Économie

Les startups, moteur de l’innovation technologique

La dématérialisation s’inscrit dans une dynamique de transformation digitale tous azimuts, qui concerne l’ensemble des secteurs. En s’appuyant sur les nouvelles technologies pour proposer des produits/services innovants, les startups ont pu apporter leur pierre à l’édifice dans ce chantier important pour le développement de notre pays.

07 Juin 2021 À 00:01

Le chantier de la dématérialisation a démarré il y a plusieurs années au Maroc, notamment dans le cadre de la stratégie e-gov, avec la mise en place d’un ensemble de projets réunissant les acteurs de l’écosystème (institutions publiques, fédérations sectorielles, entreprises, startups…) pour la transformation des services publics. L’émergence de la pandémie de la Covid-19, il y a plus d’un an, a rendu plus urgent le passage vers le digital, compte tenu de la question sanitaire, accélérant la mise en place des projets au service des citoyens.r>Les startups, acteurs de l’innovation grâce aux nouvelles technologies, ont redoublé d’ingéniosité en ces temps difficiles, en proposant des solutions permettant l’optimisation du temps, la réduction des coûts et l’amélioration des services rendus aux citoyens. Cependant, il faut distinguer deux catégories de startups, comme le souligne Mehdi Alaoui, fondateur de LaStartupFactory et vice-président de la Fédération des technologies d’information de télécommunication et de l’offshoring (APEBI). «Il ne faut pas considérer les startups comme uniquement des SS2I qui vont venir régler ces problèmes directement, à travers des solutions technologiques de digitalisation des process, mais il y a aussi des startups qui vont proposer des solutions qui vont changer la façon de faire et la rendre plus facile et plus puissante». Et c’est là où le rôle des startups est important, comme le souligne l’expert, car la question n’est pas de digitaliser, mais de remodeler le système grâce à la puissance de la technologie pour être plus efficace. En effet, il s’agit d’apporter une couche supérieure à la technologie et des entreprises telles que Airbnb et Uber en sont un exemple parlant.r>Aujourd’hui, plusieurs acteurs œuvrent pour stimuler le développement de la «digital economy», que ce soit à travers des institutions publiques et privées, des associations, des incubateurs, des accélérateurs… «Notre rôle est de pousser à la mise en place de solutions disruptives dans l’écosystème marocain et africain dans différents secteurs. Aujourd’hui, 35% des membres de l’APEBI sont des startups qu’on accompagne dans ce sens-là», affirme Mehdi Alaoui. L’enjeu étant d’adresser tous les services destinés aux citoyens, que ce soit dans le e-gov, la mobilité, l’agritech, l’e-santé, l’industrie 4.0, l’e-banking, etc. Selon le serial entrepreneur, le deal flow est en train de se développer de plus en plus rapidement et son impact sera visible dans les prochaines années : «On verra un pays qui va reposer sur ses startups pour régler cette couche non pas de digitalisation, mais d’économie numérique». Pour ce faire, il faut que le gouvernement soit à l’écoute des jeunes compétences et que le privé leur fasse confiance. Plusieurs projets de collaboration avec les startups ont pu être réalisés ces dernières années que ce soit avec le secteur public ou privé, il faut accélérer davantage ces initiatives. Pour Mehdi Alaoui, «la Covid a permis une prise de conscience générale que le digital est le cœur de la transformation de demain. J’invite à lancer un programme national d’open innovation, qui va permettre à toutes les startups marocaines de proposer des solutions innovantes, à tous les ministères pour la partie e-gov pour profiter de leurs talents et pousser la digitalisation à la prochaine étape, car tout le monde sera gagnant». La réussite de ce chantier passe par la mobilisation de tous les acteurs de l’écosystème, qui doivent travailler main dans la main pour contribuer au développement de notre pays. 


Le programme «Startup d’État», de l’innovation au cœur de l’administration

Le digital est en train de changer le visage de notre pays à plusieurs échelles, porté par une jeunesse inventive et créative. Et pour accompagner et soutenir cet écosystème au service notamment de la digitalisation de l’administration, l’Agence de développement digital (ADD) et l’Agence française de développement (AFD) ont lancé un programme innovant et ambitieux baptisé «Startup d’État». Ce programme de conception agile de services publics numériques, inspiré de la méthode utilisée au sein de l’incubateur public français Beta.gouv.fr, vise à conduire une expérimentation complète de mise en œuvre d’un dispositif de startups d›État au sein de l›administration marocaine et à permettre à l’ADD et aux administrations partenaires d’appréhender cette méthode par la pratique.r>Mais qu’est-ce qu’une Startup d’État ? C’est un service public numérique développé par une équipe autonome pour répondre à un problème concret lié à une politique publique. Elle a pour objectif d’améliorer un service public et n’a, le plus souvent, pas de personnalité juridique propre au moment de son lancement.r>Pour sa première année, ce sont 180 candidats qui ont participé à l’appel à projets intra-prenariaux lancé au sein de 8 administrations et entreprises publiques marocaines. Le 17 décembre 2020 a connu l’organisation d’un hackathon, impliquant une dizaine de finalistes, qui a permis de désigner deux candidats gagnants : Yassine Moumad, au ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports, et Salima Hda au niveau de Bank Al-Maghrib. Le premier lauréat propose un projet qui consiste à développer la production de contenus audio visuels destinés aux réseaux sociaux à travers la transformation des Maisons des Jeunes et la seconde lauréate s’est distinguée avec un projet d’accélération de l’éducation financière au Maroc. «En mettant en œuvre ce projet, nous souhaitons expérimenter cette démarche de startup d’État au sein de l’administration marocaine et permettre aux intra-preneurs d’explorer d’ores et déjà des solutions concrètes à une ou deux problématiques liées à l’amélioration des services publics. En fonction des résultats, cette démarche pourrait être généralisée par la suite», avait indiqué Sidi Mohammed Drissi Melyani, DG de l’ADD à l’occasion.r>Les deux lauréats de ce programme bénéficient d’un accompagnement tout au long de cette année 2021 par une équipe constituée d’experts de l’innovation dans les services publics pour créer ou améliorer dans un délai court un service public. 

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