02 Janvier 2014 À 16:33
Presque tous les enfants passent par l’étape de vouloir adopter un animal de compagnie, et c’est tant mieux, car la présence d’un animal auprès d’un enfant offre de nombreux avantages. Le chat ou le chien, par exemple, peut remplacer l’ami absent et devenir le partenaire de jeu de l’enfant. Dès deux ans, ce dernier aura plaisir à faire des courses avec son chien ou à faire courir son chat pour attraper une corde. En outre, l’animal est connu pour faire du bien à l'enfant parce qu'il déclenche en lui une émotion stimulante, apaisante et cela crée chez lui une sensation d'amour pur. Effectivement, l’animal est un ami, en toute simplicité. Avec lui, la communication est facile et naturelle et surtout l’amitié est entière, ce qui contribue énormément à rassurer l’enfant. Celui-ci peut également confier, très naturellement, ses peines, ses soucis et même ses révoltes à son animal qui joue un rôle psychologique important en facilitant l’extériorisation des sentiments. De plus, il devient très vite un pilier dans la vie de l’enfant : il est toujours présent quand on a besoin de lui, réconfortant dans les moments de tristesse et surtout ne juge ni ne condamne son petit maître.
Cependant, il n’est toujours pas facile pour les parents d’accepter que leurs enfants adoptent un animal. «Ma fille veut un chat. Cela fait plusieurs années qu’elle en demande un, mais cette fois elle est bien déterminée à obtenir gain de cause. Certes, j’ai envie de lui faire plaisir, mais je sais qu’un chat entraînerait un certain nombre de désagréments : le nourrir, le soigner, le faire garder pendant les vacances... J’avoue que je ne sais pas quoi faire», témoigne Fatiha, une jeune maman casablancaise. Tout comme Fatiha, certains parents songent automatiquement aux charges supplémentaires qu’engendre la venue d’un animal, à la malpropreté des lieux, à l’envahissement de leur espace intime… Ils ont beau l’expliquer à leur enfant qui fait la sourde oreille, trépigne d’impatience à la vue d’un animal. Face à ce genre de comportement, beaucoup de parents cèdent à la demande de leur chérubin, mais avant de franchir le pas, ils doivent se poser certaines questions. Tout d’abord, il faut s’assurer qu’il ne s’agit pas là d’un simple caprice ou tout simplement pour faire comme les autres enfants.
Si l’enfant est plutôt solitaire et qu’il a besoin d’un confident, d’un compagnon pour s’épanouir, avoir un animal de compagnie pourra lui être bénéfique. En effet, l’impact de l’adoption d’un animal dépend du sens que l’enfant donne à cette adoption et ce qu’il y recherche. C’est pour cela qu’avant de prendre cette décision, il est important de prendre le temps de comprendre ce que l’enfant en attend. Et parce que chaque adoption est différente en fonction justement des objectifs attendus par l’enfant. L’effet va à chaque fois varier et donc peut être soit bénéfique soit délétère pour l’enfant. Par ailleurs, pour un enfant qui a besoin de câlins, qui manque de confiance en lui-même, adopter un animal aura l’avantage de l’aider à s’épanouir, à se confier à son nouvel ami. Cela pourrait aussi lui faire prendre conscience des responsabilités et il apprendra à s’en occuper, un peu comme s’il était son bébé. L’animal que ce soit un chat, un chien ou un hamster, sera plus qu’une simple bête de compagnie pour l’enfant. Il lui fera comprendre bien des choses à travers sa croissance, sa maladie, sa vieillesse et sa mort. La responsabilité d’un autre être vivant lui permettra de faire le dur apprentissage de la vie. Toutefois, avant l’acquisition de l’animal, il importe aussi de responsabiliser l’enfant en lui assurant qu’on lui fait confiance et qu’on s’attend à ce qu’il fasse montre de responsabilité. Il faut lui expliquer qu’un animal n’est pas une peluche et que celui qu’il choisira l’accompagnera au quotidien et il devra le rendre heureux. Les parents peuvent responsabiliser leur enfant en lui demandant s’il sera en mesure de se charger d’entretenir son animal de compagnie, de le nourrir, de le sortir à chaque fois qu’il en a besoin, changer son bol d’eau...
Quand adopter un animal domestique devient-il presque une obsession pour l’enfant et comment les parents doivent-ils réagir ?Les enfants éprouvent très tôt le désir de se lier à un petit compagnon. Déjà, dans leur imaginaire de tels petits compagnons existent souvent. L'animal réagit aux émotions en montrant qu'il les reçoit et en donnant en retour des signes par des comportements appropriés. Il se révèle disposer d'une capacité de compréhension souvent surprenante et supérieure à beaucoup d'humains pas toujours connectés à leurs émotions. Si l'enfant devient obsédé par le désir d'avoir un petit animal, c'est aussi parce qu'il a besoin d'être écouté, câliné et de donner des câlins. Souvent aussi c'est un moment où il veut grandir et veut prendre des responsabilités. En conséquence, il convient de chercher à comprendre l'enfant au travers de ses besoins relationnels et sociaux et d'accéder à sa demande de préférence si la présence de l'animal est aussi bien vécue par le reste de la famille.
À quel âge l’enfant peut-il adopter un animal ?Il semble qu’à tous les âges de petits animaux peuvent être des compagnons pour les enfants, sous réserve que leur taille et leur caractère de base soient adaptés : il parait que les cochons d'Inde ou les lapins nains sont particulièrement doux et se laissent caresser facilement, ils conviennent dès 4 ans. Les chats et les petits chiens conviennent à des enfants âgés de plus de 7 ans, car il faut que ces enfants s'occupent de leur propreté, les nourrissent et pour les chiens, les sortent. Attention toutefois aux engagements de responsabilité des enfants : ils ne seront souvent pas tenus au-delà de 2 ou 3 semaines... On s'habitue à tout et dans un temps record on a satisfait sa curiosité ! Le couple bien appareillé «enfant-animal» est plutôt rare, les responsabilités tendent souvent à se transférer vers un enfant plus grand ou un adulte.Faut-il limiter cet attachement ?L'attachement est une question difficile, car il s'agit d'une pulsion fondamentale vécue différemment par chaque individu. En soi, la capacité d'attachement est bonne, mais encore faut-il que cette pulsion soit gérée positivement au sein de la famille de sorte que la perte de l'animal par disparition, accident ou maladie ne finisse pas par causer un choc excessif. La qualité des liens intrafamiliaux (émotions saines, paisibles, stables et réconfortantes) permet d'envisager les meilleures évolutions. L'enfant ne devrait pas développer un repli excessif sur l'animal au détriment d'autres activités sociales. Il faut donc veiller à ce qu'il ait quelques activités parascolaires qui l'obligent à changer de territoire.
Est-ce que les animaux de compagnie peuvent transmettre des maladies aux enfants ?Cette question d'hygiène renvoie immanquablement aux vétérinaires. En tant que psychologue je ne peux rapporter que des lieux communs comme le fait qu'habituellement les maladies des animaux ne se transmettent pas à l'homme. Néanmoins, un animal de compagnie doit être propre, vacciné et soigné s'il ne se porte pas bien. On doit, bien sûr, veiller à le prémunir contre tous les parasites qui peuvent se faire héberger dans sa fourrure... Sans ces précautions, l'animal pourrait transmettre quelques allergies et autres petites maladies principalement à cause des griffures. Mais une fois encore, en possession d'un animal, le premier réflexe sera de consulter le vétérinaire qui donnera les conseils appropriés pour chaque cas.