une richesse culturelle, architecturale et urbanistique témoignant de la grandeur de la civilisation qu’a connue cette région caractérisée par un héritage fabuleux constitué de Ksour et de casbahs. Les atouts touristiques de la province sont nombreux et diversifiés, avec une multitude de sites à l’allure paradoxale composés de cimes enneigées en haute montagne et de palmeraies verdoyantes dans les vallées des oueds Ziz, Ghris et Guir, le tout constituant la grande oasis du Tafilalet.r>L’espace saharien, situé au sud de la province, avec ses nombreuses oasis offrant ombre et gîtes, constitue un produit original et typique fort prisé pour le tourisme écologique devenu, de nos jours, un produit dicté par le besoin de l’aventure et de la découverte de la nature.r>En effet, les dunes de Merzouga, une merveille de la nature, constituent l’une des destinations touristiques prisées de la province. Connues sous le nom d’Erg Chebbi, elles sont réputées par leurs vertus thérapeutiques, particulièrement pour des pathologies rhumatismales. Autre curiosité au sud-ouest de Merzouga : Parfois, en cas de crue de l’oued Ziz, un lac se forme et sert d’aire de repos aux flamants roses dans leur migration entre l’Europe et l’Afrique. Constitué de 114 Ksars construits en pisé depuis des siècles, ce grand désert est considéré comme un point d’attraction touristique pour les visiteurs grâce à l’originalité de son architecture.r>Le circuit touristique y invite à contempler la palmeraie et le village pittoresque de Rissani, sur une longueur de 20 km. De même, le site Tifounacine, cette grande marée attenante à la grande palmeraie de l’oued Gheris, s’ouvre en direction de la localité de Tadighouste sur un paysage mouvementé de collines. Sur la haute vallée de Gheris se trouve la ville de Goulmima, offrant une curiosité naturelle et éblouissante marquée par l’existence d’un ensemble de Ksour au milieu de la palmeraie. Deux superbes vues panoramiques des oasis s’offrent à partir du belvédère de la route d’Errachidia et du plateau qui surplombe la ville au Nord-Est.r>Par ailleurs, la palmeraie de Ziz s’étend sur plus de 150 km le long de la route principale 21, jusqu’à Rissani, offrant de beaux paysages à plusieurs endroits, notamment à Errachidia, Meski, Oulad Chaker, Aoufous, Zrigat, Douira, Maadid et Erfoud.
Errachidia
L’offre touristique s’acclimate avec le désert
Destination touristique par excellence pour la découverte du désert marocain et des dunes de Mérzouga, la province d’Errachidia, qui accueille en temps normal des milliers de touristes nationaux et étrangers, compte de nos jours quelque 127 établissements d’hébergement touristiques. La capacité d’accueil globale au niveau de ces établissements classés est de 5.834 lits. Pour ce qui est des professions touristiques, la province d’Errachidia compte 9 agences de voyages, 109 transporteurs touristiques et 106 guides officiels, dont 36 guides des espaces naturels.r>L’essor que connaît le psammotourisme dans le désert du Tafilalet et à Mérzouga fait que la province d’Errachidia attire plus d’un investisseur qui croit en ses potentialités touristiques. Dans ce cadre, la province a connu, en 2020, la réalisation d’un hôtel et de six gîtes totalisant 66 clés et une capacité d’accueil globale de 132 lits, pour un investissement de 10,18 millions de DH.r>Quant aux projets en phase de construction à Errachidia, ils sont au nombre de 9 dont 3 hôtels, une résidence touristique, une maison d’hôtes et 4 gîtes pour un total de 112 clés et 224 lits, dont le coût est de 16,2 millions de DH.r>Au total, 54 projets sont en cours de réalisation (14 hôtels, 4 résidences touristiques, 4 auberges, 27 gîtes, 3 campings et une maison d’hôtes. Une fois finalisés, ces projets assureront 769 clés pour une capacité d’accueil de 1.565 lits et 156 emplacements en campings, pour un budget global de 154 millions de DH assurant plus de 300 emplois.r>Parallèlement, les projets entrés en phase d’étude en 2020 sont au nombre de 19, dont 5 hôtels, 9 gîtes, 2 auberges et une maison d’hôtes totalisant 578 clés avec 1.156 lits pour un montant global de 40 millions de DH assurant 85 emplois.r>Enfin, les projets en cours d’études sont au nombre de 97, dont 32 hôtels, 5 résidences, 9 auberges, 7 maisons d’hôtes, 35 gîtes, 4 campings et 5 restaurants pour un montant d’investissement total de 410 millions de DH. Ces projets comptent 1.656 clés avec 3.332 lits, 82 emplacements et 250 couverts et assureront 860 emplois.
Dossier réalisé par Abdelhakim Hamdane & Mohammed Drihem