18 Août 2021 À 20:48
Les pharmacies n’ont pas encore repris la commercialisation des tests d’orientation rapide pour le dépistage de la Covid-19, a assuré Hamza Guedira, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), dans une déclaration au «Matin», et ce contrairement à certaines informations ayant circulé après la publication de la note du conseil datée du 16 août 2021. r>Pourtant, son courrier adressé lundi aux pharmaciens a bel et bien laissé place aux interprétations. Dans cette missive, il avait indiqué que les professionnels du secteur estiment, à l’issue de larges débats, que les tests antigéniques doivent être dispensés dans les pharmacies, à l’instar de ce qui se fait dans de nombreux pays, et ce par la force de la loi. Il y avait également exhorté les professionnels à appliquer des tarifs «appropriés» pour la vente des tests rapides d’orientation tout en appelant les laboratoires pharmaceutiques importateurs de ce produit à les distribuer exclusivement aux officines. r>Alors, pourquoi un courrier qui ne fait que reprendre ce que les professionnels du secteur ne cessent de répéter ? D’après les réponses de Hamza Guedira, président du CNOP, cette missive se voulait une pierre dans la mare, une énième manière d’interpeller les autorités concernées sur le sujet et d’attirer leur attention sur la nécessité d’activer la vente de ces tests dans les pharmacies dans l’intérêt du citoyen et du pays. À plus forte raison, ces tests circulent librement dans les marchés parallèles avec tout ce que cela comporte comme risques pour les citoyens. «C’est une sorte d’appel à la raison», a-t-il déclaré au «Matin». r>«Le test a été retiré il y a 4 ou 5 semaines des pharmacies et nous sommes en pleine phase ascendante de la pandémie. Je tiens à tirer la sonnette d’alarme et je dis qu’il faut remettre ces tests en pharmacie qui est le meilleur espace pour commercialiser ces produits et pour assurer l’accompagnement et le suivi du citoyen», a-t-il expliqué. «La sagesse voudrait qu’on instaure tous les outils que nous avons à notre disposition pour sauver le maximum de personnes. Et ces tests antigéniques peuvent très bien jouer ce rôle-là», a-t-il ajouté. D’autant plus qu’en cas de test positif, le pharmacien est tenu de conseiller le patient et de l’orienter vers la réalisation d’un test PCR. «N’est-il pas plus indiqué de vendre les tests à travers les pharmacies avec l’assurance d’avoir un encadrement plutôt que de laisser les citoyens livrés à eux-mêmes et à l’anarchie d’un marché parallèle risqué», a-t-il insisté. Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens appelle également ses membres à fixer des prix de ces tests en adéquation avec le pouvoir d’achat des citoyens, et exhorte les laboratoires importateurs de ces tests d’orientation rapide à les distribuer exclusivement aux pharmaciens. À ce sujet, M. Guedira a assuré que les importateurs refusaient toujours de remettre les tests rapides dans le circuit pharmaceutique et se contentent de les distribuer dans les cabinets de médecins. «J’avais adressé un courrier au ministre de la Santé exprimant la disposition des pharmaciens à étudier la problématique avec la tutelle, les biologistes et la Commission scientifique chargée de la gestion de la pandémie, et je n’ai reçu aucune réponse à ce jour», a-t-il indiqué. r>La même colère se lit dans les propos des professionnels des secteurs contactés par «Le Matin». Ceux-ci se disent perplexes face à ce mutisme et ne comprennent pas pourquoi les choses semblent trainer en longueur, alors qu’il y a urgence. Ils ont par ailleurs confirmé qu’ils n’avaient toujours pas repris la vente des tests rapides et n’avaient aucune visibilité pour le moment.