08 Février 2021 À 21:11
Les pharmaciens font partie des premiers bénéficiaires de la campagne nationale de vaccination contre la Covid-19. En effet, depuis son lancement le 29 janvier dernier, ils y ont adhéré pleinement et se sont massivement vaccinés. Afin de confirmer leur engagement au service des citoyens dans le cadre de cette campagne, la Société marocaine pour la valorisation de l’acte officinal a organisé jeudi dernier un webinaire sur le thème «Campagne vaccinale et pharmacovigilance : Rôle du pharmacien d’officine». Cet événement organisé en partenariat avec le laboratoire Pharmaceutical Institute a connu la participation de nombreux experts qui ont fait le point sur la situation actuelle, rappelant l’importance du rôle que jouent les pharmaciens d’officine.r>«Nous estimons que le Royaume a réussi à bien gérer la situation qui nous a permis d’arriver à l’échéance attendue, en l’occurrence la vaccination contre cette maladie. La campagne nationale a démarré dans de bonnes conditions chez les catégories très exposées, notamment les pharmaciens d’officine qui ont joué un rôle important dans cette pandémie qui a déstabilisé le monde entier», a souligné Hamza Guedira, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens. Et d’ajouter : «Les pharmaciens officinaux ont réagi rapidement depuis le déclenchement de la pandémie pour lutter efficacement contre cette maladie. Aujourd’hui, je les appelle à poursuivre leurs efforts pour participer à la réussite de la campagne vaccinale».r>De son côté, Jean-Michel Mzorovski, président du Comité pour la valorisation de l’acte officinal en France, a présenté l’expérience française en matière de vaccination. «Les pharmaciens français ont le droit de vacciner contre la grippe depuis 2019. Mais ils ne peuvent administrer le vaccin qu’à une catégorie particulière de patients et cela doit se passer dans la confidentialité. Nous remarquons que les Français apprécient la vaccination en officine puisque de plus en plus de gens se font vaccinés par les pharmaciens, chez qui il n’y a pas besoin de prendre un rendez-vous, donc le vaccin se fait plus rapidement», a-t-il expliqué. «Les pharmaciens en France ont récemment obtenu le droit de faire aussi le vaccin anti-Covid. Mais la gestion de ce dernier est bien plus complexe que celle du vaccin anti-grippal. En effet, le pharmacien doit apprendre à gérer les multidoses ainsi que les calendriers établis par l’État. Il doit aussi faire face aux problèmes d’approvisionnement», a indiqué le président du Comité pour la valorisation de l’acte officinal en France.
Plan de gestion des risquesr>Par ailleurs, Dr Mohamed Benazzouz, responsable du programme national d’immunisation au ministère de la Santé, a détaillé le dispositif instauré par le gouvernement pour le bon déroulement de la campagne nationale de vaccination contre la Covid-19. «Le ministère de la Santé a mené des actions prospectives de manière précoce, en termes de signature de contrats d’acquisition de vaccins avec deux producteurs, le chinois Sinopharm et le britano-suédois AstraZeneca. Le ministère a également mis en place, depuis septembre dernier, un Comité scientifique et technique pour l’élaboration d’une stratégie nationale de vaccination. Ainsi, la campagne nationale vise la couverture de toute la population cible dans une courte période de 3 mois», a confié Dr Benazzouz. Le responsable du ministère de la Santé a souligné que cette campagne nationale se base sur 5 principes, à savoir le volontariat, la solidarité, la transparence, l’équité et la gratuité. Il a, en outre, affirmé que l’atteinte de l’objectif escompté de la campagne de vaccination selon les échéances fixées est conditionnée par la disponibilité du vaccin en quantité suffisante ainsi que la demande de vaccination par la population cible.r>Pour sa part, Rachida Soulaymani Bencheikh, directrice du Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc, a indiqué que le ministère de la Santé a renforcé le système pharmacovigilance pour faire face aux éventuels effets indésirables qui peuvent survenir lors de la campagne de vaccination. «Le ministère a mis en place un véritable plan de gestion des risques pour renforcer le système de pharmacovigilance qui permet de collecter tous les effets indésirables et agir rapidement dans ce sens», a expliqué Rachida Soulaymani, évoquant le rôle que devrait jouer le pharmacien d’officine pour être un acteur incontournable dans la réussite de la campagne de vaccination. «Le pharmacien devrait tout d’abord maîtriser les connaissances relatives à la campagne de vaccination pour pouvoir bien informer les citoyens et promouvoir la juste information face aux fausses rumeurs. Le pharmacien devrait également être capable de prendre en charge les réactions post-vaccinales mineures et orienter les citoyens présentant un événement indésirable vers le médecin ou la structure de soins la plus appropriée, tout en déclarant ces événements», a-t-elle ajouté.