18 Avril 2022 À 13:31
epuis le début de pandémie, on n’a cessé de répéter que les personnes âgées ont plus de risque de développer une forme grave de la Covid-19. Elles ont d’ailleurs été prioritaires lors de la campagne de vaccination. Et aujourd’hui, plusieurs pays décident de renforcer leur immunité en proposant une quatrième aux personnes de plus de 60 ans. En effet, Israël, Danemark, Espagne, France, Italie, Corée du Sud, Tunisie… ont tous autorisé l’administration d’une seconde dose de rappel pour cette catégorie de la population. Cette dose est destinée à ré-augmenter le taux d’anticorps contre le virus de ces personnes vulnérables, et surtout à les protéger du variant Omicron qui a provoqué un raz-de-marée de contaminations depuis son apparition.
Alors, s’agit-il d’une voie que pourrait bientôt emprunter le Maroc ? Apparemment, non ! D’après les experts que nous avons contactés, le Royaume aurait fermé la porte à l’administration d’un second rappel vaccinal. «Il n’existe pour l’instant aucune raison scientifique pour proposer une quatrième dose au Maroc. D’autant plus que les variants actuellement en circulation ont perdu toute virulence. La troisième dose est la seule admise jusqu’à présent. Cette dose est suffisante pour assurer une bonne protection même si on constate un ralentissement notable pour cette dernière. C’est un fait, mais on pense qu’il existe un mur immunitaire dû à la vaccination et à l’infection contractée par la Covid-19», déclare au «Matin» Saïd Moutaouakil, professeur en réanimation et membre du Comité scientifique et technique contre la Covid-19.
De son côté, Dr Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé, souligne que l’apport de la quatrième dose du vaccin dans la protection du système de santé national paraît limité. «Il est vrai que sur le plan épidémiologique, l’immunité s’affaiblit quelques mois après la première dose de rappel augmentant ainsi le risque de faire une forme grave de la Covid-19 chez les sujets âgés. Une quatrième dose du vaccin protégerait beaucoup mieux les personnes vulnérables notamment celles âgées de plus de 60 ans. Mais sur le plan de la santé publique au Maroc, cette deuxième dose de rappel n’est pas vraiment nécessaire jusqu’à présent», estime le médecin.
Ce dernier affirme, par ailleurs, qu’il serait intéressant d’ouvrir droit à cette dose de rappel pour les personnes vulnérables en général afin de leur permettre de renforcer leur immunité et se protéger sur le plan individuel. «La situation nationale est actuellement sous contrôle. Inscrire l’administration de la quatrième dose de vaccin dans la stratégie nationale de lutte contre la pandémie n’aura pas un grand intérêt. En revanche, je pense qu’il faudrait ouvrir droit à cette seconde dose de rappel à titre individuel aux personnes qui souhaitent améliorer leur protection en particulier les sujets âgés et ceux qui souffrent de maladies graves et qui sont affaiblis sur le plan immunitaire», recommande Dr Hamdi.